Mohammed Ibn Saoud

Mohammed ben Saoud ben Mohammed Al Mouqrin — en arabe : محمد بن سعود بن محمد آل مقرن — ou Ibn Saoud (1710 – 1765) est le cofondateur avec Ibn Abdelwahhab du premier État saoudien au milieu du XVIIIe siècle, à l'origine de la dynastie Al Saoud.

Ne doit pas être confondu avec Abdelaziz ibn Saoud.

Connu de son vivant sous le nom de Ibn Saoud (ibn voulant dire fils de, ou descendant de), fils de Saoud ben Mohammed Al Mouqrin ; il ne doit pas être confondu avec celui que l'on désigne aujourd'hui également comme Ibn Saoud et qui se réfère à son descendant Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud, fondateur en 1932 du troisième état saoudien, le royaume d'Arabie saoudite.

Prise de pouvoir

Au début du XVIIIème siècle, Dariya n'est qu'une modeste oasis, près de l'actuelle Riyad (ar-Riyâḍ) dans le Nejd, région centrale de l'Arabie, une des seules à échapper alors à l'empire ottoman.

Deux tribus s'y font face pour son contrôle : celle d'Al Mouqrin (ancêtre de la dynastie saoudienne) et celle Al Watban. Saoud ben Mohammed al-Mouqrin l’emporte une première fois 1720 avant d’être à son tour battu en 1725. Il faudra attendre 1727 pour que le fils d’al-Mouqrin, Mohammed ibn Saoud, récupère définitivement la maitrise d’Al Dariya marquant ainsi l’établissement stable de la famille Saoud dans l’oasis [1].

Alliance avec Ibn Abdelwahhab

En 1744, Mohammed ibn Saoud accueille à Dariya un imam en quête de protection, Mohammed ben Abdelwahhab, qui prêche un retour aux sources de la religion islamique. Ce dernier a été chassé de sa terre natale par ceux qui s’opposaient à ses idées radicales. Au contraire, sa prédication trouve un accueil favorable chez le nouveau maitre d’Al Dariya : les deux hommes scellent une alliance, concrétisée par le mariage du fils d'ibn Saoud avec la fille d'ibn Abdelwahhab [2],[3].

Cette alliance dite Pacte de Nadj permet au chef arabe d’ajouter à sa légitimité triballe celle divine. Encore aujourd’hui ce pacte constitue l’essence du pouvoir en Arabie Saoudite à savoir une famille (Saoud) qui s’appuie sur une autorité religieuse (Wahhabisme) [4] .

Conquêtes et succession

Le pacte elle est suivie de conquêtes constituées de ghaw, à savoir des attaques ayant pour but de récupérer un butin, et de jihad, à savoir des attaques à l’objectif religieux. À la mort d'ibn Saoud en 1765, il est remplacé par son fils, Abdelaziz ben Mohammed ben Saoud, qui étendra la domination de la maison des Saoud sur Riyad (en 1773), puis sur l'ensemble du Najd (1786). Son petit-fils Saoud ben Abdelaziz (en), conquiert la Mecque, Médine et l'ensemble du Hedjaz en 1806 [2].

Ces conquêtes permettront à la famille Saoud d’instaurer l’émirat de Dariya ; émirat couvrant approximativement les frontières actuelles de l’Arabie saoudite actuelle et qui est considéré comme constituant une première forme d’État saoudien. Les Ottomans, qui voit ses possessions dans la péninsule arabique se réduire et son autorité religieuse remise en cause, décident de réagir et chargent en 1811 le khédive égyptien Méhémet-Ali de mettre fin aux conquêtes. Ils mettront fin provisoirement au règne des Saoud par la chute de Dariya le après laquelle ils décapitent le quatrième imam saoudien, l'arrière-petit-fils d'Ibn Saoud, Abdallah ben Saoud ben Abdelaziz [4].

Notes et références

  1. Al Dariya, capitale du premier État saoudien de 1744 à 1818
  2. Philippe DROZ-VINCENT et Ghassan SALAMÉ, « Arabie Saoudite », sur Universalis.fr (consulté le )
  3. Dominique CHEVALLIER, « WAHHĀBISME », sur Universalis.fr (consulté le )
  4. Hamadi Redissi, « Comment l’arabie est devenue saoudite », La Vie-Le Monde, vol. hors-série, no 17, , p. 186

Liens externes

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