Mayadine
Mayadine (al-Mayadin, en arabe : ميادين) est une ville du gouvernorat de Deir ez-Zor, en Syrie. Sa population en 2004 est de 48 922 personnes. C'est le chef-lieu du district éponyme.
Nom officiel |
(ar) الميادين |
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Nom local |
(ar) الميادين |
Pays | |
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Gouvernorat | |
District |
district de Mayadin (en) |
Altitude |
195 m |
Coordonnées |
35° 01′ 15″ N, 40° 27′ 12″ E |
Population |
48 922 hab. () |
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Géographie
La ville se trouve sur la rive droite de l'Euphrate, à environ 90 km de la frontière irakienne, et à près de 50 km au sud de Deir ez-Zor, la capitale du gouvernorat.
Histoire médiévale
La ville a été fondée à l'époque abbasside sous le nom d'al-Rahba[1]. Elle aurait été construite par Malik b. Tawq à l'époque du califat d’al-Maʾmun (198-218/813-833). Au Xe siècle, les gouverneurs de Rahba sont tour à tour dépendants des Ḥamdānides de Mossoul, des Fatimides de Fustat ou des Bouyides de Bagdad. Ce morcellement du pouvoir politique, à la fin de l’époque abbasside, a facilité la mainmise de la dynastie des Mirdāsides (1005‐1080) sur la région, après que le gouverneur de la ville, Salih b. Mirdas, eut pris son indépendance. Elle tombe ensuite aux mains des Seldjoukides. La ville aurait été détruite par un tremblement de terre en 1157 puis reconstruite, en 559/1164, à 5 km de là, au pied de l'actuelle citadelle de Qal‘at al-Rahba. À partir de cette date, elle demeura pendant un siècle dans la famille de Shirkuh, l'oncle de Saladin.
Des fouilles archéologiques ont eu lieu sur le site de Rahba-Mayadin, sous la direction de Kassem Toueir (Direction Générale des Antiquités et Musées de Syrie) et Thierry Bianquis (Institut Français d'Études Arabes de Damas, maintenant l'IFPO) de 1976 à 1980. Dans la ville ancienne, au bord de l'Euphrate, elles ont permis de définir le plan de la ville médiévale, de dégager un quartier d'habitation et un secteur d'atelier de production de céramique[2],[3]. Sur le second site, au pied de la citadelle de Rahba, c'est une mosquée qui a été fouillée[4]. Ces sites sont une référence pour la connaissance des périodes s’étalant entre le IXe et le XIVe siècle dans la moyenne vallée de l’Euphrate.
Histoire récente
Lors de la guerre civile syrienne, la ville de Mayadine est prise par les rebelles le [5]. Elle passe ensuite aux mains du Front al-Nosra, qui abandonne la ville à l'État islamique (EI) le lors de l'offensive de Deir ez-Zor[6].
Quelques mois avant le début de la bataille déclenchée en par les Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le but de reprendre la ville de Raqqa, souvent été considérée comme la « capitale » officieuse de l'EI, l'état-major et l'administration de l'organisation djihadiste auraient quitté cette dernière pour s'installer à Mayadin[7].
Le , l'armée syrienne en provenance de Deir ez-Zor pénètre à Mayadine par l'ouest de la ville[8].
Références
- (en) Th Bianquis, « al-Raḥba », Encyclopédie de l’Islam, (lire en ligne, consulté le )
- Marie-Odile Rousset, « Contribution à l'étude de la céramique islamique : analyse du matériel archéologique de RAHBA - MAYADIN (Syrie, vallée de l'Euphrate) », thèse, Université Lumière - Lyon II, (lire en ligne, consulté le )
- Marie-Odile Rousset, « De l’hypothèse fatimide à l’évidence seldjoukide. Des traces matérielles des XIe‑XIIe siècles à Raḥba-Mayādīn (Syrie) », Bulletin d’études orientales, no XLVI, , p. 197–226 (ISSN 0253-1623, DOI 10.4000/beo.5935, lire en ligne, consulté le )
- Rousset Marie‐Odile, « La mosquée de Rahba », Annales Islamologiques 32, 1998, p. 177‐217.
- « Les rebelles syriens renforcent leur emprise dans le nord et l'est », Le Monde avec AFP, 22 novembre 2012.
- « Le Front Al-Nosra plie face à l'EI dans l'est de la Syrie », AFP, Reuters et Le Monde, 3 juillet 2014.
- Laurent Lagneau, « Raqqa ne serait plus la “capitale” de l’État islamique en Syrie », Opex360, 25 avril 2017.
- « Les forces du régime entrent à Mayadine, un fief de l'EI en Syrie - France 24 », France 24, (lire en ligne, consulté le )
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