Mercedes d'Orléans
María de las Mercedes d’Orléans[1],[2] — couramment appelée Mercedes d’Orléans (prononcer /mɛʁ.se.dɛs/), née le , au palais royal de Madrid, où elle est morte le , est une infante d'Espagne. Issue de la branche espagnole de la maison d’Orléans-Galliera, elle devient brièvement reine-consort d'Espagne, durant cinq mois, après son mariage, en 1878, avec le roi Alphonse XII.
Titre
–
(5 mois et 3 jours)
Prédécesseur | Marie Victoire dal Pozzo della Cisterna |
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Successeur | Marie-Christine d'Autriche |
Dynastie | Maison d'Orléans-Bourbon |
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Nom de naissance | María de las Mercedes de Orleans y Borbón |
Naissance |
Madrid (Espagne) |
Décès |
Madrid (Espagne) |
Sépulture | Cathédrale de l'Almudena de Madrid |
Père | Antoine d'Orléans, duc de Montpensier |
Mère | Louise Fernande de Bourbon |
Conjoint | Alphonse XII d'Espagne |
Religion | Catholicisme |
Famille
La princesse est le septième enfant du prince français Antoine d’Orléans, duc de Montpensier, et de son épouse l’infante espagnole Louise Fernande de Bourbon (1832-1897)[3].
Par son père, elle est donc la petite-fille du roi des Français Louis-Philippe Ier (1773-1850) et de son épouse Marie-Amélie de Bourbon (1782-1866), princesse des Deux-Siciles.
Par sa mère, elle est également la petite-fille de deux autres souverains : le roi Ferdinand VII d’Espagne (1784-1833) et sa femme la reine Marie-Christine de Bourbon (1806-1878), princesse des Deux-Siciles.
Le parrain et la marraine de l’infante Mercedes sont son oncle et sa tante, la reine Isabelle II d’Espagne (1830-1904) et le roi consort François d’Assise de Bourbon (1822-1902).
Le , la princesse épouse son cousin germain, le roi Alphonse XII d’Espagne (1857-1885). Cependant ce mariage d’amour ne dure que cinq mois et prend fin avec la mort de Mercedes après une brève maladie[3].
Biographie
Mercedes d’Orléans naît dans la capitale espagnole, pendant le règne de sa tante et marraine Isabelle II, mais elle passe cependant la majorité de son enfance à Séville, au palais de San Telmo. Il faut dire qu’il existe une vive rivalité entre le duc de Montpensier, père de Mercedes, et sa belle-sœur Isabelle II ; les Orléans ne sont pas vraiment les bienvenus à la cour de Madrid.
En 1868, une révolution éclate à Madrid contre la reine Isabelle et les Orléans d’Espagne, qui ont pourtant financé le soulèvement, doivent quitter leur pays. Mais l’ambitieux et libéral Antoine d’Orléans cherche à se faire proclamer souverain. En 1870, il revient donc en Espagne pour s’y faire élire mais sa candidature est finalement écartée après qu’il eut tué en duel le duc de Séville, beau-frère d’Isabelle II. L’exil des Orléans se poursuit donc et ce n’est qu’en 1874 que l’infante Mercedes peut définitivement regagner l’Espagne avec sa famille.
En 1872, Mercedes retrouve pour la première fois son cousin Alphonse, alors prince des Asturies en exil, et les deux jeunes gens tombent amoureux l'un de l'autre.
En , le coup d'État du général Arsenio Martínez Campos permet la restauration de la monarchie en Espagne et la proclamation du prince Alphonse comme nouveau souverain. La reine Isabelle II avait en effet renoncé à ses droits dynastiques en faveur de son fils et le jeune homme est alors reconnu par les monarchistes constitutionnalistes comme Alphonse XII d’Espagne.
C’est à cette occasion que Mercedes et sa famille rentrent en Espagne et se réinstallent au palais de San Telmo, à Séville.
Deux ans plus tard, Alphonse XII, alors âgé de 19 ans, fait savoir qu’il désire épouser sa cousine Mercedes, qui a alors 16 ans. Au départ, ce mariage ne trouve guère de soutien. Isabelle II et son époux sont en effet toujours en froid avec le duc de Montpensier et l’ex souveraine préfèrerait voir son fils épouser la princesse Blanche de Bourbon (1868-1949), elle-même fille du prétendant carliste Charles de Bourbon (1848-1909). Pour des raisons diplomatiques, le gouvernement madrilène
préfèrerait quant à lui voir le jeune monarque s’unir à une princesse étrangère, comme Béatrice du Royaume-Uni, fille de la reine Victoria. Mais Alphonse XII est têtu et reçoit le soutien du peuple espagnol, lui aussi amoureux de la princesse dont « les cheveux sont aussi noirs que les nuits andalouses ».
Le couple s’unit donc en 1878. Malheureusement, le mariage est très bref et le couple royal ne pourra assurer la succession royale. La jeune reine contracte le typhus ou la tuberculose cinq mois à peine après la célébration de ses noces. Elle meurt au palais royal de Madrid, deux jours seulement après son dix-huitième anniversaire[3]. Le roi Alphonse XII a accompagné son épouse jusque dans ses derniers moments.
Veuf à vingt et un ans, le roi Alphonse XII, inconsolable mais souverain d'un pays fragile, décide de se remarier pour donner une descendance à l’Espagne et affermir sa dynastie. Il choisit alors une sœur de Mercedes, la princesse Marie-Christine d’Orléans (1852-1879) mais celle-ci meurt à son tour peu après leurs fiançailles. Le roi se remarie finalement à l’archiduchesse Marie-Christine de Habsbourg-Lorraine dont la dignité impressionnera ses sujets.
Epilogue
La dépouille de la reine est d’abord inhumée dans une chapelle du monastère de l'Escurial, et non pas dans la partie dite du Panthéon des rois, réservé traditionnellement aux reines ayant eu une descendance.
Cependant, conformément aux désirs de son époux, ses restes sont transportés plus d'un siècle plus tard, le , dans la cathédrale de l'Almudena de Madrid, dont la souveraine est à l’origine de la construction.
Titulature et décorations
Titulature
- — : Son Altesse Royale Mercedes d'Orléans y Borbón, infante d'Espagne, princesse d'Orléans
- — : Sa Majesté la reine d'Espagne
Décorations dynastiques
Dame () puis 6e grand-maître () de l'ordre de la Reine Marie-Louise |
Notes et références
- Littéralement, en français « Marie des Grâces ».
- Son nom de naissance est María de las Mercedes Isabel Francisca de Asís Antonia Luisa Fernanda Felipa Amalia Cristina Francisca de Paula Ramona Rita Cayetana Manuela Juana Josefa Joaquina Ana Rafaela Filomena Teresa de la Santísima Trinidad Gaspara Melchora Baltasara de Todos los Santos de Orleans y Borbón en espagnol.
Soit, en stricte traduction française, Marie des Grâces Isabelle Françoise d’Assise Antoinette Louise Ferdinande Philippe Amélie Christine Françoise de Paule Raymonde Marguerite Gaëtane Jeanne Josèphe Joaquime Anne Raphaëlle Philomène Thérèse de la Très Sainte Trinité Gasparde Melchiore Balthazare de Tous les Saints d’Orléans. - Énache 1999, p. 449.
Voir aussi
Bibliographie
- Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN 978-2-908003-04-8).
Liens externes
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