Mawali
Mawâli[1] est un qualificatif s'appliquant aux nouveaux convertis non arabes du début de l'islam.
Ces nouveaux convertis, souvent d'anciens esclaves affranchis par leur conversion à l'islam, restaient attachés à leur ancien maître arabe par un lien de dépendance appelé walâ'[2]. Ils étaient considérés comme des citoyens de seconde zone, bien qu'ils aient en principe les mêmes droits que les autres musulmans. En particulier, ils restaient soumis à l'impôt personnel (jiz'ya) comme les non-musulmans (dhimmî).
Avec l'extension de l'empire omeyyade, les Arabes sont devenus de plus en plus minoritaires dans la société musulmane de sorte que ces nouveaux convertis ont progressivement pu accéder à toutes les fonctions publiques.
En 717, le calife `Umar II encourage les conversions. Ses envoyés en province essayent d’apprendre aux populations locales comment se comporter en musulmans. Des mesures restrictives sont prises à l’égard des dhimmî, une réforme fiscale est amorcée en faveur des mawâli.
En 724, le calife Hichâm fait une réforme fiscale dans l'empire omeyyade : les mawâli, comme les autres musulmans, sont exemptés de la jiz'ya et astreint au seul paiement de la zakât. L’impôt foncier (kharâdj) est désormais attaché à la terre et non plus à son possesseur dont le statut peut changer sans entraîner de conséquences fiscales. Un recensement des terres est entrepris.
À l'époque abbasside, les musulmans non-arabes deviennent majoritaires dans le monde iranien. En Perse, le mouvement de protestation contre les privilèges des arabes prend le nom de shu`ûbiya.
Remarque
Ne pas confondre mawâli qui désigne un esclave affranchi par sa conversion avec muladí qui désigne un musulman d'origine non-arabe en particulier dans l'Al-Andalus.