Maurice Sand

Jean-François-Maurice-Arnauld, baron Dudevant, dit Maurice Sand, né le à Paris et mort le à Nohant-Vic (Indre), est un écrivain, entomologiste et peintre français. Il est le fils de George Sand.

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Maurice Sand
Maurice Sand photographié par Nadar dans les années 1880.
Naissance
Décès
(à 66 ans)
Nohant-Vic
Nationalité
Activités
Maîtres
Jules Boucoiran (d), Eugène Delacroix
Père
Casimir Dudevant (en)
Mère
Fratrie
Enfants
Aurore Sand (d)
Gabrielle Sand (d)

Biographie

Naissance et jeunesse

Maurice Dudevant est le fils du baron François Casimir Dudevant et de la romancière et écrivaine George Sand, dont il adopte le pseudonyme. Très attaché à sa mère, il vivra toujours auprès d'elle. Elle lui donne comme précepteur le Nîmois Jules Boucoiran[1].

Jeune homme, sa mère observe : « Maurice se porte comme le pont Neuf. Il est fort gras, rose, ingambe, il pioche le jardin et l'histoire avec autant d'aisance l'un que l'autre (...) Il fait l'admiration du docteur par sa belle santé. »[2]

Maurice Sand est brièvement le seul élève du peintre Eugène Delacroix, avec qui les relations sont tendues.

Mariage

Le , à 39 ans, plus ou moins incité par sa mère, il épouse à Nohant Lina Calamatta, fille de l'un de ses amis, le peintre et graveur italien Luigi Calamatta, disciple d'Ingres, qui fait un portrait de lui en 1828, dont il copie le style et reproduit certaines œuvres et de Joséphine Raoul-Rochette, également peintre. Encore toute jeune femme, Lina Calamatta aurait déclaré : « J'épouse Maurice, car je ne peux épouser sa mère ». Elle n'apporte pas la dot espérée pour rétablir les finances de la famille, mais fait la joie de George Sand, qui, dans sa correspondance, dit d'elle : « La petite femme est charmante et je ne pense plus qu’à la gâter. Elle a beaucoup de charme et de vitalité. C’est du soleil sur Nohant. »[3]

Le couple a deux filles :

  • Aurore (1866-1961) qui épousera le peintre Charles Frédéric Lauth (1865–1922), possédait un hôtel particulier rue de Bagneux dans le 6e arrondissement de Paris et vécut à Nohant jusqu'à sa mort.
  • Gabrielle (1868-1909) qui épousera un professeur de dessin italien, Romeo Palazzi.

Sa mère doit vendre ses trois tableaux de Delacroix afin de lui assurer une confortable rente annuelle de 3 000 francs-or. Plus tard[Quand ?], à court d'argent, lui-même vend la petite maison du village de Gargilesse, léguée par son camarade de jeunesse Alexandre Manceau qui l'avait acquise et baptisée « villa Algira » - du nom d'un papillon d'Alger exceptionnellement trouvé sur place - pour l'offrir à George Sand, dont il a été l'homme de confiance, et l'amant, pendant quinze ans[réf. nécessaire].

Il voyage beaucoup, notamment au Québec et aux États-Unis, où il rencontre Abraham Lincoln[réf. nécessaire].

Maurice Sand illustre plusieurs romans de sa mère pour une édition des Œuvres de George Sand publiée en neuf volumes par Hetzel entre 1852 et 1856, où ses illustrations, gravées par Delaville, alternent avec celles de Tony Johannot[4].

Auteur de plusieurs romans, il est surtout connu pour l’étude monumentale qu’il a rédigée sur la commedia dell'arte : Masques et Bouffons (comédie italienne) (1860).

Grand éleveur et collectionneur de papillons, il est membre de la Société entomologique de France (1855).

Il possède un théâtre de marionnettes au no 16 chaussée de la Muette (16e arrondissement de Paris), dans un appartement loué en 1853[5].

Après la mort de sa mère, en 1876, Maurice Sand cède le mobilier des chambres de Nohant dites « à donner », et depuis restées vides[réf. nécessaire].

Mort

Maurice Sand meurt le à Nohant-Vic.

Depuis 1889, il repose en face de sa mère et à côté de sa femme dans le petit cimetière familial qui jouxte le cimetière communal de Nohant.

Œuvres

Au cours de sa vie, Maurice Sand touche à plusieurs domaines : le dessin (en particulier l'art de la dendrite qu'il apprit aux côtés de sa mère), la peinture, la littérature, la géologie, les sciences, et le théâtre de marionnettes qu'il pratiqua avec passion dans la propriété familiale de Nohant.

Joséphine Raoul-Rochette Calamatta, Portrait de Maurice Sand (1845), château de Nohant.

Romans, nouvelles, récits

  • Le Québec : lettres de voyage (1862; réimp. Paris, Magellan & Cie, 2006 (ISBN 9782350740256) ;
  • Callirhoé (Paris, M. Lévy frères, 1864, roman scientifique) ;
  • Raoul de la Chastre : aventures de guerre et d’amour (Paris, M. Lévy frères, 1865) ;
  • La Fille du singe (Paris, P. Ollendorff, 1866, roman scientifique et comique) ;
  • Le Coq aux cheveux d’or (Paris, Librairie Internationale, 1867) ;
  • Miss Mary (Paris, Michel Lévy frères, 1868) ;
  • Mademoiselle Azote. André Beauvray (Paris, Lévy, 1870, roman scientifique) ;
  • L’Augusta (Paris, Michel Lévy frères, 1872) ;
  • Six mille lieues à toute vapeur (Revue des Deux Mondes, 1862[6]; Paris, M. Lévy frères, 1873; réimp. Paris, Guénégaud, 2000) (ISBN 9782850230981) ;
  • Mademoiselle de Cérignan (Paris, Michel-Lévy frères, 1874) ;
  • Carnets de voyage, de 1840 à 1887 : 8 recueils de dessins, rapportés de ses voyages en France, Espagne, Italie, États-Unis, Afrique, conservés à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris[7].

Théâtre

  • George Sand et le Théâtre de Nohant (Paris, les Cent une, 1930) ;
  • Le Théâtre des marionnettes (Paris, Calmann Lévy, 1890) ;
  • Recueil des principaux types créés avec leurs costumes sur le théâtre de Nohant, [S.l. s.n.], 1846-1886 ;

Publications savantes

  • Catalogue raisonné des lépidoptères du Berry & de l’Auvergne (Paris, E. Deyrolle 1879) ;
  • L’Atelier d’Eugène Delacroix de 1839 à 1848 (Paris, Fondation George et Maurice Sand, 1963) ;
  • Masques et Bouffons (comédie italienne), texte et dessins, préf. George Sand, 1860[8] ;
  • Le Monde des Papillons, préface de George Sand, suivi de l'Histoire naturelle des Lépidoptères d'Europe par A. Depuiset (Paris, Rothschild, 1867) ;

Œuvres dans les collections publiques

Représentations dans les arts

Le portrait de Maurice Sand adolescent, où il ressemble beaucoup à sa mère, est conservé dans le salon du château de Nohant à côté de son célèbre portrait par Auguste Charpentier, et celui de sa sœur Solange.

Anecdote

La mort brutale du prélat Charles-Amable de La Tour d'Auvergne-Lauraguais (1826-1879) a inspiré cette malicieuse lettre à Maurice Sand, dont une copie fut envoyée par un correspondant à Gaston Chérau, auteur du roman Monseigneur Voyage (1903), savoureuse visite pastorale d'un évêque en Bas-Berry imaginée à partir de ce personnage[9] :

« J'ai perdu La Tour d'Auvergne mon archevêque (celui de Bourges). Il est mort subitement. Quel malheur ! 53 ans ! Si jeune ! Une si belle main et comme il bénissait ! Ah, quel joli goupillon vous perdez mesdames de Bourges et des environs ! »

Annexes

Notes et références

  1. Georges Pincemaille, « Les Boucoiran », Mémoires de l'Académie de Nîmes, , p. 185 (lire en ligne).
  2. George Sand, lettres de Valdemosa, 20 janvier et 26 février 1839 (Lettres de Chopin et de George Sand (1836-1839), éd. La Cartoixa, Palma de Mallorca).
  3. George Sand à Eugène Lambert, 21 mai 1862, Correspondance.
  4. Notice des Œuvres de George Sand chez Hetzel, 1852-1856, sur le catalogue général de la Bibliothèque nationale de France. Page consultée le 16 juin 2019.
  5. Raymonde Bonnefous (collab.), Guide littéraire de la France, Hachette, coll. « Bibliothèque des Guides bleus », 1964.
  6. https://fr.wikisource.org/wiki/Six_mille_lieues_%C3%A0_toute_vapeur
  7. Les Carnets de voyage de Maurice Sand ont été numérisés et sont consultables sur le portail des bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris : carnet n°1 (1840-1849) ; carnet n°2 (1850-1854, Paris, Creuse, Nohant, Beauce) ; carnet n°3 (1855-1860, France) ; carnet n°4 (1855, Italie) ; carnet n°5 (1861, Toulon, Afrique, Espagne) ; carnet n°6 (1861, États-Unis d'Amérique) ; carnet n°7 (1862-1876, France) ; carnet n°8 (1877-1887, France). [BHVP, Sand-H-0392 à 399
  8. Consulter en ligne Masques et bouffons (comédie italienne)
  9. coll. Imbault à Saint-Amand en 1987, n° 103 du cat. de l'exposition du cinquantenaire de la mort de l'écrivain, Paris et Niort, 1987 - archives pers.

Bibliographie

  • Lise Bissonnette, Maurice Sand, Une œuvre et son brisant au XIXe siècle, Rennes/Montréal, Presses universitaires de Rennes, en coédition avec les Presses de l'Université de Montréal, 2017. (ISBN 978-2-7535-5315-6)
  • Renée Lelièvre, « La Commedia dell'Arte vue par George et Maurice Sand », dans Cahiers de l'Association internationale des études françaises, 1963, no 15, p.  247-259. [lire en ligne]

Liens externes

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