Marshall Bluesbreaker

Le Marshall Bluesbreaker est le nom populaire donné au modèles 1961 et 1962 de la marque d’amplificateurs pour guitares électriques Marshall, fabriqués entre 1964/1965 jusqu’en 1972.

Le Bluesbreaker, dont le nom est dérivé du groupe de John Mayall & Bluesbreakers, est le premier amplificateur combo de la marque[1] et est considéré comme « l’amplificateur le plus important de la marque »[2], « ayant lancé le blues rock britannique au milieu des années 1960 »[3].

Histoire

Bien que la création du Bluesbreaker soit assez mal documentée, la légende raconte qu’Éric Clapton demanda à Jim Marshall de lui créer un amplificateur combo assez petit pour rentrer dans le coffre de sa voiture, mais assez puissant pour utiliser sur scène[4]. Jim Marshall donna initialement à Clapton un Marshall Modèle 1961 avec 4 haut-parleurs de 10 pouces. Il sera rapidement remplacé par un Marshall Modèle 1962 avec 2 haut-parleurs de 12 pouces[1]. Clapton utilisa le Bluesbreaker avec une Gibson les Paul de 1960 et un Dallas Rangemaster Treble Booster (Booster d’aigu)[1], ce qui lui donna un son et aujourd’hui décrit comme iconique dans le domaine du blues rock[5].

Les Marshalls Modèles 1961/1962 entrèrent le marché des amplificateurs combo avec un prix abordable, environ deux tiers du prix d’un Vox AC30 et la moitié du prix d’un Fender Bassman Combo[3],[6]. Sa réputation fut confirmée lorsqu’Éric Clapton, qui venait de rejoindre John Mayall & Bluesbreakers, en utilisa un pour enregistrer l’album Blues Breakers with Eric Clapton. Après cela, le combo adopta le surnom Bluesbreaker[3]. La production s’arrêta en 1972[6].

À cause de son statut iconique, surtout chez les collecteurs, le Marshall Bluesbreaker est devenu un des amplificateurs les plus collectionnables. Selon un article dans Vintage Guitar de 2011[7], faisant le classement des 25 amplificateurs les plus chers, le Bluesbreaker de 1966/1967 est septième de la liste, avec des exemplaires originaux se vendant entre 8 300 et 10 000 $[7].

Réédition

Marshall réédita le 2×12" Bluesbreaker[3] en 1989, le 4x10" n’ayant jamais été réédité[6]. Cette version utilisa des tubes 6L6[6]. En 1991, Marshall commença la production d’une pédale d’effet pour guitare électrique, qui avait pour but d’émuler le son du Bluesbreaker original[6]. En 1999, une deuxième version de l’amplificateur, le Bluesbreaker II, fut produite[8]. Une tête d’amplificateur, le Marshall 2245THW, a été réédité dans la série Handwired. Celle-ci est basée sur une version très rare d’une tête Bluesbreaker, très proche du JTM45[9].

Caractéristiques et son

Les Marshall 1961 et 1962 sont à la base des JTM45 sous forme de combos. Le 1961 était une version combo du Marshall 1987 (JTM45), équipé d’un tremolo et installé dans un baffle ouvert[6]. Le 1962 était la version basse du JTM45 (Modèle 1986), aussi équipé d’un tremolo et installé dans un baffle ouvert[6]. Tous deux disposaient du circuit basique du JTM45, qui était une modification du circuit du Fender Bassman. Ce son est considéré comme le « son Marshall »[10].

Les premières versions de cet amplificateur furent construites en 1964/1965. Les modèles 1961 était respectivement montés en 4x10" (4 haut-parleurs Celestion de 10 pouces)[3] et les modèles 1962 en 2×12" (2 haut-parleurs Celestion de 12 pouces)[3]. Un très rare baffle d’extension 2×12" fut produit[6]. Les Bluesbreakers avaient comme les JTM45 des tubes KT66 en amplification de puissance[3]. Un tube rectificateur GZ34 contribua aussi à leur son[1].

Marshall fabriqua aussi un amplificateur combo de 18 watts avec 2 haut-parleurs de 10 pouces (modèle 1958), qui ressembla à une version plus petite du Bluesbreaker[3].

Éric Clapton et le son Bluesbreaker

La puissance d’un Bluesbreaker était seulement environ 35 watts. Ainsi, l’amplificateur commença à distordre à de plus petits volumes comparés à de plus grands amplificateurs, tels que le JTM45. Il s’agissait précisément de ce son qu’Éric Clapton voulait. Durant les sessions Bluesbreakers, Clapton ordonna l’ingénieur du son de placer le microphone de l’autre côté de la salle, car il avait l’intention de jouer aussi fort que possible, comme s'il jouait sur scène[11].

Comparé au Marshall JTM45, le Bluesbreaker avait moins de basse et une réponse un peu plus vive dans les aigus, dû au fait qu’il était ouvert à l’arrière. Ce son convenait bien avec une Gibson Les Paul, particulièrement pour le blues[11].

Modification

Comme le Bluesbreaker est une version modifiée du Fender Bassman, il est possible de recréer un Bluesbreaker en modifiant un Bassman[10].

Voir Aussi

Liens internes

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Nick Bowcott et Michael Doyle, The History of Marshall : The First Fifty Years, 1. septembre 2013, 352 p. (ISBN 978-1-4234-8901-6)

Références

  1. Lawrence, Robb., The early years of the Les Paul legacy, 1915-1963, Hal Leonard Books, , 287 p. (ISBN 978-0-634-04861-6, OCLC 212893705, lire en ligne)
  2. Grant, Tina. et Thomson Gale (Firm), International directory of company histories. Vol. 62., St. James Press, (ISBN 978-1-55862-507-5, OCLC 769044921, lire en ligne)
  3. Pittman, Aspen., The tube amp book, Backbeat, , 416 p. (ISBN 978-0-87930-767-7, OCLC 52530319, lire en ligne)
  4. (en-US) « Marshall Bluesbreaker 1962: A History and Review », ProAudioLand Musician News, (lire en ligne, consulté le )
  5. Maloof, Rich., Jim Marshall, the father of loud : the story of the man behind the worlds most famous guitar amplifiers, Backbeat Books, , 256 p. (ISBN 978-0-87930-803-2, OCLC 53900075, lire en ligne)
  6. Doyle, Michael (Musician), The History of Marshall : The Illustrated Story of "the Sound of Rock", H. Leonard Pub. Corp, , 254 p. (ISBN 978-0-7935-2509-6, OCLC 28825893, lire en ligne)
  7. (en) Hunter, Dave, « 25 Most Valuable Amplifiers », Vintage Guitar, , p. 38-40
  8. Hunter, Dave., Guitar effects pedals : the practical handbook, Backbeat, , 224 p. (ISBN 978-0-87930-806-3, OCLC 56460005, lire en ligne)
  9. (en-US) « 2245THW Amp Head | Handwired Series », Marshall Amps, (lire en ligne, consulté le )
  10. Weber, Gerald, writer., Tube amp talk for the guitarist and tech, Kendrick Books, , 545 p. (ISBN 978-0-9641060-1-7, OCLC 40955202, lire en ligne)
  11. Hunter, Dave., Guitar rigs : classic guitar & amp combinations, Backbeat, , 208 p. (ISBN 978-0-87930-851-3, OCLC 57485405, lire en ligne)
  • Portail de la guitare
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.