Mission lunaire des Émirats
La Mission lunaire des Émirats (arabe : مشروع الإمارات لاستكشاف القمر) est une sonde spatiale développée par les Émirats arabes unis, qui doit déposer vers 2024 à la surface de la Lune vers 2024 un petit astromobile (rover) de 10 kilogrammes appelé Rashid. L'agence émirati qui a annoncé ce projet ambitieux en 2020 a pour objectif de développer cet engin spatial dans le centre spatial du pays. L'astromobile, qui doit parcourir une distance comprise entre quelques centaines de mètres et quelques kilomètres à la surface de la Lune, doit étudier la surface durant une journée lunaire (14 jours terrestres) à l'aide de ses trois instruments scientifiques.
Sonde spatiale
Organisation | Agence spatiale émiratie |
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Domaine | Étude de la surface de la Lune |
Type de mission | Astromobile |
Statut | En cours de spécifications |
Lancement | vers 2024 |
Durée | 14 jours |
Contexte
Les Émirats arabes unis ont commencé à développer un programme spatial national à compter de 2006. Aboutissement d'une politique très ambitieuse pour un pays de cette taille (10 millions habitants), ils développent depuis 2004 une mission martienne (EMM) qui a été placée en orbite autour de Mars en février 2021. Dans ce contexte les Émirats ont annoncé en septembre 2020 le développement d'un petit astromobile (rover), baptisé Rashid, qui doit se poser sur la Lune en 2024 et en explorer sa surface. Contrairement à la sonde spatiale EMM, qui a été pour l'essentiel construite par des centres universitaires américains, les responsables émiratis ont pour objectif de concevoir et construire l'astromobile localement au sein du centre spatial émirati. L'objectif principal est donc technologique toutefois des objectifs scientifiques ont été également retenus avec l'emport de plusieurs instruments. Les émiratis ont prévu de confier la construction de l'engin spatial chargé de déposer l'astromobile sur la surface à un partenaire qui reste à désigner[1],[2].
Caractéristiques techniques
L'architecture de l'astromobile Rashid, compte tenu de sa masse de 10 kilogrammes (plus de dix fois inférieure au rover Chang'e 4 chinois), doit être relativement simple. L'énergie est fournie par des panneaux solaires. Il est prévu que celui-ci emporte néanmoins trois instruments principaux qui réaliseront notamment[1],[2] :
- l'analyse des propriétés thermiques du régolithe à l'aide d'une caméra thermique qui permettra valider sur le terrain les mesures effectuées par les orbiteurs ;
- l'analyse de la structure et de la taille de la poussière lunaire à l'échelle microscopique (50 microns) à l'aide d'un microscope ;
- l'étude à l'aide d'une sonde de Langmuir du plasma des électrons proches de la surface qui ont été chargées électriquement par le vent solaire.
L'astromobile doit également emporter une expérience permettant de mesurer la manière dont la poussière lunaire colle à la surface de différents types de matériaux. Enfin il emporte plusieurs caméras à haute résolution pour répondre à la fois à des besoins scientifiques et de navigation[2], fournies par le Centre national d'études spatiales[3],[4].
Déroulement de la mission
L'astromobile doit être déposé à la surface de la Lune sur un site qui sera situé entre les latitudes 45° nord et 45° sud sur la face visible de la Lune. Ce choix permet d'établir des communications directes avec la Terre. Cette partie de la Lune est également moins périlleuse au moment de l'atterrissage que les régions polaires qui comportent de nombreuses roches en surface. Le lieu d'atterrissage précis doit être choisi parmi cinq sites qui ont été présélectionnés. La mission doit durer 14 jours terrestres (une journée lunaire) car il est peu probable que l'astromobile parvienne à survivre à la longue nuit lunaire durant laquelle la température plonge sous les −173 °C. L'astromobile devrait parcourir une distance comprise entre quelques centaines de mètres et quelques kilomètres[1].
Références
- Gibney 2020.
- (en) Jeff Foust, « UAE to develop small lunar rover », sur spacenews.com, .
- « Coopération spatiale entre la France et les Émirats arabes unis : Prochaine étape, la Lune ! », sur presse.cnes.fr, (consulté le ).
- Dominique Leglu, « Avec les caméras Caspex, la France pose un œil sur la Lune », Sciences et Avenir, (consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Elizabeth Gibney, « UAE ramps up space ambitions with Arab world’s first Moon mission », Nature, vol. 587, no 7833, , p. 186-187 (DOI 10.1038/d41586-020-03054-1, lire en ligne).
Liens internes
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