Mission bretonne
La Mission bretonne (en breton : Ti ar Vretoned, littéralement "La maison des Bretons") est une association bretonne d'obédience catholique vouée à la promotion de la culture bretonne à Paris[1]. Son siège est au cœur du quartier breton de Paris, le quartier du Montparnasse[2],[3].
But | Aide aux Bretons arrivant à ParisPromotion de la culture bretonne |
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Zone d’influence | Bretagne, Paris |
Fondation | 1947 |
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Fondateur | Élie Gautier |
Siège | 22 rue Delambre, Paris |
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Site web | missionbretonne.bzh |
Véritable centre culturel breton, ses activités comportent de nombreux ateliers sur la culture bretonne et elle gère une salle de spectacles dédiée aux musiques traditionnelles, au 22 rue Delambre à Paris[4].
Histoire
La Paroisse bretonne de Paris : « ancêtre » de la Mission bretonne
Si l'histoire de la Mission bretonne débute en 1947, le projet d'installer une association d'action sociale bretonne d'essence catholique dans la capitale française date d'un demi-siècle auparavant avec la création en 1897 de La Paroisse bretonne de Paris sous l'impulsion de l'abbé François Cadic, originaire de la région de Pontivy[5]. Des centaines puis rapidement des milliers de Bretonnes et de Bretons venus chercher une vie meilleure à Paris viennent rejoindre cette association d'entraide, qui édite par ailleurs une publication mensuelle à partir de 1899.
Trois décennies plus tard, La Paroisse bretonne de Paris et son fondateur disparaissent en l'espace de quelques mois entre le printemps et l'été 1929 : la publication cesse de paraître en avril, l'association est dissoute en mai et François Cadic meurt quant à lui en juillet.
Les débuts de l'institution
Élie Gautier, un abbé natif de Dinan, fonde la Mission bretonne en 1947 et l'installe rue de la Convention dans le 15e arrondissement de Paris. Dans ce projet, l'abbé Gautier, spécialiste de l'émigration bretonne[6]., reprend l'objet porté par la défunte Paroisse bretonne de Paris, à savoir apporter un soutien moral, matériel (emploi, logement) et spirituel à une population bretonne dépaysée[7] ayant, dans sa grande majorité, quitté un environnement rural et brittophone pour la déstabilisante et trépidante vie urbaine parisienne. L'association organise aussi des événements festifs et culturels, au théâtre ou dans des usines désaffectées[8].
Ainsi, la Mission bretonne est vue par ces « immigré(e)s de l'intérieur » comme un point de repère au cœur d'une métropole non exempte de dangers (exploitation par les employeurs, prostitution, etc.).
Au cours de ses premières années d'existence, la Mission déménagea ses locaux à plusieurs reprises : de la rue de la Convention au boulevard de la Gare (aujourd'hui boulevard Vincent-Auriol), puis rue de l'Église et rue La Quintinie à partir de 1962.
L'ère « Le Quéméner »
Alors que l'association s'achemine vers ses vingt années d'existence, arrive en parmi les responsables de la Mission bretonne le père François Le Quéméner. Originaire comme l'abbé François Cadic du pays de Pontivy, le père Le Quémener vient alors épauler l'abbé Gautier, d'abord pour quelques mois avant dans un second temps de prolonger la durée de sa mission, orientée vers la jeunesse, au sein de l'association.
En 1970, le père Le Quémener prend la tête de la Mission bretonne. Cinq ans plus tard, cette dernière est dans l'obligation de quitter ses locaux de la rue La Quintinie et trouve une solution de repli temporaire dans un vieux patronage rue du Cotentin, à deux pas de la gare de Paris-Montparnasse, pour une durée de deux ans, le temps d'aménager le local dans lequel l'association a encore aujourd'hui son siège, rue Delambre, local dont l'inauguration a lieu à Noël 1977. Les frais d'acquisition et d'aménagement du nouveau siège de la Mission bretonne, d'un montant total de deux millions de francs, ont été financés par une indemnité d'éviction du précédent local, des subventions accordées par le conseil régional de Bretagne et la mairie de Paris, des recettes de festoù-deiz, des dons, ainsi que par une souscription.
Dans la lignée des changements culturels ayant émergé des événements de Mai 1968, la décennie 1970 va voir évoluer l'objet de la Mission. Si les notions d'entraide et de solidarité demeurent les piliers de l'association, les activités liées à la culture bretonne y prennent une place plus prépondérante, avec notamment des cours d'apprentissage de la langue, dispensés par l'association TI Ar Yaouankiz, de la musique, de chants, de l'histoire, entre autres. Autre changement, plus symbolique : l'ajout de la mention Ti ar Vretoned (« Maison des Bretons » en breton) au nom de l'association, afin de marquer son ouverture à toutes et tous, croyants ou non.
En 2003, après avoir présider durant 37 années aux destinées de la Mission bretonne, le père François Le Quémener se retire au presbytère d'Hennebont, où il est nommé vicaire. Il décédera en ce même lieu le à l'âge de 84 ans.
Organisation
Conseil d'administration
Le conseil d'administration de l'association se compose comme suit depuis le :
- Françoise Le Goaziou - Présidente
- Éric Citharel - Vice-président (président de 2003 à 2017)
- Stéphane Lucas - Secrétaire
- Jean-Marc Briand - Secrétaire adjoint
- Claude Devries - Trésorier
- Bernez Audic - Trésorier adjoint
- Philippe Hénaff - Aumônier
- Enora Burlot
- Éric Gerbeau
- Nolwenn Josse
- Évelyne Millour
- Yann Trocheris
Bénévolat
Les bénévoles de la Mission bretonne se répartissent en plusieurs groupes appelés "commissions" : bar, bibliothèque, bricolage-décoration, cinéma, crêpes, cuisine, danse, informatique, jeux bretons, langue bretonne, mémoire, promotion des activités et communication et radio.
Enseignement de la culture bretonne
Au cours des années 1980, la Mission Bretonne a proposé à ses adhérents des ateliers d'enseignement de la culture bretonne. Au fil des ans cette offre s'est enrichie. On peut y apprendre aujourd'hui la danse, la langue bretonne, la musique (accordéon diatonique, biniou, bombarde, clarinette, flûte, guitare, harpe, violon), le chant en breton (kan ha diskan) ou en français (chant gallo), les contes.
Une fois par mois, une conférence sur l'histoire de la Bretagne est proposée.[9]
Spectacles
La salle au 22 rue Delambre est réputée pour la tenue de concerts, stages, animations relatives à la culture bretonne. Elle est aussi reconnue comme lieu de rencontre[10] et de divertissements[11],[12],[13].
Depuis les années 1970, de nombreux stages, spectacles ou conférences relatives à la culture bretonne, et à la musique traditionnelle française en général y ont été organisés[14],[15].
- La manifestation parisienne du Kan Ar Bobl a lieu tous les ans dans cette salle[16],[17],[18].
- Fest-deiz et fest-noz qu'elle décrit comme « le seul fest-noz de Paris intra-muros ».
- Le salon des écrivains bretons[19] Lire la Bretagne à Paris.
- Le pardon de la Saint-Yves, devenu la Fest-Yves et plus récemment Fête de la Bretagne qui anime désormais toute une semaine le 14e arrondissement de Paris[20].
Diaspora bretonne
Depuis les années 1950, c'est un point d'arrivée pour nombre de Bretons ayant quitté leur région d'origine[21],[22],[23],[6].
Identité visuelle
La Mission bretonne dispose d'un logotype prenant la forme d'un écu incluant plusieurs symboles bretons, notamment le Gwenn ha Du, le drapeau moderne de la Bretagne, présent dans la partie basse de l'écu. Ce dernier est surmonté de la mention Ti ar Vretoned, le nom de l'association en breton, que l'on retrouve en version française à la pointe de l'ensemble. Sa partie haute est occupée par une hermine passante cravatée affichant la mention Kentoc'h mervel, version courte de la devise historique de la Bretagne, Kentoc'h mervel eget bezañ saotret (en français : "Plutôt la mort que la souillure"). Enfin, sur la bande centrale est mentionnée l'adresse en breton du siège de l'association, 22, straed Delambre 75014 Paris (straed : "rue" en breton).
Informations pratiques
La Mission bretonne est située au 22 de la rue Delambre dans le 14e arrondissement de Paris avec comme stations de métro les plus proches celles d'Edgar Quinet, de Gaité, de Montparnasse - Bienvenüe et de Vavin. Elle est ouverte de septembre à juin, du lundi au vendredi de 18h à 23h et le samedi de 10h30 à 13h30.
Notes et références
- « l’association dite Mission Bretonne d’Île-de-France – Ti ar Vretoned a pour objet de défendre les intérêts spirituels, culturels, moraux et matériels des Bretons domiciliés dans la région parisienne ; de tisser entre tous un réseau d’amitié qui favorise la sauvegarde de la personnalité de chacun dans un développement de ses facultés humaines… » ; statuts de l'association loi 1901
- « La colonie bretonne avec ses 3.800 personnes ne représentait que 1 ,9 % de la population parisienne qui atteignait 215.000 habitants. » Signes du temps, 1963
- « En 1892, la Seine comptait 88.100 émigrés bretons. […] En 1911 le nombre des Bretons de Paris atteignait 159.782, en 1931 ils sont plus de 200.000 dans la Seine. Sur 1.000 Français émigrés à Paris, 85 viennent de Bretagne. » Signes du temps, 1963
- Le Figaro.
- « Sorcelleries et Diableries de Bretagne: Traditions populaires et croyances religieuses », Dominique Besançon, page 292, 2004 « En 1897, il conçoit le projet d'une "famille bretonne de Paris", rebaptisée la "Mission bretonne de Paris". Son objectif le plus urgent est d'aider les ouvriers et les domestiques à trouver un emploi et un logement. »
- « L'Émigration bretonne: Où vont les Bretons émigrants », Élie Gautier, 1953
- Michel Oris, Female Demography, 2009, p. 96. : « in the case of Bretons in Paris, it was the Catholic Church and especially La Mission Bretonne. In every case, however, the protection of women was a protection from seduction and pregnancy »
- « La Mission de l'abbé Gautier », dans Didier Violain, Bretons de Paris : des exilés en capitale, Parigramme, , p. 118 [extraits en ligne]
- « Mission Bretonne - Ti ar Vretoned, la culture bretonne à Paris », sur Mission Bretonne - Ti ar Vretoned (consulté le )
- letelegramme.fr.
- La Vie en Vrac, Typhaine Touzeil, page 16, 2007 - https://books.google.fr/books?id=mMQaAAAAMAAJ
- « Paris Spectacles »
- « Le petit fûté »
- Elle est régulièrement mentionnée dans les agendas diffusés dans les revues Gigue (aujourd'hui disparue), Le Tambourineur (aujourd'hui disparu), Ar Men, ou encore Trad Magazine
- Keltia, numéro 30, avril 2014.
- « Kan ar Bobl 2015. L'heure des sélections », sur letelegramme.fr, Le Télégramme, (consulté le ).
- « Kan ar Bobl 2015. Dix-huit rencontres sélectives », sur letelegramme.fr, Le Télégramme, (consulté le ).
- « 12ème Kan ar Bobl à Paris », sur 7seizh.info, (consulté le ).
- 7seizh.info.
- « Le Pardon de Saint Yves — autre grande manifestation bretonne de la capitale — organisé par la Mission bretonne de Paris »
- « Bretons de Paris », Didier Volain, 2003, .
- « Les Bretons dans le monde », Olivier Vincent Lossouarn, 1969, p. 113, .
- « La Révolution Bretonne Permanente », Ronan Caerléon, 1969. .
Annexes
Bibliographie
- La Mission bretonne - Une étonnante aventure, Éditions Sutton, 171 p.
Articles connexes
Lien externe
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