Marie Cathrine Preisler

Marie Cathrine Preisler, née Devegge, venait d'un milieu modeste, son père exerçant un emploi subordonné auprès des tribunaux de Copenhague. Elle a été active au Théâtre Royal de Copenhague de 1778-97 et s'établit très rapidement comme une des plus grandes de sa profession. Sa spécialité était au départ de jouer des rôles de soubrettes, joyeuses et coquettes. Dès qu'elle apparaissait sur scène, elle captivait tous les regards avec sa beauté, ses grands yeux, son esprit vif et sa fraîcheur.

En 1779, elle épousera l'acteur Joachim Daniel Preisler, ce qui a l'époque fut beaucoup critiqué. Preisler venait en effet de la «meilleure bourgeoisie» et la profession d'acteur était encore fort décriée. Leur vie de couple, alternativement affectueuse et puis tout aussi orageuse, ouvrit cependant à Marie Cathrine des portes nouvelles. Elle put désormais côtoyer les meilleurs esprits de son temps et acquérir une maturité lui permettant de grandir beaucoup professionnellement. Elle deviendra ainsi avec le temps la grande rivale de l'actrice Caroline Walter, et après le départ précipité de cette dernière de Copenhague en 1780, elle put encore élargir son répertoire.

A côté de rôles dans des comédies, comme Rosina dans le Barbier de Séville, elle jouera aussi magistralement des rôles de tragédie comme la Comtesse Orsina dans Emilia Galotti de Lessing. Quand elle sera écartée du rôle de Sigbrit dans la pièce Dyveke de Ole Johan Samsøe, rôle que l'auteur lui avait pourtant destiné, et ce en faveur de sa concurrente Madame Rosing, cet épisode entraîna la «Querelle Dyveke» dans laquelle notamment l'écrivain Peter Andreas Heiberg pris son parti.

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