Merle (robe)

Merle est un type de coloration de pelage chez le chien. Il s'agit d'une robe sombre avec des taches claires peu distinctes qui peut être associée à d'autres motifs comme certaines dilutions (couleurs foie) ou une couleur bringée. Les yeux vairons sont fréquents. Elle est reconnue par la Société centrale canine pour certaines races comme le Colley bleu-merle ou le Berger des Shetland bleu-merle. Cette robe se rapproche de la robe Pie overo des chevaux.

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Handicaps en cas d'homozygotie

Berger australien homozygote merle.

Le caractère homozygote des chiens portant le gène merle provoque des handicaps graves, d'origine neurologique. Ces chiens sont parfois appelés « double merle », et parfois appelés à tort « blanc létal ». Les chiens porteurs de deux copies du gène merle ont un risque très élevé d'être sourds et de présenter des déficiences visuelles[1],[2],[3].

En génétique d'élevage, il est donc fortement déconseillé de croiser deux chiens de robe merle entre eux[4]. The Kennel Club britannique a reconnu le risque sanitaire associé au merle homozygote, et a cessé d'enregistrer les chiots issus d'accouplements merle x merle chez trois races en 2013[5]. Les chiens sourds, aveugles et sourds et aveugles peuvent cependant avoir une bonne vie s'ils sont correctement soignés.

Problèmes oculaires

Dogue allemand homozygote merle, atteint de microphtalmie.

La suppression des cellules pigmentaires (mélanocytes) dans l'iris entraîne des yeux bleus et des problèmes oculaires[6].

Les problèmes oculaires comprennent, entre autres, la microphtalmie, les affections entraînant une augmentation de la pression oculaire et les colobomes[7]. Les chiens double merle peuvent être sourds ou aveugles, ou les deux, et peuvent être porteurs de défauts oculaires aux yeux bleus ou colorés[8]. Aucune étude n'a été réalisée pour prouver que le gène merle affecte ou non les yeux, entraînant la cécité.

Problèmes auditifs

Berger australien sourd de huit mois, homozygote merle. Elle a aussi des yeux bleus, avec une pupille excentrée à l'œil gauche.

La suppression des cellules pigmentaires (mélanocytes) dans la stria vascularis de la cochlée (oreille interne) entraîne une surdité[6].

D'après une étude menée sur 153 chiens merle, la prévalence de la surdité est de 4,6 % pour la surdité unilatérale et de 4,6 % pour la surdité bilatérale. Pour les merles simples (Mm), 2,7 % étaient sourds unilatéralement et 0,9 % étaient sourds bilatéralement. Pour les merles doubles (MM), 10 % étaient sourds unilatéralement et 15 % étaient sourds bilatéralement[1].

Un trouble de la pigmentation auditive chez l'être humain, le Syndrome de Waardenburg, reflète certains des problèmes associés aux chiens merle hétérozygotes et homozygotes : des recherches génétiques chez le chien ont été entreprises dans le but de mieux comprendre la base génétique de cette affection humaine[6].

Notes et références

  1. (en) G.M. Strain, L.A. Clark, J.M. Wahl et A.E. Turner, « Prevalence of Deafness in Dogs Heterozygous or Homozygous for the Merle Allele », Journal of Veterinary Internal Medicine, vol. 23, no 2, , p. 282–286 (DOI 10.1111/j.1939-1676.2008.0257.x, lire en ligne, consulté le ).
  2. Donna Haraway, Quand les espèces se rencontrent, La Découverte, (ISBN 978-2-35925-207-1, lire en ligne), p. 232.
  3. D. Caroline Internet Archive, Australian shepherds : everything about purchase, care, nutrition, behavior, and training, Hauppauge, NY : Barron's, (ISBN 978-0-7641-0558-6, lire en ligne), p. 20-21.
  4. Alain Papet, Amélioration génétique des animaux d'élevage: Exercices corrigés, Educagri Editions, (ISBN 979-10-275-0087-1, lire en ligne), p. 69.
  5. « Merle to merle mating in dogs - The Kennel Club », sur web.archive.org, (consulté le ).
  6. (en) Leigh Anne Clark, Jacquelyn M. Wahl, Christine A. Rees et Keith E. Murphy, « Retrotransposon insertion in SILV is responsible for merle patterning of the domestic dog », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 103, no 5, , p. 1376–1381 (ISSN 0027-8424 et 1091-6490, PMID 16407134, PMCID PMC1360527, DOI 10.1073/pnas.0506940103, lire en ligne, consulté le ).
  7. J. P. Gustafson, J. Taylor et G. Stacey, Genomics of disease, Springer, (ISBN 978-0-387-76723-9, 0-387-76723-1 et 0-387-76722-3, OCLC 233972412, lire en ligne), p. 81.
  8. http://www.ashgi.org/color/eyedefects.htm
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