Mohammed Bey
Mohammed Bey (arabe : أبو عبد اله محمد باشا باي) ou M'hamed Bey, né le au Bardo[1] et décédé le à La Marsa[2],[3], est bey de Tunis de la dynastie des Husseinites de 1855 à sa mort[4].
Mohammed Bey محمد باي | |
Portrait de Mohammed Bey. | |
Titre | |
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Bey de Tunis | |
– (4 ans, 3 mois et 23 jours) |
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Premier ministre | Mustapha Khaznadar |
Prédécesseur | Ahmed Ier |
Successeur | Sadok Bey |
Biographie | |
Titre complet | Possesseur du Royaume de Tunis |
Hymne royal | Salut beylical |
Dynastie | Husseinites |
Nom de naissance | Mohammed ben Hussein el-Husseini |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Le Bardo (Régence de Tunis) |
Date de décès | |
Lieu de décès | La Marsa (Régence de Tunis) |
Sépulture | Tourbet El Bey (Tunis) |
Père | Hussein II |
Mère | Lalla Fatma El Monastiri |
Conjoint | 1) Lalla Janaina Beya 2) Lalla Aïcha 3) Lalla Janaina Baïram 4) Lalla Salouha 5) Lalla Kmar |
Enfants | Sidi Hassine Bey Sidi Saïd Bey Naceur Bey Lalla Fatima Lalla Khadija Lalla Salouha Lalla Zoubeïda |
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Beys de Tunisie | |
Biographie
Il succède à son cousin Ahmed Ier le . Il hérite de Mustapha Khaznadar comme grand vizir[5] mais s'entoure de ministres compétents, comme Kheireddine Pacha ou les généraux Husseïn et Rustum, et de conseillers dévoués, comme Mohamed Bayram IV, Mahmoud Kabadou et Ismaïl Caïd Essebsi. Il est un prince animé des meilleures intentions : bien qu'il penche pour le clan conservateur, il s'engage dans la voie de réformes dès son accession au trône. Ainsi, le a lieu au palais du Bardo la proclamation solennelle d'un texte appelé Pacte fondamental, en présence du bey et de ses ministres. Cette sorte de constitution instaure une ébauche de droit public. Le préambule de ce pacte porte la déclaration du souverain :
« La mission que Dieu nous a donnée, en nous chargeant de gouverner ses créatures dans cette partie du monde, nous impose des devoirs impérieux et des obligations religieuses que nous ne pouvons remplir qu'avec son seul secours. Dieu est témoin que j'accepte ses hautes prescriptions pour prouver que je préfère le bonheur de mes États à mon avantage personnel. »
Le Pacte fondamental, souligne la juriste Nazli Hafsia[6], reconnaît l'égalité devant la loi à tous les habitants du pays (article 3), dont l'obligation fiscale (article 2), et la liberté de croyance et de culte pour les non musulmans dont les juifs (article 4).
Le texte, qui rejette tout privilège au sein de la nation, garantit à tous les habitants, quelle que soit leur religion, les services publics essentiels : sécurité (armée) et justice (tribunaux spécialisés pénaux et commerciaux) ainsi que l'entière liberté en matière industrielle et commerciale tant pour les sujets que pour les étrangers qui voudront s'établir et exercer des activités en Tunisie avec l'obligation de respecter les règlements en vigueur et dans le cadre de conventions bilatérales qui définiront également les conditions d'acquisition, par des étrangers voulant s'installer en Tunisie, de biens immobiliers (articles 10 et 11). Moins d'un an plus tard, le bey, par le décret du , institue la municipalité de Tunis[7] et le règlement d'expropriation pour cause d'utilité publique.
Le nouveau conseil municipal est composé d'un président, le général Husseïn, d'un vice-président, d'un secrétaire et de douze membres choisis par le bey parmi les notables musulmans de la ville[7]. Nommé général de division de l'armée impériale ottomane en août 1840, il est élevé par le sultan ottoman à la dignité de maréchal le .
Agrandissant et embellissant considérablement le palais de Dar al-Taj, situé à La Marsa, dont il fait sa résidence favorite[8], il décède après seulement quatre ans de règne ; il est enterré au mausolée du Tourbet El Bey situé dans la médina de Tunis[2].
Références
- Ibn Abi Dhiaf, Présent des hommes de notre temps : chroniques des rois de Tunis et du pacte fondamental, t. IV, Tunis, Maison tunisienne de l'édition, , p. 207.
- Ibn Abi Dhiaf, op. cit., p. 293
- G. S. van Krieken, Khayr al-Dîn et la Tunisie, 1850-1881, Leyde, Brill, , 322 p. (ISBN 978-90-04-04568-2, lire en ligne), p. 36.
- Armand de Flaux, La régence de Tunis au dix-neuvième siècle, Paris, Challamel aîné, , 410 p. (lire en ligne), p. 238.
- Ibn Abi Dhiaf, op. cit., p. 210
- Nazli Hafsia, Les premiers modernistes tunisiens : Abdeljelil Zaouche. 1873-1947, Tunis, MIM, , 253 p. (ISBN 978-9973-736-01-7), p. 60-61.
- Paul Sebag, Tunis : histoire d'une ville, Paris, L'Harmattan, , 685 p. (ISBN 978-2-7384-6610-5, lire en ligne), p. 289.
- Jacques Revault, Palais et résidences d'été de la région de Tunis (XVIe-XIXe siècles), Paris, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, coll. « Études d'antiquités africaines », , 628 p. (ISBN 2-222-01622-3, lire en ligne), p. 74.
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