Michael Masi
Michael Masi, né à Sydney en 1978, est un dirigeant de course automobile australien.
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Après la mort de Charlie Whiting en mars 2019, il devient le directeur de course de la Formule 1, supervisant, pour la FIA, le déroulement d'un week-end de Grand Prix (avant, pendant et après la course). Il est amené à prendre de nombreuses décisions en s'accordant avec les règlements régissant la piste, la sécurité, les essais et la course. Ses actions lors de la saison 2021, et notamment lors de la manche finale à Abou Dabi, sont fortement mises en cause et il est démis de ses fonctions par la FIA en février 2022.
Carrière
Origines et débuts dans le sport automobile
Michael Masi, d'ascendance italienne, naît à Sydney en 1979 et grandit dans les banlieues de Fairfield et de Canada Bay dans l'agglomération de Sydney[1]. Il étudie le marketing à l'université TAFE NSW (en) avant de se diriger vers une carrière dans le sport automobile[2].
Il commence en sport automobile comme bénévole en Super Touring alors qu'il est encore étudiant. Il travaille ensuite comme directeur de course adjoint dans les séries V8 Supercars et Tourisme en Australie, ainsi que pour Rally Australia[3],[4].
En 2018, il est recruté par la FIA comme directeur de course adjoint en Formule 2 et Formule 3 puis accède au poste de directeur de course adjoint de la Formule 1 aux côtés de Charlie Whiting[5]. Quand ce dernier meurt brutalement à Melbourne, le 14 mars 2019 à la veille du Grand Prix d'Australie, il est chargé de le remplacer[6].
Controverses lors de la saison 2021
Durant le championnat 2021, ponctué par un duel acharné pour le titre mondial des pilotes entre Lewis Hamilton et Max Verstappen et leurs écuries respectives Mercedes Grand Prix et Red Bull Racing, plusieurs de ses décisions le propulsent sur le devant de la scène et entraînent des polémiques. Il doit par exemple justifier sa décision de sortir le drapeau rouge pour faire repartir la course pour un seul tour lors du Grand Prix d'Azerbaïdjan[7],[8]. Il est responsable du déroulement décrié du Grand Prix de Belgique où, sous un déluge ne permettant pas de courir, il lance une course de trois tours derrière la voiture de sécurité pour entériner un classement[9],[10]. Il est également impliqué dans le marchandage avec les deux écuries rivales pour modifier les positions sur la grille du troisième départ du Grand Prix d'Arabie saoudite[11].
Le retentissement de ses décisions, qui connaît un point d'orgue lors de la manche finale du championnat, à Abou Dabi, vient aussi d'une nouveauté décidée par la Formule 1 en 2021 : l'ouverture au public du canal de communication de la FIA permettant d'entendre les discussions entre les chefs d'équipe et la direction de course. Le fait qu'ils puissent lui parler durant l'épreuve en le mettant ainsi sous pression est, par la suite, fortement mis en cause[12]. Ainsi, tout ce qui se passe à Yas Marina le 12 décembre 2021 est sous la loupe du public : quand à trois tours de l'arrivée, alors que Hamilton est un solide leader qui entrevoit son huitième titre mondial et que Nicholas Latifi crashe sa Williams dans les barrières, ce n'est pas le drapeau rouge qui est brandi mais la voiture de sécurité qui est de sortie[13]. Verstappen en profite pour chausser des pneus tendres neufs alors que Hamilton reste en piste avec ses pneus durs usés pour ne pas perdre sa position[13]. Michael Masi décide au 56e des 58 tours de ne pas laisser les voitures retardataires intercalées entre Hamilton et Verstappen et d'autres roulant plus loin se dédoubler. Cependant, à l'abord du dernier tour, il invite ces cinq retardataires à dépasser la voiture de sécurité (mais pas ceux intercalés entre Verstappen et le troisième, Carlos Sainz Jr.) et relance immédiatement la course sans suivre la procédure qui recommandait d'attendre un tour de plus pour laisser les retardataires rejoindre le peloton[13]. Cela aurait conduit la course à s'achever derrière la voiture de sécurité, avec Hamilton en tête de la course et du championnat du monde. Au lieu de cela, Hamilton se retrouve à la merci de Verstappen qui, avec des pneus plus frais, le dépasse et remporte le titre[13]. Pendant ces événements, toutes les conversations entre Toto Wolff, Christian Horner et Michael Masi sont audibles sur le canal de communication de la FIA.
Mercedes fait appel de deux décisions auprès des commissaires de course. Le premier concerne les décisions prises derrière la voiture de sécurité. Cet appel est rejeté, l'avis de rejet précisant que ne pas avoir attendu le délai réglementaire (un tour après que les cinq retardataires se sont dédoublés) fait que « l'article 48.12 n'a pas été appliqué pleinement », mais expliquant que la décision du directeur de course est prioritaire sur tout le reste. Dans cet avis, Michael Masi note également qu'offrir une arrivée « sous drapeau vert » était hautement souhaitable et que la volonté de ne pas terminer une course derrière la voiture de sécurité était partagée de longue date par toutes les équipes[14]. La polémique enfle quand Hamilton, dépassé par Verstappen, s'écrie dans son casque « C'est de la manipulation[15]! ».
La FIA décide ultérieurement de lancer une commission d'enquête sur ces événements, ce qui entraîne Mercedes à revenir sur sa volonté de faire appel de la décision des commissaires auprès de la cour internationale d'appel de la FIA[16],[17],[18].
Démis de ses fonctions en 2022
Lorsque la FIA publie son organigramme 2022 sans Michael Masi[19], la rumeur court que Mercedes a négocié son renvoi avec la FIA (ainsi que celui du responsable technique Nikolas Tombazis) afin de convaincre Hamilton de ne pas prendre sa retraite[20].
Le 28 janvier, Peter Bayer, le secrétaire général de la FIA qui participe aux réunions de la commission d'enquête avec les équipes et le pouvoir sportif, n'exclut pas que Michael Masi soit remplacé mais évoque qu'il pourrait être secondé par une ou plusieurs personnes afin de le décharger de quelques-unes des nombreuses tâches qu'il doit assurer durant un week-end de Grand Prix[21]. Il explique aussi que désormais, les chefs d'équipe ne pourront plus lui parler directement, un employé recueillant les doléances durant la course[21].
Le 17 février 2022, le nouveau président de la FIA Mohammed Ben Sulayem annonce que Michael Masi, est démis de ses fonctions principales, et remplacé par un duo constitué par Eduardo Freitas et Niels Wittich, assisté par Herbie Blash nommé conseiller spécial permanent ; il continue toutefois d'effectuer certaines de ses tâches précédentes hors des circuits[22]. Il quitte définitivement la FIA en juillet 2022[23]
Notes et références
- (es) « Quién es Michael Masi: el jefe de la F1 que media la batalla de Max Verstappen y Lewis Hamilton », sur elespanol.com, (consulté le )
- Ross Bilton, « Q&A: Michael Masi, Formula 1 Race Director, 41 », The Australian, News Corporation, (lire en ligne , consulté le )
- Darshan Chokhani, « Michael Masi keeps F1 race director and safety delegate role for Bahrain GP », sur DriveTribe, W. Chump & Sons, (consulté le )
- « Masi is revved for rally », Sunshine Coast Daily, News Corp Australia, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
- Ian Parkes, « Michael Masi Dives In as Race Director », The New York Times, A. G. Sulzberger/The New York Times Company, (lire en ligne, consulté le )
- Andrew van Leeuwen, « L'homme qui va remplacer Charlie Whiting », sur fr.motorsport.com, (consulté le )
- Jon Wilde, « Masi defends decision to restart Baku race », sur PlanetF1, Planet Sport Network, (consulté le )
- Keith Collantine et Dieter Rencken, « Why the Azerbaijan GP was stopped for Verstappen's crash but not Stroll's », sur RaceFans, Collantine Media, (consulté le )
- Filip Cleeren, « Masi admits starting Q3 at Spa was a mistake », sur Motorsport.com, Motorsport Network, (consulté le )
- « 'We did the best we could but the weather got the better of us' says Masi after red-flagged Belgian GP », sur Formula 1, Formula One Group (consulté le ) Interview archived at Wayback Machine« F1 race director Michael Masi explains decision to run two lap race at Spa », sur Sky Sports F1, YouTube, (consulté le )
- James Braidwood, « Saudi Arabian Grand Prix shows F1 'misses Charlie Whiting', Christian Horner claims », The Independent, Independent Digital News & Media, (lire en ligne, consulté le )
- Adam Cooper, « Les radios entre équipes et Michael Masi sont allées "trop loin" », sur fr.motorsport.com, (consulté le )
- Stéphane Vrignaud, « Neutralisation, pas de drapeau rouge, Hamilton condamné : les cinq tours qui ont couronné Verstappen décryptés », sur eurosport.fr, (consulté le )
- Maxime Mallet, « FIA, Mercedes, Perez, le Grand Prix d'Abu Dhabi en questions après le sacre de Max Verstappen », sur lequipe.fr, (consulté le ).
- Alex Bardot et Maxime Malet, « Les onze minutes qui ont bouleversé le duel pour le titre entre Hamilton et Verstappen », sur lequipe.fr, (consulté le )
- « La FIA va lancer une analyse sur la fin mouvementée du Grand Prix d'Abu Dhabi », sur lequipe.fr, (consulté le )
- (en) Mercedes-AMG Petronas Formula One Team, « Statement », sur mercedesamgf1.com, (consulté le ).
- « Mercedes renonce à faire appel », sur lequipe.fr, (consulté le ).
- Guillaume Alvarez, « F1 - Michael Masi écarté par la FIA en 2022 ? », sur sportauto.fr, (consulté le )
- Patrick Angler, « Masi viré pour éviter une retraite de Lewis Hamilton ? », sur f1actu.com, (consulté le )
- Olivier Ferret, « A la FIA, Bayer confirme que Michael Masi pourrait être remplacé », sur motorsport.netxgen=auto.com, (consulté le )
- Rémy Georges, « Masi perd son poste de directeur de course ! », sur f1i.autojournal.fr, (consulté le )
- Adam Cooper, « La FIA confirme le départ de Michael Masi. », sur fr.motorsport.com, (consulté le )
Liens externes
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