Martha Edelheit

Martha Nilsson Edelheit (née le 3 septembre 1931 à New York) également connue sous le nom de Martha Ross Edelheit, est une artiste d'origine américaine vivant actuellement en Suède. Elle est connue pour son art féministe au cours des années 1960 et 1970, qui se concentre sur les nus érotiques[1],[2].

Martha Edelheit
Biographie
Naissance
Nationalité
Américaine
Domicile
Formation
Université de Chicago, Université de New York, Université de Colombia
Activités
Conjoints
Sam Nilsson (en)
Henry Edelheit (d)
Autres informations
Maîtres
Michael Loew (en) (-), Meyer Schapiro (-)
Genre artistique

Biographie

Martha Nilsson Edelheit suit des cours à l'Université de Chicago de 1949 à 1951, puis poursuit son cursus à l'Université de New York en 1954, approfondissant ses connaissances en art avec Michael Loew, un peintre expressionniste abstrait. De 1955 à 1956, elle suit les cours d'histoire de l'art de Meyer Schapiro à l'Université Columbia. Cet enseignement l'introduit à une nouvelle façon de penser la construction des images et de l'espace pictural[3],[4].

Après son mariage en 1993, l'artiste s'installe dans une ferme à Svartsjölandet, à l'extérieur de Stockholm, où elle poursuit la réalisation de ses œuvres[5].

Parcours artistique

Débuts

Martha Nilsson Edelheit commence sa carrière en réalisant des peintures abstraites, puis se dirige rapidement vers la figuration. Parmi l'avant-garde new-yorkaise, elle expose à la Reuben Gallery et affirme la portée féministe de son art. Fréquentant des artistes tels que Allan Kaprow, George Segal et Robert Whitman, elle participe à des happenings communs[6].

Figuration et érotisme

Dans les années 1960, Martha Nilsson Edelheit débute une série d'aquarelles érotiques. Ce travail marque un tournant dans sa carrière, à une période où se développe la libération sexuelle, exposant une sexualité non-normative. L'artiste réalise une autre série sur le thème du cirque, dont l'œuvre Circus Scene, réalisée en 1962, représente par exemple des femmes nues et une dominatrice BDSM. A travers cette série, l'artiste représente donc des corps nus dans des situations la plupart du temps non-conventionnelles, voire transgressives[6].

Jusqu'aux années 1990, Martha Nilsson Edelheit se réapproprie les codes de la représentation du nu classique, à l'aune des revendications féministes et du libéralisme sexuel. En effet, dans ses œuvres, l'artiste refuse l'idéalisation des corps. L'œuvre Dx2, réalisée en 1971, met en scène deux hommes nus allongés sur du satin, qui reçoit un accueil mitigé du public, compte-tenu de son inadéquation aux standards de l'époque[6].

Depuis son emménagement en Suède, l'artiste privilégie la représentation d'animaux, principalement des moutons.

Expositions

L'artiste plasticienne organise une trentaine d'expositions personnelles aux États-Unis, en Suède, en Finlande et en Autriche[3] .

Martha Nilsson Edelheit participe à des expositions de groupe, parmi lesquelles Three Centuries of the American Nude en 1975 au New York Cultural Center ou BLAM! en 1984 au Whitney Museum of American Art[3]. Fidèle à ses revendications féministes, l'artiste expose dans des expositions non-mixtes, notamment, Works on Paper — Women Artists (1975, Brooklyn Museum ), Sons and Others (1975, Queens Museum of Art ).

Elle s'investit également dans l'installation féministe collaborative itinérante The Sister Chapel (1978-1980)[7],[3] en peignant Womanhero (1977). Cette œuvre est une réadaptation féminine monumentale du David de Michel-Ange, tatouée des représentations de déesses ou déités des mythologies égyptienne, gréco-latine, hindoue ou bouddhique. L'artiste cherche ainsi à symboliser le pouvoir des femmes au cours des siècles[8]. Depuis 1998, Martha Nilsson Edelheit expose régulièrement son travail à la galerie féministe SOHO20 Gallery[3] à Manhattan.

Théâtre et cinéma

Edelheit a également conçu la production de petits théâtres à New York de 1971 à 1974, un certain nombre de films d'art expérimental propres dans les années 1970, démontré dans un certain nombre de contextes aux États-Unis et en Europe au fil des ans, tels que Hats, Bottles & Bones : A Portrait of Sari Dienes (1977)[9] un portrait d'artiste sur Sari Dienes, présenté notamment au Museum of Modern Art et inclus dans les collections des Anthology Film Archives. Elle a enseigné le cinéma de 1976 à 1980 et a été invitée en tant qu'artiste en résidence au Wilson College situé à Chambersburg, Philadelphie en 1973, à l' Art Institute of Chicago en 1975, à l'Université de Cincinnati en 1975 et au California Institute of the Arts.

L'artiste réalise des décors de théâtre pour des représentations telles que Message de Garcia + Étais-je bon? de Rosalyn Drexler, jouée au New Dramatists Workshop en 1971 ou Break A Leg, d'Ira Levin, jouée à l'Urgent Theatre en 1974.

Activisme

En parallèle de sa carrière, Martha Nilsson Edelheit est membre d'associations en faveur des droits des femmes et de la liberté d'expression. Elle rejoint le groupe Fight Censorship, fondé en 1973 et composé de femmes artistes travaillant sur le thème de l'érotisme, dont Joan Semmel ou Hannah Wilke. Les membres de ce groupe donnent des conférences et s'expriment contre la censure[10],[11]. En 1977, l'artiste s'associe au Women's Institute for the Freedom of the Press (WIFP), et fait également partie du Women's Caucus for Art (WCA)[12],[13].

Références

  1. (en) Eugene C. Burt, Dictionary of Erotic Art, Londres, McFarland and Company, Inc., (ISBN 978-0-7864-4874-6), p. 97.
  2. (en) Rachel Middleman, « A Feminist Avant-Garde: Martha Edelheit's "Erotic Art" in the 1960s », Konsthistorisk Tidskrift, vol. 83, no 2, , p. 129–147 (DOI 10.1080/00233609.2014.901413).
  3. « Martha Nilsson Edelheit, CV », marthaedelheit.com (consulté le ).
  4. « - Martha Edelheit Flesh Walls: Tales From the 60s - Exhibitions - Eric Firestone Gallery », sur www.ericfirestonegallery.com (consulté le ).
  5. « Aftonbladet, 'Wennman meets Sam Nilsson' », (consulté le ).
  6. (en) Rachel Middleman, Radical Eroticism : women, art and sex in the 1960's, Oakland, University of California press, .
  7. Lucy R. Lippard et Mario Amaya, Women Choose Women, .
  8. Andrew D. Hottle, The Art of the Sister Chapel : Exemplary Women, Visionary Creators, and Feminist Collaboration, Farnham, England, Ashgate Publishing Ltd., , 229–242 p..
  9. Hats, Bottles and Bones: A Portrait of Sari Dienes Movie Review, date: 1977, collection: Museum of Modern Art (MOMA) circulating film & video library
  10. Richard Meyer, "Hard Targets: Male Bodies, Feminist Art, and the Force of Censorship in the 1970s," in WACK! Art and the Feminist Revolution (Los Angeles: Museum of Contemporary Art, 2007), 362–383.
  11. Carol Jacobsen, "Redefining Censorship: A Feminist View," Art Journal 50, no.4 (Winter 1991): 42–55.
  12. (en-US) « Associates | The Women's Institute for Freedom of the Press », www.wifp.org (consulté le ).
  13. (en) Barbara J. Love, Feminists who Changed America, 1963-1975, Urbana and Chicago, University of Illinois Press, (ISBN 978-0-252-03189-2, lire en ligne), p. 130.

Liens externes

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