Mohammed ben Rachid Al Maktoum
Mohammed ben Rachid Al Maktoum (arabe : محمد بن راشد آل مكتوم), né le à Dubaï, est un homme d'État émirien, émir de Dubaï, mais aussi vice-président, Premier ministre et ministre de la Défense des Émirats arabes unis. Issu de la famille Al Maktoum qui règne sur l'émirat depuis le début du XIXe siècle, il est le troisième fils de Cheikh Rachid ben Saeed Al Maktoum. En tant qu'émir de Dubaï, il a succédé à son frère Maktoum ben Rachid Al Maktoum le [1] et dès lors, il a entrepris d'importantes réformes dans le gouvernement, concernant notamment la stratégie du gouvernement fédéral en [2].
Pour les articles homonymes, voir Al Maktoum (homonymie).
Le cheikh Mohammed a également supervisé la mise au point de nombreux projets économiques à Dubaï[3], du centre financier Dubai International Finance Center[4], des Palm Islands et de l'hôtel Burj Al Arab[1].
Cavalier émérite, il est à la tête de Godolphin[5], l'une des deux plus puissantes écuries de chevaux de course au monde. En 2012, il a parcouru la distance de 160 km sur le cheval Madji Du Pont et remporté le Championnat du monde d'endurance équestre de la FEI[6].
Cependant, sa réputation de cheikh progressiste s'est fortement flétrie, notamment pour ce qui est de son comportement à l'égard des femmes, avec les scandales liés aux vicissitudes subies par la princesse Haya (l'une de ses six épouses), ainsi que par les princesses Shamsa et Latifa (deux de ses filles, enlevées sur ordre de leur père après s'être enfuies l'une en 2000 et l'autre en 2018, et apparemment séquestrées depuis)[7],[8].
D'autre part, sa réussite dans le domaine hippique avait également été sérieusement écornée dès 2013 par les affaires de dopage de ses chevaux[9].
Enfin, la mise en lumière de son nom dans les Pandora Papers entame son image d'homme politique intègre, du fait des participations qu'il détient dans trois sociétés offshore situées dans des paradis fiscaux[10].
Biographie
Mohammed grandit dans la maison de son grand-père, Cheikh Saeed ben Maktoum Al Maktoum. Il est le troisième des quatre fils de Rashid ben Saeed Al Maktoum[4], membres de la famille régnante Al Maktoum et descendants de la dynastie Al-Falasi, dont Mohammed est le leader tribal. Sa mère est Latifa bent Hamdan Al Nahyan, fille de Hamdan ben Zayed ben Khalifa Al Nahyan ancien émir d’Abu Dhabi.
Dès l'âge de quatre ans, il suit un enseignement privé d’arabe et d’études islamiques[11]. En 1955, il commence ses études à l'école Al Ahmadiya. À l'âge de 10 ans, il rejoint l’école Al Shaab et deux ans plus tard, la Dubai Secondary School[12]. Lorsqu’il est enfant, il fréquente le majlis de son grand-père. En 1966, avec son cousin Mohammed ben Khalifa Al Maktoum, il fréquente l’école de langue anglaise, la Bell Educational Trust[13] au Royaume-Uni. Il rejoint ensuite la Mons Officer Cadet Training School[14] à Aldershot (qui devient ensuite partie de Sandhurst). Il est récompensé du sabre d’honneur en tant que meilleur étudiant du Commonwealth. Il se rend ensuite en Italie pour suivre une formation de pilote.
Lorsque l'État des Émirats arabes unis est fondé le [15], Al Maktoum devient son premier ministre de la Défense.
Après avoir suivi une formation militaire, le père de Cheikh Mohammed le nomme directeur des Forces de police de Dubaï et le chef de la police et de la Force de défense de Dubaï[4], qui deviendront ensuite partie de la Union Defence Force.
En janvier 1968 Cheikh Mohammed assiste à la première rencontre entre Cheikh Rashid et Cheikh Zayed dans le désert entre Dubaï et Abu Dhabi à Argoub El Sedira. A cette occasion, les deux Cheikhs s’accordent pour former une union d’émirats, à la suite de la notification d’intention britannique annonçant la volonté de se retirer des États de la Trêve. Lorsque l'État des Émirats arabes unis est fondé le 2 décembre 1971, Cheikh Mohammed devient son premier ministre de la Défense, position qu’il continue de garder à ce jour.
En 1973, Mohammed ben Rachid Al Maktoum participe à des négociations prolongées avec les pirates de l’air, dirigés par Osamu Maruouka, membre de l’Armée rouge japonaise, qui ont pris le vol 404 de la Japan Air Line en otage et qui ont atterri à Dubaï après avoir quitté l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol. Cheikh Mohammed ne parvient pas à obtenir la libération des otages, mais il a davantage de succès dans le cadre de la négociation successive avec les trois pirates de l’air du vol KLM 861. Ces derniers libèrent les otages et rendent l’avion en échange d’un passage sécurisé. Après plusieurs jours au sol, l'avion s'envole pour la Syrie puis la Libye où les otages seront libérés[16].
Émir de Dubaï
Le 3 janvier 1995, le frère aîné de Cheikh Mohammed, Maktoum ben Rashid Al Maktoum, signe deux décrets qui le nomment prince héritier de Dubaï. Cheikh Mohammed, au moment de sa nomination comme prince héritier, est également ministre de la Défense, poste qu'il occupe depuis le 9 décembre 1971, après avoir été chef des forces de police de Dubaï.
A la fin de 1995, il fonde le Dubai Shopping Festival, un événement annuel qui est devenu un contributeur important à l'économie des EAU[17].
En 2001, Cheikh Mohammed ordonne l'arrestation d'Obaid Saqr ben-Busit[18], chef des douanes de Dubaï et président de l'Association mondiale des douanes. Il montre ainsi sa volonté de poursuivre une politique de tolérance zéro à l'égard de la corruption au sein du gouvernement. Busit et deux collaborateurs, ainsi que trois autres employés, avaient fait l'objet d'une enquête pour corruption durée deux ans. Ces arrestations de haut profil provoquent un choc généralisé et sont suivies par une série d'arrestations d'agents publics plus tard dans le mois. Au total, quatorze fonctionnaires, dont six officiers de haut rang, sont arrêtés et inculpés d’infractions liées à la corruption[19]. Fait inhabituel, les fonctionnaires sont publiquement « dénoncés et humiliés ». En 2008, les enquêteurs découvrent des cas de corruption au sein de la société immobilière de Dubaï Deyaar, de propriété du gouvernement. Cheikh Mohammed dote l'équipe d'enquête de "pouvoirs de contrôle sans précédent", qui conduisent à au moins quatre arrestations[20]. Le PDG de la société est reconnu coupable d'avoir gagné 20 millions de dirhams en abusant de ses pouvoirs. Il est condamné à une peine de 10 ans de prison[21].
Cheikh Mohammed effectue régulièrement des visites surprises dans les bureaux ministériels pour en vérifier le travail[22]. En 2016, après avoir trouvé les bureaux du département foncier de Dubaï vides, Cheikh Mohammed met à la retraite les directeurs exécutifs absents, qui étaient tous auparavant employés par la municipalité de Dubaï[23].
Souverain de Dubaï, vice-président et premier ministre
Après environ une décennie de règne de facto , Cheikh Mohammed devient le souverain de Dubaï le 4 janvier 2006 à la mort de Maktoum ben Rashid Al Maktoum. Le lendemain, le Conseil national fédéral le choisit comme nouveau vice-président des Émirats arabes unis. Le 11 février, le Conseil approuve la nomination de Cheikh Mohammed au poste de premier ministre, sur proposition du président Khalifa ben Zayed Al Nahyan[24].
En avril 2007, Cheikh Mohammed annonce une révision stratégique de la gouvernance de la Fédération aux niveaux fédéral et local. La stratégie du gouvernement fédéral des EAU est un processus de réforme stratégique destiné à remédier au manque de coordination et de planification stratégique au sein du gouvernement, ainsi qu'aux problèmes d'élaboration des politiques et aux carences du cadre législatif et réglementaire. Elle vise à améliorer le développement social, économique, rural et du secteur public, la justice et la sécurité, les infrastructures.[25],[26]
En mai 2019, Cheikh Mohammed annonce la «carte d'or» ou visa de résidence permanente. Sous réserve de critères supplémentaires, les investisseurs et les professionnels des secteurs de la santé, de l'ingénierie, de la science et de l'art sont éligibles au visa de résidence permanente. Le programme de visa de résidence permanente devrait générer des investissements étrangers, encourager l'esprit d'entreprise et attirer des ingénieurs, des scientifiques et des étudiants d'envergure. 6800 investisseurs, dont les investissements totaux dépassent 100 milliards de dirhams, constituent le premier lot de bénéficiaires de la «carte d'or»[27],[28].
Carrière professionnelle
Mohammed ben Rachid Al Maktoum est impliqué dans la création et la croissance rapide d'un certain nombre d'entreprises et d'actifs économiques clés à Dubaï. Un certain nombre de ces entreprises sont détenues par Dubai World et Dubai Holding.
Dubai World est lancé le , en tant que société de portefeuille consolidant un certain nombre d'actifs, notamment ceux de la société de logistique DP World[29], du promoteur immobilier Nakheel Properties et de la société d'investissement Istithmar World. Avec plus de 50 000 employés dans plus de 100 villes à travers le monde, le groupe investit dans l'immobilier, dans la logistique et dans d'autres domaines commerciaux aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Afrique du Sud.
Dubai Holding est présent dans l'hôtellerie, les parcs commerciaux, l’immobilier et les télécommunications[30], à travers quatre unités opérationnelles : Jumeirah Group, TECOM Investments, Dubai Properties Group et Emirates International Telecommunications. Les unités opérationnelles du groupe d'investissement de la société comprennent Dubai Group et Dubai International Capital.
Il détient également des intérêts majoritaires dans Meraas Holding, promoteur immobilier et société de gestion d'actifs et d'investissement, qui développe un certain nombre de projets immobiliers dans le commerce de détail et le style de vie à Dubaï, notamment un Legoland et un parc à thèmes inspiré des films de Bollywood[31].
Activités clés
Lancement de la compagnie Emirates Airline
Au cours des années 1970, Al Maktoum supervise les ressources énergétiques de Dubaï et est responsable de l’Aviation civile de Dubaï. C’est ainsi qu’en qu’il charge le président de Dnata, Maurice Flanagan, de lancer une nouvelle compagnie aérienne Emirates[32]. Le budget de lancement de la compagnie aérienne est de 10 millions de dollars et son vol inaugural a lieu le . Mohammed Al Maktoum désigne son oncle Ahmed ben Saeed comme président de la nouvelle société. 75 millions de dollars sous forme d’installations et de matériaux sont également fournis.
En 1989, il inaugure le premier salon aéronautique de Dubaï qui en 2013, regroupe plus de 1000 sociétés. Au cours de celui-ci ont lieu les plus importantes commandes aériennes de l’histoire, dont 99 milliards de dollars consacrés à l’Airbus A380 et le Boeing 777[33].
Dubai Internet City et TECOM
Le , Cheikh Mohammed annonce le lancement de Dubai Internet City[34], centre de technologie et zone de libre-échange employant quelque 15 000 personnes, qui offre aux entreprises des baux de longue durée, un avantage de pleine propriété et un accès rapide aux services gouvernementaux[35]. À cet égard, Dubaï est aujourd’hui considérée comme la "Silicon Valley" du monde arabe[36].
Plusieurs autres zones franches liées aux technologies et médias ont été établies par la société de portefeuille TECOM à Dubaï, notamment l'International Media Production Zone, Dubai Silicon Oasis[37], Dubai Studio City, Dubai Healthcare City, Dubai Industrial City et Dubai Knowledge Village[38].
Palm Islands
Le développement des trois plus grandes îles artificielles au monde Palm Islands en forme de palmiers par Nakheel Properties, a été interrompu par la crise financière mondiale de 2009. Les travaux menés sur la première île, Palm Jumeirah, sont achevés et conçus pour accueillir jusqu’à 70 000 personnes et 1 500 yachts. Les activités de récupération de sols relatives à la seconde île, la "Palm Jebel Ali", ont été réalisées sans effectuer davantage de travaux. Quant à la troisième et plus grande île, la Palm Deira, 80 % de l'île est sortie de l'eau mais le projet est à l'arrêt depuis 2009 et l'île se dégrade lentement.
Burj Khalifa
Le , Cheikh Mohammed inaugure Burj Khalifa, plus haut bâtiment du monde, culminant à 828 mètres. La tour compte 200 étages, 160 d’entre eux sont occupés par des appartements et bureaux, ainsi que le luxueux hôtel Armani[39].
Réformes politiques
En , Cheikh Mohammed lance une analyse stratégique de la gouvernance de la Fédération, et ce au niveau fédéral et local. Il tente de combler les lacunes du cadre législatif et réglementaire et travaille à des améliorations au niveau du développement social, économique, public, rural, de la justice, de la sécurité, et des infrastructures[40].
Cela est suivi par l’annonce de la Vision 2021, une stratégie à long terme, ainsi que de l’Agenda national en [41].
En avril 2000, Cheikh Mohammed annonce que Dubaï passera au numérique. Six mois plus tard, les Emirats lancent le portail e-gouvernement de Dubaï, Dubai.ae[42], à l'hôtel Jumeirah Beach. En 2011, il annonce que le gouvernement des EAU se convertira au numérique[43]. Une plateforme de paiement des factures est lancée en 2011.
En générale, les résidents étrangers ou «expatriés» aux Émirats ont des visas renouvelables, valables pour deux ou trois ans et liés à leur emploi. En 2018, Cheikh Mohammed annonce la création de visas de cinq et dix ans pour les professionnels les plus recherchés, les académiciens et les investisseurs à long terme[44].
L'école Mohammed ben Rashid du gouvernement
L’école Mohammed ben Rashid du gouvernement est une institution académique et de recherche dans le domaine de la politique publique et d’administration. Fondée en 2005, l’école vise à promouvoir et soutenir l'excellence dans la gouvernance en améliorant la capacité de la région en matière de politique publique efficace[45].
En vue d’atteindre cet objectif, l’école Mohammed ben Rashid du gouvernement entretient des liens et collabore avec des institutions régionales et mondiales afin de développer ses programmes de recherche et formation. En outre, l’École organise des forums politiques et conférences internationale afin de faciliter l'échange d'idées et de promouvoir un débat critique sur la politique publique dans le monde arabe.
Mesures contre la corruption
Menant une politique de tolérance zéro envers la corruption au sein du gouvernement, Cheikh Mohammed a créé une unité administrative anti-corruption. C'est elle qui a procédé à l'arrestation de Obaid Saqrben Busit, chef des douanes de Dubaï et président de l'Association mondiale des douanes en [46].
Intérêts sportifs
Cheikh Mohammed est une figure majeure dans les courses et l’élevage de chevaux pur-sang. Il est propriétaire de Darley Stud, une structure d'élevage de chevaux qui opère aux États-Unis, en Irlande, en Angleterre et en Australie[47]
Vers la fin de l’année 1981, il achète Gainsborough Stud à Woolton Hill, près de Newbury, Berkshire, au Royaume-Uni. Il est propriétaire de Ballysheehan Stud dans le comté de Tipperary en Irlande, ainsi que de Gainsborough Farm Inc à Versailles, Kentucky aux États-Unis et Darley Stables. Cheikh Mohammed est également partenaire de Godolphin Stables et reçoit la Dubaï World Cup à l'hippodrome de Meydan[12]. En 1994, Cheikh Mohammed fond les effectifs de son écurie dans ceux de Godolphin[5] lancée par son frère Maktoum ben Rachid Al Maktoum. Il développe également les courses à Dubaï, notamment sur l'hippodrome de Nad Al Sheba puis celui de Meydan où sont créées plusieurs épreuves parmi lesquelles la Dubaï World Cup, qui lors de ses premières éditions est la course hippique la plus dotée au monde (10 millions de dollars d'allocation)[48].
Lui-même cavalier, Cheikh Mohammed remporte en 2012, à 63 ans, le Championnat du monde d'endurance[6].
À Deauville, ville hippique, il possède la villa Camélia, l'une des plus anciennes de la station balnéaire, construite pour le marquis de Salamanque[49].
Culture
Cheikh Mohammed est un poète de style arabe classique et bédouin nabatéen. Il a commencé à écrire des poésies dès sa jeunesse sous des pseudonymes tels Saleet et a été encouragé par la poétesse Fatat Al Arab lorsqu’elle a composé une poésie en réponse à l’un de ses premiers poèmes[50].
En 1998, Cheikh Mohammed crèe le centre Mohammed ben Rashid, organisation à but non lucratif qui vise à promouvoir la culture locale, les coutumes et la religion des Émirats arabes unis. Sous la devise « Portes ouvertes, Esprits ouverts », le centre a pour but d’améliorer la compréhension et la communication interculturelle entre les habitants des Émirats arabes unis et les visiteurs ou résidants[51].
En 2015, Cheikh Mohammed lance également une initiative ayant pour but de transformer les stations de métro de Dubaï en galeries d’art au cours de la période précédant l’Art Dubai 2015[52].
Présidence d'honneur des prix d'art
Cheikh Mohammed crèe le Patrons of the Arts Awards en pour honorer les personnes et organisations qui ont contribué au développement des arts à Dubaï et accorder une aide financière significative au secteur des arts, de la littérature, et du cinéma[53].
Prix de la connaissance
Les Knowledge Award , dotés d’un million de dollars sont créés par la fondation Mohammed ben Rashid Al Maktoum le et décernés conjointement à l'informaticien et inventeur du World Wide Web Tim Berners-Lee et à l’entrepreneur et cofondateur de Wikipedia Jimmy Wales, « en reconnaissance de leurs efforts et leurs contributions dans le domaine de la diffusion des connaissances à travers le monde »[54].
Travaux de bienfaisance
Le , Cheikh Mohammed ben Rashid Al Maktoum dote la Fondation Mohammed ben Rashid Al Maktoum, fondation éducative du Moyen-Orient, de 10 milliards de dollars pour combler l’écart de connaissance entre la région arabe et le monde développé[55].
En , il crée également la cité humanitaire à Dubaï[56] (Dubai Humanitarian City) qui deviendra un centre majeur de logistique d’aide humanitaire. Le centre est utilisé par neuf agences humanitaires de l’ONU et quelque 50 ONG et opérateurs commerciaux.
Dubai Cares
En , Cheikh Mohammed lance la campagne « Dubai Cares » pour amasser des fonds pour éduquer 1 million d’enfants dans les pays pauvres. Cette campagne se situe dans le cadre de la contribution de Dubaï aux objectifs du Millénaire pour le développement des Nations unies afin d’assurer l’éducation primaire à tous les enfants d’ici 2015. Le montant des dons versés sélève à 3,5 milliards de dirhams (environ 1 milliard de dollars). L’initiative est devenue une œuvre de bienfaisance qui mène des projets concretsconcrets dans un certain nombre de pays[55].
Noor Dubai
Le , Cheikh Mohammed lanceune nouvelle initiative sous le nom de « Noor Dubai », visant à aider l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Agence internationale pour la prévention de la cécité (AIPC) dans la réalisation de leurs objectifs énoncés dans la Vision 2020: le droit à la vue. « Noor Dubai » vise à traiter et fournir des services de santé pour un million de personnes souffrant de cécité et de déficience visuelle traitable dans les pays en développement à l'échelle locale, régionale, et internationale. En 2011, 5,8 millions de personnes ont été traitées[55].
Programme d'aide des Émirats au Pakistan
Le , le Programme d’aide des Émirats au Pakistan est lancé afin d’aider et de fournir une assistance au Pakistan, et d’atténuer les effets des inondations en réaménageant les réseaux d’infrastructure, et ce en prenant en compte le milieu géographie hostile et les conditions climatiques extrêmes tout en se concentrant sur quatre domaines sociaux principaux : la santé, l’éducation, l’eau et l’infrastructure[57].
Programme d'aide à la Palestine
Cheikh Mohammed a fait un bon nombre de dons à la Palestine, y compris une subvention pour 600 maisons à Gaza à la suite des opérations militaires israéliennes de 2009[58].
Programme d'aide à l'Afghanistan
Les Émirats arabes unis ont signé un accord stratégique avec l’Afghanistan, et ce en vue de déployer les efforts nécessaires visant à fournir une aide en matière de sécurité, d’exploitation minière, de télécommunications, de compétences nationales, et d’autres pour pouvoir lutter contre toute forme de terrorisme[59].
Yacht
Cheikh Mohammed est actuellement propriétaire du Dubai, troisième yacht le plus long du monde (160 m) après Eclipse (165,5 m, second, appartenant au milliardaire russe Roman Abramovitch[60] et l'Azzam (180 m) appartenant au Sheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyane le président des Émirats arabes unis.
Crise économique de 2008
En 2008 et 2009, Dubaï est particulièrement touchée par la crise économique internationale. C'est ainsi que l'émirat, ne pouvant honorer ses engagements financiers,demande le rééchelonnement de la dette de ses deux groupes phares, le conglomérat Dubai World et sa filiale immobilière Nakheel afin d'éviter leur mise en faillite et l'effondrement total de Dubaï.
Début 2010, une aide financière de 10 milliards de dollars est apportée par l'État d'Abu Dhabi afin de pouvoir combler la dette de 26 milliards de dollars qu'aurait subit Dubaï à la suite du surendettement de ces investissements.
Scandales impliquant Mohammed ben Rachid Al Maktoum
Dopage de ses chevaux
Fin en Angleterre, un scandale de dopage éclabousse Cheikh Mohammed Al Maktoum : l'un de ses entraîneurs reconnait en effet avoir dopé une quinzaine de chevaux à des substances interdites depuis longtemps par les règlements hippiques en vigueur. Tant les chevaux de course que les chevaux d'endurance (compétitions régies par la FEI) ont fait l'objet de prélèvements qui se sont plusieurs fois révélés positifs en matière de substances prohibées chez les chevaux appartenant à Sheikh Mohammed, ou aux écuries se trouvant sous sa responsabilité directe[61].
Enlèvement et séquestration de deux de ses filles
Pendant l’été 2000, Shamsa Al Maktoum (l'une des filles de Mohammed ben Rachid Al Maktoum) tente au cours d’un séjour en Angleterre de fuir les Émirats. Elle s'échappe en Range Rover de la vaste propriété familiale du Surrey. Après avoir été interceptée à Cambridge par les hommes de main de son père[62],[63], elle est reconduite à Dubaï[64]. Les autorités britanniques affirment par la suite que son père a tenté d’intervenir dans l’enquête de police qui s’ensuivit[65]. Elle n'est plus apparue en public depuis . En , la justice britannique conclut que Mohammed ben Rachid Al Maktoum est bien l'organisateur et l'instigateur de son enlèvement[66].
Selon sa sœur Latifa — qui semble elle même retenue contre son gré à Dubaï —, elle est enfermée, « entourée d’infirmières et doit prendre des médicaments qui contrôlent sa pensée »[67].
En 2018, après une tentative d'évasion de son pays, c'est la princesse Latifa (une autre des filles de Mohammed ben Rachid Al Maktoum) qui est interceptée et ramenée de force au palais dans une opération commanditée et organisée par son père Mohammed ben Rachid Al Maktoum[68] où elle serait depuis détenue. En février 2021 elle parvient à transmettre une vidéo à des médias occidentaux, où elle affirme être retenue contre son gré dans une villa transformée en prison et craindre pour sa vie[69],[70].
Fuite de son épouse Haya
Mohammed Al Maktoum a eu six épouses dont la dernière, épousée en 2004, est la princesse Haya bint al-Hussein, demi-sœur du roi de Jordanie, ex-cavalière internationale de saut d'obstacles, présidente de la Fédération équestre internationale. En , la princesse Haya bint al-Hussein fuit vers l'Allemagne puis le Royaume-Uni[71] avec ses deux enfants et une quarantaine de millions de dollars, et demande le divorce[72].
Le 6 octobre 2021, un tribunal britannique conclut que Cheikh Mohammed ben Rached al-Maktoum a autorisé l'utilisation de logiciels d'espionnage, Pegasus, pour pirater les téléphones de son ex-femme et de ses avocats dans le cadre de cette demande de divorce[73].
Le 24 mars 2022, la Haute Court de Londres accorde à Haya bint al-Hussein la garde sans partage de ses enfants, et conclut qu'Al Maktoum a non seulement exercé « constamment un comportement coercitif à l'égard des membres de sa famille qu'il a considéré comme se comportant contrairement à sa volonté » mais a également « infligé des violences domestiques exorbitantes » à son ex-épouse[74].
Mort de son fils aîné
Son fils aîné, Cheikh Rachid ben Mohammed Al Maktoum, connu pour sa vie dissolue de playboy[75], a été écarté de la succession en 2008 au profit de son cadet Hamdane ben Mohammed Al Maktoum et soumis à des cures de désintoxication, avant de décéder d'une crise cardiaque le , à 33 ans[76].
Évasion fiscale
En octobre 2021, le nom de Mohammed ben Rachid Al Maktoum est cité dans les Pandora Papers du fait de l'argent qu'il avait placé dans des sociétés offshore situées dans des paradis fiscaux[77].
Fortune
Cheikh Mohammed Al Maktoum est l'un des souverains les plus riches du monde. Sa fortune personnelle est évaluée à environ 16 milliards de dollars en 2017 selon le classement des souverains les plus riches du monde établi chaque année par le magazine Forbes. Elle fait de lui le cinquième souverain le plus riche du monde. Elle est principalement due aux nombreux investissements immobiliers que réalise le cheikh ainsi que les biens qu'il possède dont :
- une écurie de près de 3000 chevaux de course.
- un yacht (le Dubaï) d'une valeur estimée à plus de 300 millions de dollars.
- de nombreuses voitures de luxe dont des Porsche, des Ferrari, des Maserati, des Cadillac…
- une collection de tableaux de plus de 30 millions de dollars en 2007.
- des résidences aux quatre coins du monde (Londres, Paris, New York, Los Angeles…).
Décorations étrangères
- Grand-cordon de l'ordre du roi Abdelaziz (Arabie Saoudite)
- Collier de l'ordre d'Al-Khalifa (Bahreïn)
- Collier de l'ordre de Zayed (Émirats arabes unis)
- Grand-croix de l'ordre de Charles III (Espagne)
- Chevalier grand-croix honoraire de l'ordre de Saint-Michel et Saint-Georges (Royaume-Uni)
- Chevalier grand-croix de l'ordre de l'Empire britannique (Royaume-Uni)
Ouvrages
Notes et références
- « Dubai Immobilier »
- « Vers plus d'investissements Emiratis? »
- « Histoire de Dubai »
- « Cheikh Mohamed al-Maktoum »
- « Le cheikh qui murmure à l'oreille des chevaux »
- « La France en argent »
- Enquête : Fuite rocambolesque, enlèvement, divorce... Scandales en série chez l'émir de Dubaï, sur vanityfair.fr du 13 juin 2020 (consulté le 10 octobre 2021).
- Dubaï : "Ils font ça à leurs propres filles. Que peuvent-ils faire à d’autres?", sur parismatch.com du 8 mars 2021 (consulté le 12 octobre 2021).
- Le monde des courses britanniques dans la tourmente, sur chevalmag.com (consulté le 10 octobre 2021).
- "Pandora Papers" : qui sont les dirigeants épinglés pour des montages financiers offshore ?, sur francetvinfo.fr (consulté le 10 octobre 2021).
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- « Derrière la mort du fils aîné de l’émir du Dubaï, les secrets du monde d’excès des princes du Golfe », sur Atlantico.fr (consulté le )
- « Sexe, drogue, argent… la vie dissolue du fils de l'émir de Dubaï, mort à 34 ans | www.directmatin.fr », sur www.directmatin.fr (consulté le )
- « "Pandora Papers" : qui sont les dirigeants épinglés pour des montages financiers offshore ? », sur Franceinfo, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes
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