Mathias Wargon

Mathias Wargon, né en 1966, est chef de service des urgences et du SMUR du centre hospitalier Delafontaine, en Seine-Saint-Denis. Il devient une personnalité médiatique auprés du grand public durant la pandémie de Covid-19.

Mathias Wargon
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Médecine
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Biographie

Origines

Issu d’une famille juive askénase, son grand-père meurt en déportation. La Shoah devient un sujet omniprésent au sein de sa famille et son éducation[1],[2].

Il est fils de marchands de journaux, dont il dit « qu'ils n'avaient pas le bac »[3]. Il grandit à Bondy puis dans le quartier du Sentier à Paris.

Formation et parcours professionnel

Après des études de médecine à l’université Descartes et l’hôpital Necker (1985-1994), il se spécialise dans la médecine d’urgence. Il soutient en 2010 à l'université Pierre-et-Marie-Curie une thèse de doctorat scientifique intitulée « Gestion des flux par les services d'urgence modélisation, prédiction et applications pratiques »[4].

Il devient chef du service des urgences à l'hôpital Delafontaine, à Saint-Denis.

En 2019, une mission de l’Observatoire régional des urgences et des soins non-programmés (ORUSNP) lui est confiée par l'ARS Île-de-France, en collaboration avec le Dr Yves Lambert. Lors de la parution de son livre Hôpital : un chef-d’œuvre en péril, le Dr Wargon défend une gestion des ressources humaines selon le concept de l’efficience en déclarant « s’organiser autrement, de façon à avoir suffisamment de personnel pour faire bien »[5].

Prises de position

Homéopathie

En 2018, Mathias Wargon conteste publiquement l'homéopathie et son remboursement en signant une tribune émise par Mathieu Van Dessel, médecin généraliste à Clichy (Hauts-de-Seine) et trésorier du collectif de médecins FakeMed[6],[7]. En 2020, il est sanctionné par un blâme pour « non-confraternité », tandis que Mathieu Van Dessel se voit infliger la sanction rare d'une suspension d'exercice de trois mois avec sursis. Selon la chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins d'Île-de-France, la tribune contre l'homéopathie et d'autres « médecines alternatives » justifie sa décision, précisant que « par la forme excessive qu'elle a adoptée, [la tribune] témoigne de la violation du devoir de confraternité et est de nature à déconsidérer la profession »[8]. Le Dr Charles Bentz, président du syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF) et principal plaignant, se félicite de la décision, qui confirme selon lui « que ses confrères n’ont pas respecté le code de bonne entente entre médecins [...]. Tous nos patients sont vent debout, ils ne comprennent pas cette chasse aux sorcières contre l’homéopathie »[9]. À l’issue de cette sanction, Mathias Wargon déclare : « Cette décision me révolte [...]. C’est une tache indélébile sur mon dossier et un bâillon pour nous empêcher de dire du mal de l’homéopathie »[9].

Covid-19

Qualifié de « scientiste » par le journal Le Monde, il est un utilisateur particulièrement actif sur le réseau social Twitter concernant les débats sur l’hydroxychloroquine, en publiant des travaux de recherche et parfois en insultant ses contradicteurs. Selon Enrique Casalino, professeur à l’hôpital Bichat, « c’est quelqu’un de brillant, qui a des idées affirmées. Alors, quand il trouve le positionnement des gens médiocre, il va au clash ». Sur Twitter, repris par Libération, il regrette les applaudissements des soignants à 20 heures, jugeant qu'ils les transforment selon lui en « victimes sacrificielles ». En 2022, il s’oppose à la réintégration des soignants non-vaccinés dans les services de soin en déclarant : « C’est pas ces gens-là dont on a besoin »[10],[11].

Autres prises de position

Il s'oppose à l'antisémitisme et à la désinformation, qu'il appelle aussi le « terrorisme de la bêtise »[3].

Activités de recherche

En tant qu’auteur principal, ses travaux de recherche portent principalement sur les modèles de prédiction dans un contexte applicatif de médecine d’urgence.

Vie privée

En 1994, Mathias Wargon se marie avec Emmanuelle Wargon, née Stoléru, rencontrée durant leurs études universitaires. Le couple a trois enfants nés entre 1998 et 2004. 

Publications scientifiques

  • Wargon M. , Guidet B., Hoang T.-D. , et al. Une revue systématique des modèles de prévision du nombre de visites aux urgences Revue de médecine d'urgence 2009 ; 26 : 395-399.
  • Wargon, M., Laude, D., Girard, A., & Elghozi, J. L. (1998). Acute effects of bisoprolol on respiratory sinus arrhythmia. Fundam Clin Pharmacol, 12(4), 451‑6
  • Wargon, M., Casalino, E., & Guidet, B. (2010). From model to forecasting: a multicenter study in emergency departments. Academic emergency medicine: official journal of the Society for Academic Emergency Medicine, 17(9), 970‑978. https://doi.org/10.1111/j.1553-2712.2010.00847.x
  • Wargon M. GHT et pratiques médicales [Internet]. Gestions Hospitalières. 2016 [cité 2 mars 2017]. Disponible sur: http://gestions-hospitalieres.fr/ght%e2%80%89et-pratiques-medicales/
  • Wargon, M., Brun-Ney, D., Beaujouan, L. & Casalino, E. No more winter crisis? Forecasting daily bed requirements for emergency department admissions to hospital. Eur J Emerg Med (2017). doi:10.1097/MEJ.0000000000000451

Bibliographie

  • Avec Jean-Marie Godard, Hôpital : un chef-d'oeuvre en péril-Fayard, 2022.

Références

  1. « Un Wargon peut en cacher une autre », sur l'Opinion, (consulté le )
  2. « La ministre et l’urgentiste : les Wargon au front », sur parismatch.com (consulté le )
  3. Sarah Spitz, « Quand on m'insulte, je réponds », Le Parisien, , p. II (lire en ligne)
  4. « thèse Mathias Wargon »
  5. Julien Moschetti, « L'hôpital à bout de souffle ? L'urgentiste Mathias Wargon avance des pistes pour « se partager le travail » », Le quotidien du medecin, (lire en ligne)
  6. « Dr Jérémy Descoux (collectif FakeMed) : « Nous voulons mener des actions pour lutter contre les pseudo-médecines » », Le quotidien du medecin, (lire en ligne)
  7. « L’appel de 124 professionnels de la santé contre les «médecines alternatives» », sur sante.lefigaro.fr, (consulté le )
  8. « Critiques contre l'homéopathie: un médecin suspendu avec sursis, neuf reçoivent un blâme », sur Sciences et Avenir, (consulté le )
  9. « Dix médecins franciliens lourdement sanctionnés après avoir signé une tribune anti-homéopathie », sur Le Figaro, (consulté le )
  10. « « Ma grande gueule m’a coûté une partie de ma carrière » : Mathias Wargon, l’urgentiste pugnace au langage fleuri », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  11. Virginie Bloch-Lainé, « Mathias Wargon, à pleins tubes », sur Libération (consulté le )
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