Moi-nous-Boccioni

Moi-nous-Boccioni (en italien : Io-noi-Boccioni) est un autoportrait photographique multiple réalisé en 1907 à Milan par l’artiste italien Umberto Boccioni grâce à un photomontage.

Moi-nous-Boccioni
Artiste
Date
Type
Photomontage
Dimensions (H × L)
30 × 9 cm
Localisation
collection privée,
Milan (Italie)
Image externe
Photo de l'œuvre sur le site de la Banca dati di Immagini per la Didattica

Il nous plonge dans les prémices des travaux futuristes.[réf. souhaitée] Leur mouvement est conduit à leur début par Marinetti qui le théorise en 1909 avec la parution du Manifeste du futurisme dans Le Figaro. Le futurisme glorifie les concepts de modernité, de mouvement et de vitesse liés au progrès industriels que l’on détecte dans cette œuvre. Le simple fait d’avoir recours à la photographie le prouve. Il coupe les liens avec l’esclavage esthétique classique, il refuse le passé.

Boccioni rejoindra le futurisme en 1910[1].

Description & analyse

Ce photomontage en noir et blanc est un autoportrait de Boccioni. Cinq photographies de lui-même en costume sombre et cravate, prises selon différents angles de vue, sont réunies en une seule image. Ces cinq personnages sont disposés en cercle autour d'un espace vide, chacun avec le visage tourné vers son centre, aucun ne faisant face au spectateur (un lui tourne le dos).

Les corps sont figés et inexpressifs, tels des statues. Leur disposition rappelle un peu les travaux d'Étienne-Jules Marey, où plusieurs images d'une seule personne apparaissent ainsi dans une seule photographie : il décompose pour mieux comprendre le mouvement. Boccioni se décompose pour mieux qu’on comprenne son processus de réflexion.

Les mots « io » et « noi » sont inscrits en lettres manuscrites dans les marges de la photographie : io (moi) au milieu de la marge supérieure, noi (nous) au milieu de la marge droite. La signature « Boccioni » (parfois peu visible sur les reproductions) barre largement le centre de la photo.

Ces mots révèlent une part de son identité, de sa personnalité. Une écriture est propre à chaque individu. Io et noi, ces deux mots combinés, désignent aussi la place de chacun dans la société. Le moi fait partie du nous et vice-versa. Nous pouvons sous-entendre que le nous correspond au nous en tant que société. Boccioni fait partie de la société et représente la société comme n’importe quel autre de ses voisins. Chacun est responsable de ce qui se passe, de ses agissements, de sa liberté. Le io inscrit juste au-dessus de la tête du personnage qui nous tourne le dos, appuie ce propos. On ne voit pas son visage, ce pourrait être nous.

Nous pouvons aussi interpréter son corps comme un élément non matériel. Ces représentations de Boccioni peuvent aussi être assimilées à ce que chacun est ou peut devenir dans la société. Avoir ses idées, prendre le temps de penser par soi-même pour jouir pleinement d’être un homme libre. L’artiste prend conscience de son époque. Il montre la voie à prendre, celle-ci orientée vers les idées progressistes du Futurisme.

[réf. souhaitée]

Notes et références

  1. Boccioni assiste pour la première fois à une soirée futuriste le 15 février 1910 au Théâtre lyrique de Milan (it). (Giovanni Lista, Le Futurisme, Une avant-garde radicale, Découvertes Gallimard, octobre 2008, (ISBN 978-2-07-035555-6) p. 28.)

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