Mohammed Ziane
Mohammed Ziane, né le à Malaga (Espagne), est un avocat et politicien marocain. Il est le fondateur du parti marocain libéral, premier secrétaire national et le bâtonnier des ordres des avocats du Maroc. Il a été ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des Droits de l'Homme dans les gouvernements Filali II et Filali III dont va démissionner en 1996.
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Mohammed Ziane | |
Fonctions | |
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Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Droits de l'Homme | |
– | |
Monarque | Hassan II |
Premier ministre | Abdellatif Filali |
Gouvernement | Filali II Filali III |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Malaga (Espagne) |
Nationalité | Marocaine |
Parti politique | Union constitutionnelle(1983- 1996) Parti de l'action(1997) Parti marocain libéral(2002-) |
Diplômé de | Université Mohammed-V de Rabat |
Profession | Bâtonnier, Avocat, Homme politique |
Biographie
En 1963, Mohammed Ziane suit des études secondaires à Genève en Suisse. En 1967, il décroche une licence en droit public de la Faculté des sciences juridiques de Rabat. En 1968-1969, il obtient un CES en droit public, sociologie générale et relations internationales.
Parcours d'avocat
De 1965 à 1968, il travaille comme haut fonctionnaire au ministère de l'agriculture. Depuis 1971, il est avocat titulaire au barreau de Rabat, et devient avocat du gouvernement marocain. Depuis 2006, il est bâtonnier du barreau de Rabat.
Il fut également avocat de l'ESISC (Centre européen pour le renseignement stratégique et la sécurité)[1]. En 2009, il décroche une condamnation de l'hebdomadaire Le Journal à leur verser 250 000 euros pour préjudice subi et atteinte à sa notoriété[2].
En 2008, il prend la défense de Christophe Curutchet, un ressortissant français condamné à 8 ans de prison pour trafic de drogue[3] qui retrouvera la liberté après 18 mois d'incarcération[4].
En , Mohammed Ziane rédige une lettre ouverte adressée au ministre de la justice Mustapha Ramid dans laquelle il dénonce 13 cas de corruption. Alors qu'il pouvait transmettre le dossier à l'instance centrale de la prévention (ICPC), il préfère exposer ces cas de corruption publiquement en expliquant que l'ICPC dépend du parquet, un organe lui-même corrompu[5].
En 2017, il est l'avocat de Nasser Zefzafi, le chef du mouvement "Hirak" de contestation populaire. Il ne sera plus son avocat après avoir rendu public la lettre de Mr Zefzafi attestant que Nasser n'est ni séparatiste ni révolutionnaire[6],[7].
En 2018, il défendra Mr Taoufik Bouachrine[8],[9], directeur du quotidien indépendant Akhbar al-Yaoum dans un procès très controversé.
Suite à ces affaires il fera l'objet de plusieurs poursuites judiciaires liées au propos qu'il a tenu et à ses plaidoiries.
Le parquet demandera également au Barreau de Rabat que Me Ziane soit radié de l'ordre. D'abord, le conseil de l'ordre refusera d'appliquer la suspension. Puis, une décision de justice obligera l'ordre des avocats de Rabat de suspendre momentanément l'activité de Me Ziane.
Parcours politique
En 1985 et 1986, il est président de la commission de la législation et de la fonction publique. De 1985 à 1996, il est membre du conseil municipal de Rabat, et de 1985 à 1997, il est également député de Rabat (1re circonscription).
De 1991 à 1997, il est membre du conseil consultatif des droits de l'homme. De à , il est ministre délégué aux droits de l'homme[10]. Il démissionnera de son poste de ministre en 1996 suite à ses désaccords avec la politique gouvernementale d'assainissement[11]. Il sera le premier ministre Marocain à annoncer sa démission en direct sur le journal d'une chaine télévisé.
Mohammed Ziane a également été membre du bureau politique de l'Union constitutionnelle (dont il démissionnera), le fondateur de la publication Al Hayat Al Yaoumiya[10], et le coordinateur national du parti marocain libéral[12].
En février 2022, il est poursuivi par le ministère de l'intérieur pour onze chefs d’accusation, dont “offense à un haut fonctionnaire de l'état”, “outrage à la justice” et “adultère”, Mohammed Ziane est condamné à trois ans de prison ferme et à des amendes de 5000 dirhams, d’un dirham symbolique pour l’État marocain et de 100.000 dirhams à la victime[13].
Notes et références
- « "Journal Hebdo", la mise en garde de Ziane », sur Aujourd'hui le Maroc,
- « Affaire LeJournal-ESISC: la Cour Suprême confirme la condamnation de l'hebdomadaire », sur Menara.ma,
- « Maroc: un Français condamné pour "trafic de drogue" en grève de la faim », sur CIRC.asso.net,
- « Christophe Curutchet revient libre et innocenté du Maroc », sur Lejpb.com,
- Reda Zaireg, « La corruption "érigée en principe d'existence" selon Mohammed Ziane », sur Medias 24,
- LesEco.ma, « Ziane : «Je verrais mon nom barré de la liste des avocats» », sur LesEco.ma, (consulté le )
- « Me Ziane réagit à sa mise à l'écart du comité de défense de Zefzafi , H24info », sur https://www.h24info.ma/ (consulté le )
- « Douze ans de prison ferme contre Taoufik Bouachrine : RSF dénonce un verdict entaché de doute | RSF », sur rsf.org (consulté le )
- Forbidden stories, « Affaire Bouachrine - Forbidden stories », sur forbiddenstories.org (consulté le )
- « Mohamed Ziane, ancien ministre des Droits de l'Homme », sur Maroc Hebdo/Maghress.com,
- Stephen Smith, « Hassan II limoge son ministre trublionAux Droits de l'homme, Me Ziane, homme du sérail, a braqué tout le monde. », sur Libération (consulté le )
- « Le parti libéral marocain de Mohamed Ziane autorisé un an après son congrès constitutif », sur Aujorud'hui le Maroc/Maghress.com,
- « L’avocat et ancien ministre Mohamed Ziane condamné à trois ans de prison ferme », sur Telquel,
Liens externes
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