Michel de Sèvre

Michel de Sèvre, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, prieur de Champagne, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roy, fut conseiller d'État [Quand ?] de François II et Charles IX et leur ambassadeur auprès de la Reine Elisabeth Ire d'Angleterre. Il continua de servir la couronne malgré ses démêlés avec Henri III.

Michel de Sèvre
Biographie
Naissance ?
Décès 1593
Ordre religieux Ordre de Saint-Jean
de Jérusalem
Langue Langue de France
Vœux 11 juin 1539
Prieur de Champagne
Depuis le 1571
Commandeur de Bures, Epailly,
Beaune et Mormant
Depuis le 1571
Chevalier de l'Ordre
Autres fonctions
Fonction religieuse
Grand maître de l'ordre de Saint-Lazare
de Jérusalem (1564-1578) et (1586-1593)
Fonction laïque
Conseiller d’État

Il a aussi été grand maître de l’ordre de Saint-Lazare de Jérusalem de 1564 à 1578, remplacé par Francois Salviati (1578-1586) et de nouveau de 1586 à 1593.

Famille et origine

Michel de Sèvre est né à Lumigny-en-Brie, fils d'Antoine de Sèvre, seigneur de la Ville-du-Bois en la paroisse de Lumigny et de Louise de Verdelot, elle-même fille de Georges de Verdelot, seigneur des Prèz et de Catherine de Sailly, dame de Mersan.

Parcours

Il fut présenté le au grand prieuré de France pour être reçu chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem et y fut admis. En 1560, il était Gentilhomme Ordinaire de la Chambre du Roi, Chambellan du Roi, Conseiller en son Conseil Privé et capitaine d'une cinquante d'hommes d'Armes.

Il fut ambassadeur des Rois de France François II et Charles IX auprès de la Reine Élisabeth Ire d’Angleterre de 1560 à 1562.

En , en récompense de grands services rendus au Roy et à l'état, il était nommé Grand-Maître de Boigny, Administrateur et Réformateur de l'ordre de Saint-Lazare de Jérusalem. En 1571, les nombreuses charges qui l'appelaient à la cour le déterminèrent à donner sa démission en se réservant la jouissance de la commanderie de Boigny et à porter le titre de grand maître.

La même année, la reine-mère lui fit obtenir le grand prieuré de Champagne, il fut ainsi nommé prieur de Champagne, et commandeur de Bures, Épailly, Beaune et Mormant en Bourgogne, pour l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Dans cette fonction, il fit reconstruire le château de Voulaines-les-Templiers, siège du Grand-Prieuré, en grande partie détruit pendant les guerres de religions. Il est dit dans les mémoires de l'Estoile Tome I, a 14, qu'en 1584, à l'occasion d'un discours trop libre qu'il tint à Henri III, ce prince qui s'en trouva offensé, usa mainmise sur lui.

Le , le Roy Henri III étant en son conseil en son château du Louvre, entra en grande colère contre le chevalier de Sèvre, grand prieur de Champagne, jusqu’à lui donner des coups de poing et de pied, pour ce qui, comme il est haut et furieux, en sa colère, il avait dit à Milon, seigneur de Videville, premier intendant des finances, qu’il était un larron assassin du peuple de France, l’ayant chargé de huit millions d’écus, sous couleur de payer les dettes du Roy, qui cependant ne montaient qu’à cinq millions ; et le Roy survenant à ces propos, osa encore dire : « Sire, Votre Majesté sait ce qu’il en est ». Et le Roy lui ayant répondu qu’il ne s’en souvenait point : « Si vous voulez, Sire », répliqua le chevalier, « mettre la main sur la conscience, vous savez ce qui en est ». Ce que le Roy prit pour une forme de démenti, et mit par une prompte colère, la main sur le dit chevalier, l’excédant ainsi que dit est ; et plus avant aurait tiré l’épée pour tuer ce chevalier,( et qu’il en fut empêché par l’évêque de Paris ), sans le duc d’Espernon, ami du chevalier, qui remontra au Roy qu’il n’était pas séant à un grand prince comme lui d’user de mainmise à l’égard de son sujet, duquel il pouvait punir les témérités et forfaitures par la voie de la justice, qui était en sa main. (Collection complète des Mémoires relatif à l’histoire de France)

Il y a à la marge de ces mémoires, que Monsieur de Sèvre était une espèce de fou qui parlait librement aux Reines et leur faisait des contes pour rire et cela fort au naturel. Ce terme injurieux de fou ne paraît pas convenir à un homme employé dans les affaires les plus importantes.

Paul de Foix, ambassadeur de France à Rome, dans une lettre du , parle de M. de Sèvre avec beaucoup d'estime, à l'occasion d'une dispense que le Roy faisait solliciter pour le rendre capable de posséder l'Abbaye de La Trappe, mais le Pape le refusa, parce qu'elle lui parut trop contraire à la discipline ecclésiastique.

Références

Mémoires de Condé, servant d'éclaircissement et de preuves à l'Histoire - Page 33 de prince de Louis Condé, Louis Condé - 1743

  • Louis de Bourbon Condé (prince de).), Memoires de Condé, servant d'éclaircissement et de preuves à l'Histoire de m. de Thou, , 688 p. (lire en ligne), p. 33.

Collection complète des mémoires relatifs à l'histoire de France - Page 272 de Alexandre Petitot, Louis-Jean-Nicolas Monmerqué, François-Thomas Delbare - 1825

  • Alexandre Petitot, François-Thomas Delbare et Louis-Jean-Nicolas Monmerqué, Collection complète des mémoires relatifs à l'histoire de France, depuis le règne de Philippe-Auguste, jusqu'au commencement du dix-septième siècle, , 492 p. (lire en ligne), p. 272.
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