Massacre d'octobre 2020 à Kumba

Depuis fin 2017, les forces gouvernementales camerounaises et des séparatistes s'affrontent dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, des exactions ont lieu où les belligérants s'accusent mutuellement de crimes de guerre[1].

Le samedi 24 octobre 2020, vers midi[2], les assaillants habillés en civils, armés de machettes et d'armes de guerre arrivent sur trois motos et font irruption dans une salle de classe où ils ouvrent le feu sur les élèves, tuant des élèves âgés de 12 à 14 ans et blessant grièvement d'autres[3]^,[4].

Un bilan de six élèves assassinés, 5 filles et un garçon, tous âgés entre neuf et douze ans[5] ; (4 ou 8 morts selon d'autres sources)[6]^,[7]^,[8]^,[9]^,[10] et treize blessés, soit dix 10 filles et trois garçons, dont sept cas avérés préoccupants est annoncé[11]^,[12].

Le complexe scolaire privé « Mother Francisca International Bilingual Academy », situé en pleine ville[13], n’a lancé ses activités qu’en début d’année scolaire 2020/2021[14].

Dans une tentative de fuite, certains élèves sont blessés en sautant du second étage du bâtiment[14]. Des blessés sont conduits vers l'hôpital de district de la ville[15].

Personne n'a revendiqué la responsabilité de l'attaque[16]. Les autorités locales ont accusé les séparatistes[17], tandis que le gouvernement camerounais et les mouvements séparatistes se sont mutuellement accusés. Le gouvernement camerounais a déclaré qu'une dizaine de combattants séparatistes avaient perpétré le massacre[18]. Le Conseil de gouvernement de l'Ambazonie a rapidement affirmé posséder des preuves de la responsabilité de l'armée camerounaise, tandis que le gouvernement intérimaire de l'Ambazonie a établi un parallèle avec le massacre de Ngarbuh[19]. Le ministre camerounais de la Communication, René Sadi, a fermement nié l'implication de l'armée camerounaise[20].

Les séparatistes ont l'habitude d'attaquer les écoles, que certains d'entre eux considèrent comme des cibles légitimes parce que la langue française y est enseignée comme une matière obligatoire[21]. Alors que des étudiants ont été enlevés et maltraités à de nombreuses reprises tout au long de la crise anglophone, et que plusieurs enseignants ont été tués, l'attaque de Kumba a été le premier massacre d'école à avoir lieu durant le conflit.

L'attaque a été condamnée par le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, et la Directrice générale de l'UNICEF, Henrietta H. Fore. Matthias Z. Naab, le coordinateur humanitaire au Cameroun, s'est déclaré "choqué et indigné par le meurtre d'écoliers innocents qui allaient à l'école pour s'instruire". L'Organisation mondiale de la santé a offert des fournitures médicales aux hôpitaux de la région[22]^,[23].

Le 28 octobre, le président camerounais Paul Biya a déclaré que le 31 octobre serait une journée de deuil national, avec les drapeaux en berne toute la journée[24].

Le 29 octobre, le Cameroun a déclaré que l'armée avait identifié et tué le commandant séparatiste responsable du massacre, un homme connu sous le nom de "Wonke"[25]. Un mois plus tard, un tireur présumé connu sous le nom de "commandant Zabra" a été arrêté par la police[26].