McDonnell Douglas F-15 Eagle

Le McDonnell Douglas F-15 Eagle (désormais Boeing) est un avion de chasse tout temps dit de supériorité aérienne[Note 1], conçu par l'avionneur américain McDonnell Douglas dans les années 1970. Produit à plus de mille exemplaires, il est utilisé principalement par l'armée de l'air américaine (USAF), mais il a également été exporté vers quelques pays, dont Israël et le Japon, ce dernier l'ayant même construit sous licence. Une version spécialisée dans l'attaque au sol a également été mise au point, le F-15E Strike Eagle.

Pour les articles homonymes, voir F15.

McDonnell Douglas F-15 Eagle

Constructeur McDonnell Douglas
Rôle Avion de chasse, de supériorité aérienne
Statut en service
Premier vol
Mise en service
Date de retrait Toujours en service
Nombre construits 1 600 (janvier 2015[1])
Équipage
1 pilote (+ 1 copilote sur les versions biplaces)
Motorisation
Moteur Pratt & Whitney F100
Nombre 2
Type turboréacteurs avec postcombustion
Poussée unitaire 129 kN avec postcombustion
Dimensions
Envergure 13,05 m
Longueur 19,43 m
Hauteur 5,63 m
Surface alaire 56,5 m2
Masses
À vide 12 700 kg
Avec armement 20 185 kg
Maximale 30 845 kg
Performances
Vitesse maximale 2 660 km/h (Mach 2,5)
Plafond 20 000 m
Vitesse ascensionnelle 15 240 m/min
Rayon d'action 1 950 km
Charge alaire 358 kg/m2
Armement
Interne 1 canon de 20 mm M61A-1
(approvisionné de 940 obus)
Externe 11 points d'emport avec une capacité de 7 300 kg :
Avionique
Liaison 16

Conception

F-15A et B Eagle

À partir du milieu des années 1960, l'US Air Force entreprit une série d'études en vue du développement d'un nouvel avion de combat, sous la désignation F-X. Alors que l'engagement des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam allait croissant, les limites des avions en service, et en particulier le peu d'aptitude au combat rapproché du F-4 Phantom (qui ne possédait même pas de canon interne) face aux agiles Mig Nord-Vietnamiens, devenaient de plus en plus évidentes. Le développement d'une nouvelle génération de chasseurs soviétiques ne faisait qu'exacerber la nécessité pour l'USAF de disposer d'un nouvel appareil.

En , l'US Air Force limita officiellement le programme F-X au développement d'un avion de supériorité aérienne (par opposition à un appareil multirôle), dorénavant désigné F-15. Ce dernier devait être capable d'engager et de détruire non seulement des adversaires évoluant au-delà de la portée visuelle (BVR : Beyond Visual Range), mais aussi en combat tournoyant. L'appel d'offres officiel parut le , exigeant, entre autres, une charge alaire faible, un rapport poids-poussée élevé, un radar capable de suivre et d'engager des cibles évoluant plus bas que l'appareil (look-down/shoot-down (en)), un rayon d'action suffisant pour pouvoir atteindre l'Europe depuis les États-Unis, une vitesse maximale de Mach 2,5. Trois constructeurs répondirent à ce programme : Fairchild, North American et McDonnell Douglas (aujourd'hui Boeing). C'est ce dernier qui fut retenu, le , pour développer le nouvel avion.

Le premier prototype YF-15A. Cet appareil était doté de bouts d'ailes rectilignes, qui seront remplacés par des saumons triangulaires sur l'appareil de série.

Le contrat initial couvrait 20 avions de développement, répartis en 18 monoplaces (désignation F-15A) et deux biplaces (désignés TF-15A, puis F-15B). Le premier prototype monoplace (numéro de série « 71-0280 ») sortit d'usine le et fit son premier vol le , le premier vol d'un F-15B ayant lieu le .

Un F-15A toutes trappes d'inspection ouvertes. Livré en 1976, il est retiré du service en 2007 et démoli en 2011.

Le F-15 a un fuselage métallique semi-monocoque. Les ailes, montées en position haute sur le fuselage, ont une surface totale de 56,51 m2, qui confère au F-15 une faible charge alaire et participe ainsi à l'agilité de l'avion. Le pilote, assis sur un siège éjectable McDonnell Douglas ACES II, jouit d'une visibilité exceptionnelle. La propulsion des premières versions était assurée par deux réacteurs à double flux Pratt & Whitney F100-PW-100 de 111,2 kN de poussée avec postcombustion, alimentés par deux entrées d'air à géométrie variable. L'avion est équipé d'un radar multimode Doppler à impulsion Hughes APG-63, développé spécialement et optimisé pour le combat air-air, ainsi que d'un système de contre-mesures électroniques Northrop ALQ-135 et d'un détecteur d'alerte radar ALR-56.

Le premier F-15 livré à une unité opérationnelle fut le F-15B (numéro de série « 71-0108 »), que le président Gerald Ford accepta au nom du 555th Tactical Fighter Training Squadron au cours d'une cérémonie le . Commença alors l'entraînement des équipages. Les premiers F-15 destinés aux unités de combat furent livrés au 1st Tactical Fighter Wing du Tactical Air Command (TAC) à Langley Air Force Base, qui commença sa conversion en . À la suite de la dissolution du TAC en 1992, ses équipements et personnels sont absorbés par l'Air Combat Command.

F-15C et D Eagle

La version F-15C est la première version du F-15 capable d'emporter des réservoirs FAST (Fuel And Sensors Tactical) plaqués le long du fuselage. Par la suite, leur nom sera changé en « Conformal Fuel Tanks », désignant en fait des réservoirs conformes. Contrairement aux réservoirs classiques emportés sous les ailes, générant une traînée aérodynamique importante, ces réservoirs augmentent l'autonomie sans diminuer de façon notable les performances. Ils peuvent également contenir des équipements électroniques supplémentaires à la place d'une partie du carburant. De plus, d'autres réservoirs de carburants ont été ajoutés dans les ailes et dans le fuselage. L'augmentation du poids de l'avion a entraîné un renforcement du train d'atterrissage et des freins. Enfin, les performances du radar AN/APG-63 ont été améliorées.

La version biplace correspondante est le F-15D. Le premier F-15C a fait son vol inaugural en , et les livraisons ont commencé au début des années 1980. Quelque temps plus tard, le réacteur Pratt & Whitney F100-PW-100 a été remplacé par un F100-PW-220, légèrement moins puissant mais plus fiable. Ils ont été les premiers chasseurs à avoir la capacité Non-Cooperative Target Recognition.

Au début des années 2000, l'USAF a doté les F-15C basés à Elmendorf AFB, en Alaska, d'une version modifiée du radar APG-63 dotée d'une antenne à éléments actifs, afin de tester la possibilité d'installer un radar de ce type sur les Eagles encore en service.

Faute de F-22 en nombre suffisant, l'USAF a commandé des études à Boeing pour une possible prolongation de vie d'environ 170 à 180 F-15C, qui devront rester en service au moins jusqu'en 2030, déployés sur six ou sept bases américaines et utilisés par l'Air National Guard. Ces avions, renommés Golden Eagle, seront profondément modernisés, porteront des missiles AIM-120D et AIM-9X, et seront dotés du radar à balayage actif APG-63(V)3 et d'un nouveau capteur de recherche et poursuite infrarouge (IRST)[2].

En 2015, Boeing propose un lot de mises à jour (upgrade package) F-15C 2040 avec, outre une avionique améliorée, un emport de 16 missiles air-air (au lieu de 8) et aussi de réservoirs conformes[3],[4].

Le coût par heure de vol du F-15C est estimé, en 2016, à 27 203 $[5].

Strike Eagle

Un F-15E au-dessus de l'Irak.

Le F-15E Strike Eagle est une variante du F-15D. Créée en 1986 pour donner à l'appareil une capacité multirôle et d'attaque tout temps, cette version reprend 60 % de la cellule du F-15D, et emporte également les réservoirs FAST. Son avionique a été totalement modifiée : radar AN/APG-70 avec modes air-sol (mode à synthèse d'ouverture, ou SAR, permettant de générer des cartes très détaillées), nacelles infrarouges Martin Marietta LANTIRN (nacelle de navigation AN/AAQ-13 et nacelle de ciblage AN/AAQ-14), postes de pilotage équipés d'écrans multifonctions (MFD : Multi-Function Display).

Il est également équipé d'une nouvelle motorisation : deux General Electric F110-GE-129 ou deux Pratt & Whitney F100-PW-229, d'une poussée de deux fois 13 154 kgp avec PC. Sa masse à vide est passée à 14 379 kg, la masse maximale à 36 741 kg et sa charge militaire à 11 113 kg. Son rayon d'action passe à 4 445 km en convoyage et 1 270 km en combat. Enfin, le F-15E est capable d'emporter deux bombes nucléaires Mk.51 ou B61.

F-15 Streak Eagle

Le Streak Eagle, exposé au musée national de l'Air Force, à Dayton, dans l'Ohio.

Le Streak Eagle (à ne pas confondre avec le Strike Eagle, surnom du F-15E) est un des premiers F-15A de série (serial 72-0119). Il est modifié en 1974-1975 pour battre des records de vitesse ascensionnelle, essentiellement détenus par les F-4 Phantom II et MiG-25. L'aérofrein, les volets, le radar, les systèmes électroniques et l'armement ont été supprimés pour l'alléger. Toujours dans ce but, toute la peinture de l'avion fut décapée, cela fut à l'origine de son surnom (en référence à la pratique des Streaker). Le gain sur la masse total sera d'environ une tonne. Les vols s'effectuaient à partir de la base de Grand Forks AFB dans le Dakota du Nord, durant l’hiver pour profiter du froid et en n'emportant qu'un minimum de carburant. Le Streak Eagle a battu huit records avec trois pilotes différents[6]. La plupart de ces records ont ensuite été améliorés entre 1986 et 1988 par le Soukhoï P-42, version de record du Su-27.

  • Montée à 3 000 mètres en 27 secondes ; 16 janvier 1975.
  • Montée à 6 000 m en 39 secondes ; 16 janvier 1975.
  • Montée à 9 000 m en 48 secondes ; 16 janvier 1975.
  • Montée à 12 000 m en 59 secondes ; 16 janvier 1975.
  • Montée à 15 000 m en 77 secondes ; 16 janvier 1975.
  • Montée à 20 000 m en 123 secondes ; 29 janvier 1975.
  • Montée à 25 000 m en 161 secondes ; 26 janvier 1975.
  • Montée à 30 000 m en 208 secondes ; 1er fevrier 1975.

F-15 Silent Eagle

Boeing a présenté en un nouveau démonstrateur de son chasseur de supériorité aérienne, baptisé Silent Eagle. Celui-ci est destiné à assurer la transition entre les F-15 et les F-22. L'emport d'armes en soute, des stabilisateurs verticaux inclinés à 15° vers l'extérieur, et un nouveau revêtement permettent à l'avion de se doter de capacités furtives[7]. Le radar a également été amélioré et la cellule a été allégée. Les essais en vol du F-15SE ont eu lieu début 2010. Israël, l'Arabie Saoudite[8] et le Japon se sont déjà montrés intéressés.

La furtivité de ces appareils demeure cependant moyenne, en raison d'une décision du gouvernement des États-Unis, qui limite assez sévèrement le niveau de furtivité autorisée sur les appareils destinés aux marchés d'export. Le niveau de furtivité est compris entre celui d'un F-15 normal et celui de chasseurs de 5e génération du type du F-35 Lightning II[9]. Elle est également essentiellement axée sur les combats air-air (les radars aéroportés travaillent essentiellement en bande X), et n'est que médiocre face aux radars terrestres, utilisant des fréquences différentes[7].

Engagements

Un F-15I israélien.

En 2011, aucun F-15 n'avait été perdu en combat aérien contre un adversaire, et les exemplaires produits avaient abattu entre 101 et 103 avions ennemis. Deux furent abattus par la DCA Irakienne durant la guerre du Golfe de 1991, un troisième le fut en Irak en 2003, plusieurs furent perdus accidentellement en opérations en Afghanistan, et un F-15E fut perdu en Libye en 2011.

Le F-15 a été engagé par les États-Unis lors de l'opération Tempête du désert contre l'Irak, puis pour faire respecter l'interdiction aérienne imposée après cette guerre (opération « Deny Flight »)[10]. Les F-15C américains sont crédités de 36 victoires sans aucune perte pendant l'opération Tempête du désert. De leur côté, les F-15E ont effectué des missions d'attaque et l'un d'entre eux abattit un Mil Mi-24 avec une bombe[11], bien que l'intégration de la nacelle de désignation laser ne soit pas encore totalement effective à cette époque. Les F-15 américains ont également participé à la Guerre du Kosovo où ils abattirent quatre MiG-29 yougoslaves.

F-15C de l’USAF tirant un missile air-air AIM-7 Sparrow en 2005. Il est peint selon le camouflage de supériorité aérienne « gris-fantôme » (« ghost grey »).

Les F-15E participent actuellement[Quand ?] aux opérations de la guerre d'Afghanistan depuis fin 2001, où l'un d'entre eux abattit un drone MQ-9 Reaper hors de contrôle en 2009[12], aux opérations de la guerre d'Irak depuis 2003 et à l'intervention militaire de 2011 en Libye.

Le , des F-15C saoudiens ont abattu deux F-4 Phantom II de l'armée de l'air iranienne. Pendant l'opération Tempête du désert en 1991, un Eagle saoudien a également obtenu 2 victoires contre des Mirage F1 irakiens en utilisant des AIM-9[13].

Les F-15 israéliens ont participé à de nombreuses opérations sur le Liban (en 1979 et 1982 notamment). L'armée de l'air israélienne affirme avoir remporté plus de 56 victoires aériennes contre des avions syriens avec l'Eagle, dont plusieurs Mig-25 Foxbat. Les F-15 israéliens ont également participé à l'opération Opéra contre la centrale d'Osirak sur le territoire irakien[14].

Un autre engagement ne fut pas guerrier mais psychologique, car le F-15 fut utilisé pour battre différents records mondiaux lors de la Guerre froide (voir ci-dessus).

Lancement d'un ASM-135 le par un F-15A.

Le , deux F-15C de l'US Air Force ont abattu lors de tirs amis 2 UH-60 américains en Irak et le un F-15J des forces japonaises d'autodéfense fut détruit par un missile AIM-9 Sidewinder tiré par un autre F-15 japonais lors d'un exercice, le pilote ayant pu s'éjecter[15].


Attaque de satellites

Un des rôles du F-15A était la destruction de satellites. Le Tactical Air Command décida de modifier une quarantaine de F-15A et B, spécialement équipés pour emporter un ASM-135 (ASAT : Anti-SATellite Missile) sous leur pylône ventral[16]. L'URSS avait la possibilité de détecter un départ de fusée destinée à neutraliser un satellite et donc changer, si possible, la position de ce dernier. Un F-15 avec un missile ventral offrait l'avantage de pouvoir passer inaperçu au milieu d'autres F-15. La détection de ce lanceur aéroporté ne pouvait donc se faire qu'après le tir du missile, ne laissant alors que très peu de temps aux Soviétiques pour réagir. Deux exemplaires furent modifiés selon ces standards.

L'avion lanceur devait effectuer une montée à 65° à Mach 1,22, sous un facteur de charge de 3,8 G, le missile étant tiré à une altitude de 11 600 m. Il y eut cinq essais au total. Le troisième essai fut effectué le , en conditions réelles, sur le satellite obsolète Solwind en orbite héliosynchrone. Ce jour-là, le major Wilbert D. Pearson (dit Doug Pearson) devint le premier pilote (et demeure le seul à ce jour) à abattre un satellite depuis un avion de chasse[17],[18],[19],[20]. Le programme s'arrêta en 1988 sur décision du Congrès américain, qui craignait que le développement de cette arme ne relance une course aux armements[17].

Versions

Un F-15J de la force aérienne d'autodéfense japonaise avec son aérofrein dorsal déployé à Yokota Air Base.
Un F-15C saoudien.
Prototypes

Douze prototypes furent construits et utilisés pour essais par la F-15 Joint Test Force sur la Base aérienne Edwards, à l'aide de personnel de l'USAF et de McDonnell Douglas. La plupart de ces appareils furent ensuite utilisés par la NASA pour des essais et des expérimentations. Les numéros de série vont de 71-0280 à 71-0289 pour les F-15A de préproduction et de 71-0290 à 71-0291 pour les deux F-15B de préproduction (initialement désignés TF-15A).

Initiales

Ces deux versions sont les premières de la série F-15, et sont équipées d'un radar APG-63 :

  • F-15A : Version monoplace, construite à 384 exemplaires[21] (365 pour l'USAF et 19 pour Israël) ;
  • F-15B : Version biplace, construite à 61 exemplaires[21] (59 pour l'USAF et 2 pour Israël).
Améliorées

Les versions suivantes ont une capacité de carburant accrue et une électronique améliorée. Elles ont été par la suite remotorisées avec des Pratt & Whitney F100-PW-220, légèrement moins puissants mais plus fiables que les F100-PW-100 :

  • F-15C : Version monoplace, construite à 482 exemplaires[21] (409 pour l'USAF, 18 pour Israël et 55 pour l'Arabie saoudite) ;
  • F-15D : Version biplace, construite à 97 exemplaires[21] (61 pour l'USAF, 13 pour Israël et 19 pour l'Arabie saoudite). En , l'USAF a cédé à la NASA trois F-15D démilitarisés[22] (numéros de série « 78-0564 », « 78-0565 » et « 79-0007 »), dont un servira à remplacer un F-15B d'essais acquis en 1994 auprès de la Garde Nationale Aérienne d’Hawaï.
  • F-15EX « Eagle II » : Version biplace, basé sur le F-15QA, destiné à remplacer les plus anciens F-15C de l’USAF[23]. 8 exemplaires commandés le 13 juillet 2020, 72 prévus d'ici 2025[24], 144 envisagés[25]. Originellement nommé « Advanced Eagle », il est baptisé « Eagle II » le 7 avril 2021 lorsque le premier appareil est accepté par l'USAF, le deuxième devant l’être rapidement, et quatre autres d'ici la fin de l'année fiscale 2023[26].
Multirôle

La version suivante a des capacités d'attaque tous-temps :

  • F-15E : Version biplace, construite à 236 exemplaires[21]. 223 appareils étaient encore disponibles en 2011[21].
Exportation

Les versions suivantes sont des versions d'exportation :

  • F-15I : « Israeli ». Version du F-15E destinée à Israël, construite à 25 exemplaires[21]. Également désignée « Ra'am » (en hébreu : « רעם », signifiant « Tonnerre »), elle est dotée de réacteurs Pratt & Whitney F100-PW-229 et d'un casque de type DASH. De nombreux systèmes électroniques conçus localement ont été directement implantés par les israéliens sur leurs appareils ;
  • F-15J/DJ : Versions du F-15C/F-15D destinées au Japon et construites sous licence par Mitsubishi, à 223 exemplaires. 203 F-15J et 20 F-15DJ ont été construits entre 1980 et 1997, dont deux F-15J et 12 F-15DJ construits par McDonnell Douglas[27] ;
  • F-15K : « Slam Eagle » (en coréen : « F-15K 슬램 이글 »). Version du F-15E destinée à la Corée du Sud, construite à 40 exemplaires[21]. 21 exemplaires supplémentaires ont été commandés le par le gouvernement coréen. Cet avion dispose de nombreux systèmes de guerre électronique avancés dont ne dispose pas encore son cousin américain (veille infrarouge AAS-42[28], une suite électronique de guerre tactique modifiée[28], radio ARC-232 U/VHF avec système de Liaison 16, radar numérique APG-63(V)1 avec capacités NCTR, etc.) ;
  • F-15S : « Saudi ». Version du F-15E destinée à l'Arabie saoudite, construite à 72 exemplaires[21] ;
  • F-15SA : Version du F-15S destinée à l'Arabie saoudite. 84 exemplaires neufs achetés en , et modernisation de 70 F-15S existants ;
  • F-15SG : « Singapore ». Version du F-15E destinée à Singapour, construite à 12 exemplaires[21]. Similaire à la version K vendue à la Corée du Sud, mais dotée du radar APG-63(V)3 à antenne active (AESA) développé par Raytheon. Le F-15SG sera propulsé par deux moteurs General Electric F110-GE-129 de 131 kN de poussée.
  • F-15QA : « Qatar Advanced  ». Version du F-15E destinée au Qatar. 36 exemplaires doivent être livrés à partir de 2021, premier vol le 14 avril 2020. Utilisé pour les travaux sur le chasseur de supériorité aérienne F-15EX[29].
Furtive

La version suivante intègre des caractéristiques de furtivité :

  • F-15SE : Version présentée le basée sur le F-15E, baptisée « Silent Eagle ». Cette version intègre de nombreux éléments technologiques visant à réduire sa signature radar (furtivité) : matériaux absorbant les ondes radar, stabilisateurs verticaux inclinés à 15° par rapport à la verticale, une partie de l'armement emporté dans des soutes dérivées des réservoirs de carburant conformes détachables (CFT), radar APG-63(V)3 et système de guerre électronique BAE Systems[7],[30]. La furtivité de l'appareil ne devra pas excéder un niveau autorisé à l'export par le gouvernement américain. Il sera proche de celui des chasseurs de 5e génération, comme le F-35 Lightning II lorsqu'il est vu de face (sa position « la moins furtive » pour un radar ennemi)[9]. Sa furtivité sera également axée essentiellement sur le plan air-air, donc contre les radars travaillant en bande X, et beaucoup moins efficace contre les radars terrestres, qui emploient d'autres fréquences[7].

Versions expérimentales

Vue de dessus du F-15STOL/MTD, survolant la zone du Dryden Flight Research Center, en octobre 1996.

Les versions suivantes ont été créées à des fins expérimentales et n'ont jamais été mises en service opérationnel au sein de l'US Air Force. Elles ont toutes été conçues sur un seul et même exemplaire du TF-15A de préproduction, alors désigné NF-15B par la NASA[31] :

  • F-15STOL/MTD : Version à décollage et atterrissage courts du F-15, dont les moteurs sont dotés de tuyères à poussée vectorielle bidimensionnelle, de plans canard (dérivés des gouvernes de profondeur du F-18) et d'un système numérique de contrôle de vol très évolué[31] ;
  • F-15 ACTIVE : Version du F-15S/MTD dont les moteurs sont dotés de tuyères à poussée vectorielle tridimensionnelle au lieu de bidimensionnelle[31] ;
  • F-15 IFCS : Version du F-15 ACTIVE dont l'avionique a été améliorée pour améliorer sa manœuvrabilité et sa survivabilité au combat[31].

Successeur du F-15

Will Roper le secrétaire adjoint à l’Air Force chargé des acquisitions, de la technologie et de la logistique, a déclaré lors de la conférence annuelle organisée par l’Air Force Association que les ont fait voler le démonstrateur du successeur du F-15[32],[33]. Defense News reprend les propos de M. Roper qui a affirmé que les États-Unis ont, en secret, développé et fait voler le démonstrateur d’un nouvel avion de combat, dans le cadre du programme Next Generation Air Dominance [NGAD] de l’US Air Force.

Pour rappel, le NGAD vise à mettre au point un « système de systèmes » autour d’un avion de combat de « 6e génération » appelé « Penetrating Counter Air » [PCA] et destiné à remplacer les F-15 et les F-22A « Raptor » de l’US Air Force. Cet appareil sera placé au centre d’un réseau comprenant des drones, des effecteurs et d’autres capteurs avancés. L’US Navy conduit un programme portant le même nom, le F/A-XX, mais avec des objectifs différents.

Pays utilisateurs

Il est le 3e avion de combat le plus utilisé dans le monde en 2012 avec, selon une estimation, 870 appareils en activité, soit % de la flotte mondiale d'avions de combat[34].

  • Arabie saoudite : 87 F-15C, 22 F-15D, 72 F-15S (68 de ces appareils devraient être modernisés en version SA[35]), 84 F-15SA neufs[36].
  • Corée du Sud : 40 F-15K commandés en 2008 et complétés par 21 exemplaires supplémentaires en 2010.
  • États-Unis (F-15A à F-15E) : 214 C, 35 D et 219 E en service début 2013[37], 187 des versions A à D retirés du service et stockés au 309th Aerospace Maintenance and Regeneration Group[38].
  • Israël (F-15A, F-15B, F-15C, F-15E, F-15I).
  • Japon (F-15J/DJ).
  • Singapour : 12 F-15SG commandés en 2005 et réceptionnés en 2009, auxquels se sont ajoutés 12 autres exemplaires, à la suite d'une option exercée en 2007[39]. Toutefois plusieurs informations indiquent que la flotte comptera à terme 40 appareils[40]. Ni la firme Boeing, ni les forces singapouriennes n'ont confirmé l'information, jouant sur l'effet d'incertitude vis-à-vis des voisins de Singapour. Les F-15 opèrent au sein du 149e escadron à Singapour (numéros de série « 83xx »). Certains appareils stationnent aussi au sein du 428e escadron de la Republic of Singapore Air Force (RSAF), à Mountain Home Air Force Base dans le sud-ouest de l'Idaho (numéros de série « 05-0001 » à « 05-0024 »).

Futurs utilisateurs

  • Qatar : 36 F-15AQ commandés en 2018. Ces appareils neufs seront construits dans les ateliers de Boeing, à St. Louis[41].

Accidents

États-Unis

  • Le , l'exemplaire de F-15D no 86-0182 de l'USAFE s'est écrasé près de Spalding dans le Lincolnshire (en Grande-Bretagne). Le pilote du 48 FW basé à RAF Lakenheath est parvenu à s'éjecter[42].

Royaume-Uni

Le 15 juin 2020, un F-15C du 48th Fighter Wing basé à Lakenheath (Royaume-Uni) s'abîme en mer du Nord. La mort du pilote est confirmée par l'US Air Force. L'avion de chasse ASDF F15 porté disparu

Japon

Le 31 janvier 2022 Le ministère japonais de la Défense a déclaré qu'un avion de chasse F-15 de la Force aérienne d'autodéfense a disparu des radars au-dessus de la mer du Japon après avoir décollé de la base aérienne de Komatsu dans la préfecture d'Ishikawa, au centre du Japon

Culture populaire

Jeux vidéo

  • Dans le jeu vidéo de stratégie Empire Earth : il est possible de construire des chasseurs F-15 dans les aéroports durant l'ère atomique - Moderne (époque 12). Ils sont plus puissants que les chasseurs/bombardiers tels que le F-117, mais peuvent uniquement attaquer les unités aériennes. Ils sont l'amélioration du chasseur P-51 et peuvent être améliorés en chasseur Jackal durant l'ère Numérique, puis en chasseur Nebula durant le Nano age (ces deux avions étant fictifs, inexistants dans la réalité).
  • Digital Combat Simulator
  • Dans le jeu Wargame Red Dragon d'Eugen Systems, plusieurs versions du F-15 Eagle sont présentes les versions américaines suivantes F-15A, F-15C et le F-15D mais aussi les versions d'autres pays comme celle du Japon ou d'Israël. Le F-15C fait partie des meilleurs avions de supériorité aérienne du jeu derrière le Rafale C, le Su-27PU (Su-35) et le Typhoon. Son coût en point de renforts est de 170.

Cinéma

  • Dans Air Force One, des F-15 décollent de Ramstein, en Allemagne, pour escorter Air Force One après que le Code Rouge a été déclaré. Alors que le président Marshall (Harrison Ford) parvient à reprendre les commandes de l'appareil, six MiG-29 fidèles à Radek le prennent en chasse au-dessus du Kazakhstan. La vice-présidente envoie immédiatement un escadron de F-15 qui met en fuite les MiG-29.
  • Dans Windfighters - Les Guerriers du ciel, le capitaine Jung Tae-Yoon de l'équipe acrobatique coréenne des Black Eagles est réaffecté au sein d'un escadron de chasse sur F-15K.

Dessin-animé

Notes et références

Notes

  1. Un « Air superiority fighter » est un avion conçu spécialement dans le but de donner à ses utilisateurs un avantage important sur l'ennemi dans les combats entre avions.

Références

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Autres lectures

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Voir aussi

Développement lié

Aéronefs comparables

Articles connexes

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