Maurice Spronck

Maurice Spronck est un écrivain et homme politique français né le à Paris et décédé le à Paris.

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Maurice Spronck
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(à 60 ans)
Paris
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Biographie

Avocat remarqué, président de la Conférence Molé-Tocqueville en 1889, Maurice Spronck se tourne rapidement vers le journalisme - il collabore notamment à la Revue des deux mondes et au Journal des débats - la littérature et la politique. Homme de droite, il milite d’abord à l’Association Nationale Républicaine, puis à la Ligue des patriotes de Paul Déroulède. A la toute fin du siècle, il participe à la fondation de l’Action Française, et en invente l’un des slogans dans un article d’ où il écrit que « le nationalisme n’est pas un parti, c’est un état d’esprit »[1]. Mais Spronck, s’il exècre le régime parlementaire, n’en demeure pas moins républicain, et réticent aux thèses monarchistes défendues, au sein de l’Action Française naissante, par Charles Maurras. « L’impression qui se dégage », écrit-il à cette époque, c’est que «  la royauté s’en va. Et elle s’en va, non pas seulement (…) parce que les institutions et les sentiments monarchiques n’existent plus chez les peuples, mais aussi parce qu’ils ne semblent plus guère exister chez les monarques eux-mêmes. »[2]

À cet angoissé qui, dans son premier ouvrage, évoquait déjà les menaces pesant sur « la civilisation européenne », les cataclysmes et les « guerres exterminatrices de race à race, (…) sous lesquels il ne serait pas impossible que disparût le vieux monde »[3], une hypothèse qu'il développe en 1894 dans son chef-d’œuvre, L'an 330 de la République[4], l’idée d’une restauration monarchique paraît illusoire. En désaccord avec l’évolution de l’Action Française en train de se convertir au royalisme, Spronck adhère à la Ligue de la Patrie Française, créée en 1899 sous l’égide des écrivains Maurice Barrès et Jules Lemaître. C’est sous cette étiquette qu’il sera élu en 1902 député du sixième arrondissement de Paris où il sera réélu sans interruption jusqu’en 1919[5] ; en 1904, devenu membre de l’Action Libérale, il s’éloigne de la Ligue de la Patrie Française sans pour autant renier ses convictions de jeunesse .

Jusqu’à sa mort en 1921, Spronck se rattache en effet à un courant « réactionnaire », même s'il se situe sur le versant pré-fasciste de celui-ci, du côté du romantisme, du nietzschéisme[6] et de l’obsession du déclin. Du côté, également, d’un culte de la Force débouchant sur une misogynie qui (même à l’époque) dut passer pour extravagante, sur un vitalisme forcené et sur un anti-intellectualisme aussi implacable que paradoxal[7].

Sources

  • « Maurice Spronck », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960

Voir aussi

Bibliographie

  • L’An 330 de la République : XXIIe siècle de l’ère chrétienne, Paris, L. Chailley,    (Wikisource)
  • Les artistes littéraires, études sur le XIXe siècle, 353 p.Édition : Paris : Calmann Lévy , 1889
  • Jacques Bernys, 296 pages, Calmann Lévy, 1892
  • Alexandre Dumas fils, Pag. 403-427, Note : Extr. de la Revue des Deux Mondes, , Édition : [S. l.] , 1898
  • Le Dogmatisme d'Ernest Renan, Pag. 600-622, Note : Extrait de "la Revue hebd." , Édition : [S. l.] , 1894
  • Emile Augier..., Pag. 382-405, Note : Extr. de la Revue des Deux Mondes, , Édition : [S. l.] , 1895

Liens externes

Notes et références

  1. M. Spronck, « Le nationalisme », L’Action française, 1er août 1899, p. 16
  2. Louis Coupérus, Majesté, traduit du hollandais par L.B., précédé d’une étude de M. Maurice Spronck, Paris, Plon, 1898, p.XXII
  3. M. Spronck, Les Artistes littéraires, études sur le XIXe siècle, Paris, Calmann-Lévy, 1889, p.353
  4. M. Spronck, L'An 330 de la République, XXIIe de l'ère chrétienne, Paris, L. Chailey, 1894.
  5. Dictionnaire des parlementaires français, Paris, PUF, 1971, t. 8, p.3031
  6. Dans un article paru dans le n° 5 de l’Action Française, le 15 septembre 1899, «  le fondement moral de l’idée de patrie », Spronck se réclame expressément des thèses de Nietzsche et de Carlyle sur le surhomme et sur le héros.(p. 186)
  7. Dans son roman, Jacques Bernys, le héros déclare, sur un mode manifestement inspiré de Nietzsche : «  qu’un Dieu me permette de renaître ! je lui demanderai seulement une âme de brute énergique avec des muscles d’athlète, et juste assez de pensée pour dire à l’aède homérique : la plus grande gloire d’un mortel consiste dans l’agilité de ses pieds et la vigueur de ses bras » (Jacques Bernys, Paris, Calmann-Lévy, 1892, p. 292). Dans l’article « Le nationalisme » paru dans l’Action française du 1er août 1899, il met également en avant, sur un ton qui paraît aux antipodes des thèses de Maurras, la primauté de «  l’instinct irraisonné » et de «  l’impulsion spontanée des masses populaires » sur les «  froids examens scientifiques de la raison pure ». ( pp. 26 et 25)
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