Marva Nabili

Marva Nabili, née en 1941[1], est une actrice et réalisatrice iranienne, connue notamment pour son premier film réalisé en Iran, La terre scellée.

Jeunesse et études

Ayant étudié la peinture dans les années 1960 à l'université de Téhéran en Iran puis la production cinématographique à l'Université de la ville de New York et le Goddard College du Vermont dans les années 1970[2].

Lors de sa jeunesse en Iran Marva Nabili est proche de la Nouvelle Vague iranienne, jouant le premier rôle dans Siavash dar Takht-e Jamshid (Siavash à Persepolis) de Fereydoun Rahnema (en)[3].

Tournages en Iran

Elle retourne en Iran en 1975, pour tourner un film qu'elle a écrit sur le folklore local, Afsanehha-ye Kohan, une commande des réseaux de télévision nationaux. Ce film lui sert surtout de prétexte pour tourner La terre scellée (Khak-e Sar Behmohr), sans autorisation, avec une équipe non-professionnelle. Ce film ne sera jamais montré en Iran, à l'heure où le régime du Chah est de plus en plus contesté, mais la réalisatrice parvient à emporter les pellicules avec elle aux États-Unis[2].

Le film retrace la « révolte passive » d'une jeune fille qui refuse de se marier[1], une fille amenée à devenir femme, transformation dans laquelle on peut voir une métaphore du passage de l'Iran de la tradition à la modernité[4].

Nabili devient ainsi en 1977, à 36 ans, la deuxième réalisatrice à réaliser un long-métrage en Iran après le Marjan de Shala Riari en 1956, échec public en son temps, dont il ne reste aucune trace[1].

Terre scellée rencontre un succès critique international, remportant notamment un prix au London Film Festival en 1977, mais n'ayant toujours pas été diffusé en Iran[5].

Tournages aux États-Unis

Nabili tourna un premier film aux États-Unis, Nightsongs, contant les difficultés d'intégration d'une famille chinoise dans New-York et sa Chinatown. Vraisemblablement le premier long métrage tourné entièrement dans Chinatown, avec un budget de 400 000 $, sa réalisation est à l'origine d'une controverse, la communauté et les réalisateurs asio-américains lui reprochant de parler d'une communauté à laquelle elle n'appartient pas[2].

Nabili, qui revendique d'avoir passé plus de deux ans dans Chinatown pour y fréquenter sa communauté, allant jusqu'à travailler quatre mois dans un sweatshop, modifia partiellement son film à la suite des critiques, ce dernier obtenant finalement un large succès critique à sa sortie en 1983[2],[6].

Notes et références

  1. Paola Raiman, « Marva Nabili », Cahiers du cinéma, no 757, , p. 39 (lire en ligne)
  2. (en) Hamid Naficy, An Accented Cinema : Exilic and Diasporic Filmmaking, Princeton University Press, , 374 p. (ISBN 978-0-691-18621-4, lire en ligne), page 73
  3. (en-US) « Marva Nabili », sur CineIran Festival (consulté le )
  4. (en) Hamid Naficy, « Iranian Writers, the Iranian Cinema, and the Case of Dash Akol », Iranian Studies, , p. 231–251 (lire en ligne, consulté le )
  5. Júlia dos Santos, « The Sealed Soil: Meet the classic femaleheaded Iranian woman », (consulté le )
  6. John J. O'Connor, « Chinese Immigrants in 'Nightsongs' », The New York Times, (lire en ligne)

Liens externes

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