Mesure du temps dans l'Égypte antique

La mesure du temps dans l'Égypte antique est une des premières pratiques connues d'invention et d'usage d'instruments de gestion collective du temps.

Les Égyptiens de l'Antiquité ont été l'une des premières civilisations à mesurer le temps en divisant les journées en parties égales, en utilisant les premiers dispositifs de chronométrage tels que les cadrans solaires, les horloges à ombres et les « merkhets » (fils à plomb utilisés par les premiers astronomes)[1],[2]. Les obélisques sont utilisés en lisant l'ombre qu'ils projettent. Les citoyens pouvaient diviser la journée en deux parties, puis en heures plus petites.

Cadrans solaires et horloges à ombres portées

Ancien cadran solaire égyptien, provenant de la vallée des Rois, utilisé pour mesurer les heures de travail. Le jour est divisé en douze parties.

Malgré l'attribution par Hérodote de l'invention du cadran solaire aux Babyloniens en 430 avant notre ère, les premiers cadrans solaires connus étaient de simples gnomons d'origine égyptienne inventés vers 3500 avant notre ère. Des dispositifs plus complexes ont été développés au fil du temps, le plus ancien étant un cadran solaire en calcaire datant de 1500 avant notre ère, découvert dans la vallée des Rois en 2013[3]. Il a été découvert dans une zone d'habitation d'ouvriers et sa division de la journée en douze parties était peut-être utilisée pour mesurer les heures de travail[3].

Les horloges d'ombre étaient des cadrans solaires modifiés qui permettaient une plus grande précision dans la détermination de l'heure du jour, et ont été utilisées pour la première fois vers 1500 avant notre ère[1]. Leur principale innovation était un gnomon modifié, plus précis, qui permettait de diviser le jour avec deux « heures de crépuscule » supplémentaires le matin et le soir. Le gnomon de l'horloge d'ombre était constitué d'une longue tige divisée en six parties, ainsi que d'une barre transversale surélevée qui projetait une ombre sur les marques. Cette première horloge était positionnée vers l'est le matin, tandis qu'à midi elle était tournée vers l'ouest pour mesurer les ombres projetées par le soleil couchant[1]. Le concept des ombres mesurées a été adapté dans des conceptions plus grandes et plus publiques sous la forme d'obélisques. Des marqueurs autour de l'obélisque indiquaient les unités de temps, notamment le matin et l'après-midi ainsi que les solstices d'été et d'hiver à des fins cérémonielles[1].

Merkhets

Le merkhet ou merjet (ancien égyptien : mrḫt « instrument de connaissance »)[4]. est un ancien instrument d'arpentage et de mesure du temps, utilisé depuis au moins six-cents ans avant notre ère. Le merkhet est utilisé pour remplacer les cadrans solaires, qui sont inutiles dans l'obscurité[2]. Il est composé d'une barre avec un fil à plomb, attachée à un manche en bois[5]. Grâce à ces merkhets, les Égyptiens pouvaient calculer l'heure la nuit, à condition que les étoiles soient visibles[1],[2]. Deux de ces instruments étaient alignés avec l'étoile polaire du Nord, créant ainsi un méridien nord-sud[1],[2]. En observant certaines étoiles lorsqu'elles traversaient la ligne créée avec les merkhets, ils pouvaient mesurer le temps avec précision[1],[2]. Il y avait dix étoiles pour les dix heures de la nuit, douze heures pour le jour, une heure pour le coucher du soleil et une heure pour son lever.

Notes et références

  1. « Earliest Clocks » [archive du ], sur A Walk Through Time, NIST Physics Laboratory (consulté le )
  2. G. J. Whitrow, Time in History: Views of Time from Prehistory to the Present Day, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-285211-3, lire en ligne), p. 28
  3. « L'un des plus anciens cadrans solaires du monde déterré dans la vallée des Rois, en Haute-Égypte », Science Daily, (lire en ligne, consulté le )
  4. Gábor Takács, Etymological Dictionary of Egyptian, Leiden, Boston, Brill, 1999, p. 440, (ISBN 978-90041-6-412-3).
  5. Nicolas Grimal, A History of Ancient Egypt, Blackwell Publishing, 1992, p. 112, (ISBN 978-0-631-19396-8).
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