Ministère de la Colonisation

Le ministère de la Colonisation fut un ministère du gouvernement du Québec en activité entre 1888 et le [1] (dans sa dernière incarnation, combinée avec le ministère de l'Agriculture). Il était chargé de l'ouverture des terres à l'agriculture.

Ministère de la Colonisation
Création
Disparition
Juridiction Gouvernement du Québec

Historique

La formation du ministère de la Colonisation s'inscrit dans la réorganisation du gouvernement du Québec entreprise par le gouvernement nationaliste du premier ministre Honoré Mercier. Il divise ainsi le ministère de l'Agriculture et des Travaux publics et forme le ministère de l'Agriculture et de la Colonisation en 1888 dont il prend la responsabilité. Il s'adjoint comme sous-ministre le curé Antoine Labelle[3]. Fervent défendeur d'une thèse que l'historien Michel Brunet qualifiera d'« agriculturiste », Labelle pense que « la nationalité doit s'enraciner sur le sol et qu'elle ne peut s'épanouir que dans l'agriculture » et la foi catholique[4].

Au cours de ses premières années d'existence, le ministère met en œuvre différentes mesures, dont la construction d'un chemin de fer vers le Lac-Saint-Jean, l'extension d'une autre ligne de Saint-Félix-de-Valois vers Saint-Gabriel-de-Brandon en plus d'introduire un programme qui offre une terre de 40,5 hectares aux familles de 12 enfants[3].

À compter de 1897, la responsabilité de la colonisation est transférée à un nouveau ministère de la colonisation et des mines. Il est renommé ministère des Terres, Mines, et Pêcheries en 1901, puis ministère de la Colonisation, Mines et Pêcheries en 1905[5].

Après certains reculs dans les années 1920, le thème de la colonisation comme entreprise messianique redevient d'actualité dans le contexte de la crise économique de 1929. Une partie des élites et le clergé reprennent les thèses défendues au siècle précédent, affirmant que le système industriel constitue l'antithèse des idéaux de la nation[6]. Avec des programmes comme le Plan Vautrin de 1935, la population de l'Abitibi, passe de 23 692 en 1931 à 64 000, dix ans plus tard[7].

La dernière incarnation du ministère sous le nom de « Ministère de l'agriculture et de la colonisation » a été constituée le [8] et a disparu le lorsque la Loi du ministère de l'agriculture est entrée en vigueur[1].

Titulaires depuis 1867

Ministère Titulaire Date du serment (entrée en fonction)
Agriculture et Colonisation
(Commissaire)
Honoré Mercier
William Rhodes
Honoré Mercier
Louis Beaubien
Colonisation et Mines
(Commissaire)
Thomas Chapais (Conseil législatif)
Adélard Turgeon
Colonisation et Travaux publics Lomer Gouin
Dominique Monet (Intérim)
Louis-Jules Allard

Notes et références

  1. Canada, Québec. « Loi modifiant la Loi du ministère de l'agriculture et de la colonisation et abrogeant certaines dispositions législatives », L.Q. 1973, ch. 22, art. 25 [lire en ligne]
  2. Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec, « Les ministères québécois depuis 1867 »
  3. Lacoursière, Provencher et Vaugeois 2001, p. 370
  4. Lacoursière, Provencher et Vaugeois 2001, p. 368
  5. Bibliothèque et Archives nationales du Québec, « Fonds ministère des Richesses naturelles » (consulté le )
  6. Dubé 1990, p. 51
  7. Dickinson et Young 2003, p. 305
  8. Canada, Québec. « Loi instituant le ministère de l'agriculture et de la colonisation », L.Q. 1962, ch. 28, art. 28 [lire en ligne]

Œuvres citées

  • John A. Dickinson et Brian J Young (trad. Louise Côté, Louise Chabot, Anne-Hélène Kerbiriou et Michel de Lorimier), Brève histoire socio-économique du Québec, Sillery, Québec, Septentrion, (1re éd. 1992), 452 p. (ISBN 2-89448-362-7)
  • Claude Dubé, « La colonisation dirigée », Continuité, no 48, , p. 51-55 (lire en ligne)
  • Jacques Lacoursière, Jean Provencher et Denis Vaugeois, Canada-Québec : synthèse historique 1534-2000, Sillery, Septentrion, , 591 p. (ISBN 2-89448-186-1, lire en ligne)

Articles connexes

  • En pays neufs, film documentaire financée par le ministère de la Colonisation en 1937

Liens externes

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