Mayhoola for Investments

Mayhoola for Investments (ci-après, « Mayhoola ») est un fonds d'investissement qatari spécialisé dans les investissements dans l'industrie du luxe et entièrement contrôlé par la famille royale du Qatar.

Mayhoola for Investments
Cadre
Type
Siège
Pays
Organisation
Site web
(en + ar) www.mayhoola.com

Histoire

Mayhoola signifie « inconnu » dans le dialecte arabe parlé au Qatar. Comme son nom l'indique, le fonds évite toute communication publique sur sa structure et sa direction. Ainsi, le site internet de Mayhoola ne donne aucune information à part l'adresse du siège social du groupe et le fait que le fonds « se focalise sur des investissements au niveau local et mondial »[1].

Cependant, de nombreuses figures provenant de banques d'investissement internationales affirment que Mayhoola serait de facto dirigé par Moza bint Nasser al-Missned (dite « cheikha Moza »), la très influente épouse de l'ancien émir du Qatar Hamad ben Khalifa Al Thani. En effet, la cheikha Moza est connue pour son intérêt pour l'industrie du luxe et tient le rôle de présidente de la Qatar Luxury Group, autre fonds d'investissement dans le même secteur.

Investissements

Mayhoola a réalisé de nombreux investissements dans l'industrie du luxe[2].

Valentino

En 2012, Mayhoola for Investments achète la maison de couture italienne Valentino. Le quotidien français Le Monde a rapporté que la transaction s'est faite moyennant une somme d'environ 756 millions d'euros[3].

Missoni

Mayhoola est aussi devenu propriétaire de la marque M Missoni par le biais de la même opération[4].

Balmain

En , la maison française Balmain, créée en 1945 par le couturier Pierre Balmain, est entièrement rachetée par Mayhoola for Investments. L'entreprise était auparavant restée majoritairement entre les mains des héritières d'Alain Hivelin, qui avait dirigé la société entre 1995 et 2011[5] et qui avait orchestré la renaissance de la marque au milieu des années 1990[6]. Selon le quotidien français Les Échos, le prix d'acquisition de la maison de couture se serait élevé à environ 500 millions d'euros[7].

Pal Zileri

En 2016, Mayhoola, fait l’acquisition de Forall Confezioni qui détient la marque de mode masculine Pal Zileri[8].

Anya Hindemarch

Par ailleurs, selon le quotidien The Financial Times, Mayhoola aurait pris une participation d'une valeur d'environ 32 millions d'euros dans le maroquinier de luxe anglais Anya Hindmarch[9].

Autres investissements du Qatar dans le luxe

Le Qatar a par ailleurs investi non via Mayhoola mais via le Qatar Investment Authority, une filiale de Qatar Holding, dans les grands magasins Harrods et Printemps (grands magasins) [10].

Critiques

Certains observateurs ont critiqué le manque de transparence du groupe quant à sa direction et ses investissements[11].

L'acquisition de la maison de couture Balmain a fait l'objet de polémiques particulièrement vives en France. De nombreuses figures du monde de la culture y ont vu encore un exemple du désir du Qatar de « mettre la main » sur le patrimoine culturel et artistique français, et des méthodes relevant de la « concurrence déloyale » employées par les qataris pour parvenir à leurs fins[12].

En effet, le processus d'enchères pour l'acquisition de Balmain a suscité de nombreuses marques d'intérêt de la part d'investisseurs français tels que L Capital. Cependant, et alors même que la valeur de la maison de couture n'était évaluée qu'à environ 350 millions d'euros, Mayhoola a pu, grâce à la manne gazière et pétrolière dont bénéficie la famille royale qatarie, soumettre une offre défiant toute concurrence d'environ 500 millions d'euros[13].

Cette opération fait suite à une série de prises de participations dans de grands groupes français souvent considérés comme les « fleurons de l'industrie » du pays (LVMH, Le Tanneur, le Printemps, hôtels de luxe comme le Royal Monceau, l'hôtel du Louvre, le Majestic mais encore le Martinez à Cannes...) par des fonds d'investissements qataris tous directement ou indirectement contrôlés par la famille princière du Qatar[réf. souhaitée].

Notes et références

  1. http://www.mayhoola.com
  2. (en) Leonid Bershidsky, « Op-Ed », sur businessoffashion.com, (consulté le )
  3. Le Monde avec AFP, « Rachat de Valentino par un groupe d'investisseurs qataris », Le Monde, (lire en ligne).
  4. Le Qatar s'offre Valentino, une nouvelle acquisition dans le luxe, Challenges.fr
  5. https://www.whoswho.fr/decede/biographie-alain-hivelin_26790
  6. (en) « Alain Hivelin, Maestro of Balmain's Revival, Dies at 71 : What Next for the Brand? », sur On the Runway Blog (consulté le ).
  7. « Le Qatar s’offre la maison Balmain pour près de 500 millions d’euros », Les Échos, (lire en ligne, consulté le ).
  8. Anne-Sophie Castro, « Le groupe qatari Mayhoola rachète Forall Confezioni », sur fashionunited.fr (consulté le ).
  9. https://next.ft.com/content/32517b68-25ca-11e3-aee8-00144feab7de
  10. (en) « Mayhoola: A Major Luxury Conglomerate in the Making / The Fashion Law », sur The Fashion Law, (consulté le ).
  11. Himanshu Goenka, « Balmain Fashion House Sold To Mayhoola, Qatari Investment Fund That Owns Valentino », sur International Business Times, (consulté le ).
  12. « Dossier spécial : le Qatar veut-il racheter la France ? », sur Entreprendre.fr, (consulté le ).
  13. Maxime Bourdier, « Le Qatar rachète Balmain pour près de 500 millions d'euros », sur Le Huffington Post, (consulté le ).

Lien externe

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