Michel Gaubert
Michel Gaubert est illustrateur sonore[n 1] pour des défilés de mode. Sa carrière débute dans les années 1980 et après plusieurs décennies, il reste une figure incontournables de nombre de semaines de la mode dans le monde.
Pour les articles homonymes, voir Gaubert.
Biographie
Il est né au début des années 1960. La musique est omniprésente dès son enfance[1]. Il commence sa carrière professionnelle rue de la Montagne-Sainte-Geneviève[2], chez le disquaire Givaudan boulevard Saint-Germain[3] puis, comme acheteur chez Champs Disques, magasin des Champs-Élysées[4] pour lequel il parcourt divers pays du monde à la recherche de disques. Quelques années après, il devient disc jockey au sous-sol du Palace[4] « à mi-temps avec Henri Flesh[3] », lieu parisien fréquenté par les personnalités de la mode. « je réalisais déjà l'ambiance sonore d'événements ou de happenings organisés dans la boîte. Petit à petit, des créateurs m'ont sollicité pour la musique de leur défilé[5]. » Dans les années 1990 débute sa longue collaboration avec Karl Lagerfeld dont il est ami et complice[4],[6], d'abord pour sa marque, puis pour Chanel et Fendi[n 2].
Les illustrateurs sonores sont peu nombreux à travailler dans la mode[n 3] bien que la musique reste primordiale[7] pour « faire du défilé une expérience sonore et visuelle[6] » ; c'est « un travail sur une image »[7], « j'ai toujours travaillé la musique comme une image[6]. » précise-t-il. Responsable de la bande son du défilé ne consiste pas seulement dans une sélection, mais également dans une transformation des titres sélectionnées[7]. Son métier doit savoir mélanger sa propre culture musicale avec une connaissance de la mode, une capacité d'adaptation aux désidératas des stylistes[7], une compréhension des tendances de la collection, ainsi que l'histoire de la marque[5]. Michel Gaubert précise qu'« il faut qu’une collaboration s’installe avec le directeur artistique pour que l’exercice devienne intéressant »[7] et qu'une confiance mutuelle s'établisse[5]. Les entreprises lui sont fidèles, plus qu'à un style de musique[7]. Éclectique, devenu la référence de ce domaine d'activité[7], il passe facilement de la musique classique à la musique électronique[4].
Il travaille pour Chanel, mais également Jil Sander, Sacai, Céline ou Valentino, en tout une trentaine d'autres marques[7] et réalise également une trentaine de shows par an[8] de par le monde, même s'il souligne que Paris reste la ville la plus innovante en matière musicale pour ses défilés[7]. Pour la présentation de la collection Fendi sur la Grande muraille de chine en 2007, il réalise l’habillage sonore[4]. Trois ans plus tard, il prend la direction d'un orchestre de 80 personnes pour Chanel[4]. En parallèle des multiples défilés, il crée les compilations pour le concept store colette[5] et d'autres avec son compère Alexandre de Betak[9]. Il est très actif sur son compte Instagram[4],[8], application majeure dans la mode[n 4], réalisant parfois de petits films de lui et d'une marionnette à son effigie, « Petit Michel »[6].
Notes et références
Notes
- Parfois sound designer ou sound stylist en anglais. Sur Wikipédia, les deux termes sont séparés ; voir Designer sonore en complément.
- Lagerfeld est alors directeur artistique pour ces deux entreprises.
- Frédéric Sanchez est un autre illustrateur sonore connu dans la mode[7].
- En complément sur l'influence d'Instagram dans la mode, lire l'article « instagirl ».
Références
- de Souza 2016.
- Paquin 2005, p. 97.
- Paquin 2005, p. 124.
- Le Fort 2016.
- Lasjaunias 2013.
- Agnoux 2016, La théâtralisation du défilé, p. 53.
- von Bardeleben 2013.
- Dovergne 2016.
- Voight 2017, p. 139.
Bibliographie
- Paquita Paquin, Vingt ans sans dormir : 1968-1983, Denoël, , 203 p. (ISBN 978-2207255698, présentation en ligne).
- Elvire von Bardeleben, « Les couturiers du son », sur next.liberation.fr, Libération, (consulté le ).
- Aude Lasjaunias, « Dans l’œil de Selby : Michel Gaubert », sur lemonde.fr, M, le magazine du Monde, (consulté le ).
- Alban Agnoux, « Le nouvel ordre des défilés », O, vol. supplément à L'Obs, no 13, , p. 48 à 55.
- Clara Le Fort, « Michel Gaubert : électro-choc », sur lesechos.fr, Les Échos, (consulté le ).
- Constance Dovergne, « À suivre : Michel Gaubert », sur vanityfair.fr, Vanity Fair, (consulté le ).
- Interview, in : (en) Fernando Dias de Souza, « Chanel and Dior Sound Designer Michel Gaubert Creates the Perfect Paris Fashion Week Playlist », sur vogue.com, Condé Nast, (consulté le ).
- Rebecca Voight, « Alexandre de Betak, le show man », L'Express diX, no supplément à L'Express, , p. 136 à 139.
Article connexe
Liens externes
- (en) The Business of Fashion, « Michel Gaubert - BoF 500 (Biography) », sur businessoffashion.com (consulté le )
- (en) Anders Christian Madsen, « Michel Gaubert is fashion week's monarch of music », sur i-d.vice.com, i-D, (consulté le )
- (en) Derek Blasberg, « A Day in the Life of DJ Michel Gaubert », sur wsj.com, The Wall Street Journal, (consulté le )
- Emmanuelle Bosc, « Dans les coulisses des défilés, cinq héros très discrets », sur madame.lefigaro.fr, Madame Figaro, (consulté le )
- Élisabeth Clauss, « Rencontre avec Michel Gaubert, l'illustrateur sonore des plus grands noms de la mode », sur madame.lefigaro.fr, (consulté le )
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