Molonou-Blé

Molonou-Blé est une localité du centre de la Côte d'Ivoire et appartenant au département de Didiévi, dans la Région des Lacs. La localité de Molonou-Blé est un chef-lieu de commune[1].

Pour les articles homonymes, voir Blé (homonymie).

Molonou-Blé
Géographie
Pays
Région
Département
Didiévi Department (en)
Coordonnées
7° 24′ 00″ N, 4° 59′ 00″ O
Fonctionnement
Statut


Tous, nous, connaissons l’histoire du peuple Baoulé. L'existence en Côte d’Ivoire des baoulés est bien la conséquence logique de la guerre fratricide qui a déchiré le royaume après le décès du Roi Oseï Tutu ou encore Oseï Toutou, Chef du Royaume Ashanti de Kumasi au Ghana. Cependant, il est à noter que tous les baoulés ne sont pas venus du Ghana avec la Reine Abla Pokou. Il y a ceux qui sont partis du Ghana au même moment qu’Abla Pokou aux heures chaudes de la guerre, et il y a également ceux qui sont partis quand il y a eu un moment d’accalmie dans la guerre. C’est d’ailleurs le cas des baoulés Nzikpli du village de Molonoublé.


Pour rappel, Abla Pokou est la nièce du Roi Oseï Tutu, fondateur de la Confédération Ashanti du Ghana. À la mort du Roi en 1717, son neveu lui succède sur le trône, en vertu de la loi matrilinéaire, c'est-à-dire la loi de succession par lignée maternelle. En effet, chez les Ashanti, l'enfant issu de la sœur d'un roi défunt succède à ce dernier. Au décès du neveu d’Oseï Tutu, le fils de sa sœur donc, une guerre de succession éclate entre Itsa, un vieil oncle issu de la famille régnante et Dakon, le second frère d'Abla Pokou. Alors, dans la capitale du royaume, Kumasi, une lutte fratricide s'engage, au cours de laquelle Dakon est tué. Dès lors, Abla Pokou comprend le terrible sort qui l'attend, si elle reste. Elle doit donc s'enfuir vers le nord-ouest de la capitale du Royaume avec sa famille, ses serviteurs, ses soldats fidèles et tous ceux du peuple qui se reconnaissent en elle ou en Dakon. Elle franchit le fleuve de la Comoé. Elle réorganise ensuite son peuple, peu avant de mourir.


D’après Nanan Jules KONAN Chef de Canton Nzipli ou Nzipri de 1953 à 1982, lors d'une émission en 1978 avec Radio Bouaké et l’équipe de l’émission ‘’Connais-tu mon beau pays’’ avec Jules Koffi YEBOUA, le peuple Nzikpli, est arrivé du Ghana, mais tous n'ont pas suivi Nanan Abla Pokou, dans son périple. Le peuple Nzipli faisait partie d’un autre groupe qui a suivi Abla Pokou des mois plus tard. Nanan Abla Pokou est partie avec son groupe plusieurs jours avant. Dans cet exode, il y en a eu plusieurs groupes, par conséquent plusieurs traversées. Pour ce qui concerne le groupe actuel des Nzipli, la direction était tenue par Nanan NDOLI Kaminian, Nanan NZIKPLI Kplé et autres…. Le Patriarche Nanan Ndoli Kaminian, doté des pouvoirs surnaturels avec son fétiche et protecteur l’« Ahôtô ». Il semblerait qu’il était courageux comme. Le jour venu de leur traversée du fleuve, face à l’obstacle dressé, Nanan NDOLI Kaminian sortit l’Ahôtô et le planta dans le sol suivi de quelques messages d’incantation. Après une brève cérémonie, une sorte de tunnel se dressa aussitôt sous le sol permettant ainsi à une grande partie de sa délégation de traverser. Juste après la traversée, Nanan Ndoli Kaminian et ses ‘’sujets’’ se retrouvèrent dans une localité, à l’entrée du village d’Assé-Koumassi (aujourd’hui chef-lieu de commune) dans la région actuelle de Bongouanou. Tout le monde n’était pas encore sorti du tunnel. Une bonne partie se trouvait également de l’autre côté de la rive. C’est à ce moment qu’une femme du village, venue recueillir très tôt de l’eau s’est présentée au bord du fleuve. Elle fut surprise et surtout effrayée par le flot d’étrangers ou de ‘’revenants’’ autour du fleuve Mmlôfouè ou Mmlôwafouè et couru alerter tout le village avec un message alarmant. Ce message disait en substance qu’elle a vu des choses étranges au bord du fleuve Mmlôfoué. Tous les sorciers, revenants et esprits divins sont réunis autour du fleuve, et qu’il fallait faire quelque chose au risque de voir un malheur s’abattre sur le village d’Assié-Koumassi. Ainsi, aiguisé par la curiosité, tout le village va se déporter sur les lieux pour faire le constat et être plus tard parmi les témoins. La population arriva donc sur les lieux avec des cris, chants et pleurs. Avec autant de bruits sur les lieux, un autre évènement va se produire. Le tunnel sacré ouvert va se refermer, laissant de l’autre côté de la berge, les autres membres de la délégation tous désemparés. Une partie du peuple est donc restée de l’autre côté à cause de cette situation. Ils ont ainsi quitté leur village ‘’Assèteti’’ dans la région de Kumasi au Ghana à la recherche d’une autre terre d’accueil du côté de la Côte d’Ivoire actuelle. Ils ont passé un petit moment dans cette région avant de prendre la décision de partir. Terrorisés, traumatisés par tout ce qui s’est passé dans le royaume Ashanti, Nanan Ndoli Kaminian, Nanan NZIKPLI Kplé et leurs ‘’sujets’’ ne voulaient surtout pas fonder leur village aussi proche du Ghana. Ils voulaient être loin de cette position autour de Bongouanou. Ils reprirent donc leur périple qui les mène jusqu’au centre de la Côte d’Ivoire actuelle. Sur cette nouvelle terre d’accueil, certains des parents auraient bien voulu garder le nom de leur village au Ghana ‘’Asséteti’’, mais plusieurs parmi ont marqué leur opposition et le chef a finalement tranché. Disons que du fait de leur long séjour au bord du fleuve Mmlôfoué, on les appelait maintenant les ‘’Mmlôwafoué’’, c’est-à-dire ceux issus du fleuve ‘’Mmlôfoué’’. Alors pourquoi ne pas nommer le nouveau village créé ‘’Mmlôfouè. C’est d’ailleurs de cette appellation qu’un des Patriarches tire son nom Kouadio Mmlôwa. Disons Kouadio Mmlôfouè. Nos parents adoptèrent ainsi ce nom comme nom du village nouvellement fondé en Côte d’Ivoire vers 1780 que l’administration coloniale a déformé dans l’appellation ‘’Molonou’’. Quand ils sont arrivés ici, ils se sont renseignés et ont su qu’il existait des personnes venues avant eux. C’est ainsi qu'ils sont allés saluer leur ''sœur'' Ahou Niamkey qui était déjà installée à l’emplacement actuel du village de Kouadiokro avec son mari. Ahou Niamkey, après les avoir reçu, décide de loger ses ''frères et sœurs'' à leur demande, et leur dit ceci : ‘’Vous allez fonder votre village au bord de cette forêt que vous voyez là-bas qui s’appelle ‘’Di La’’. Créez-y votre village et vos plantations, vos champs, et vivez votre vie’’. Ainsi, les parents acceptèrent l’offre de leur sœur Ahou Niamkey à la lisière de la forêt ‘’Di la’’, l’ancien site occupé par le village avant le site actuel. Certainement, ce que les parents appelaient ‘’Kloffouinsou’’. Ce n’est que plus tard que la reine Abla Pokou va venir trouver Ahou Niamkey, qui l’informe de la présence de ses ''frères et sœurs'' qu’elle a installés quelques années plutôt à la lisière de la forêt ‘’Di la’’. La Reine Pokou va ensuite les rejoindre pour leur demander les nouvelles comme ça se fait chez le peuple Akan. C’est au cours des échanges avec ces derniers, qu’Abla Pokou va leur demander comment ils ont pu traverser tous les obstacles jusqu’à être dans ces lieux aujourd’hui. Le frère de la Reine Pokou du nom de N’zikpli Kplé, dans le groupe dira à son tour à sa sœur qu’ils sont à ces lieux parce que lui, et son groupe savent bien se battre et se débrouiller. Traduction de l’expression de la langue baoulé ‘’é si kpli’’ ou ‘’n’si kpli’’. Ainsi, la Reine Pokou, avant de s’installer définitivement sur les terres actuelles de Sakassou décide de baptiser ce peuple installé sur les terres de Molonou sous le nom de ‘’N’sikpli’’ qui deviendra par déformation dans l’appellation ‘’Nzikpli’’. Le peuple Baoulé Nzikpli est donc un peuple venu du Ghana et s’est installé au centre de la Côte d’Ivoire dont la capitale cantonale est aujourd’hui Molonou devenu Molonoublé plus tard au début de la décennie 80 pour marquer la différence entre les nombreux villages appelés Molonou. Molonoublé veut tout simplement dire le pur des Molonou. S’il y a plusieurs Molonou, celui-là est le vrai, l’original, le pur. Il est limité à l’Est par le fleuve Kan qui le sépare du peuple Ngban, à l’Ouest par la forêt Kandro qui le sépare du peuple Sa, au Nord par une pierre blanche appelée Ahamohé qui le sépare du peuple faafouè et au Sud par une forêt bornée de gravillons appelée Ngbowlo qui le sépare du peuple Ahetou. Le canton, officiellement existe depuis 1953 à partir de Jules KONAN. Mais cette mission a toujours été assumée avant Nanan Jules KONAN par un des neuf (09) chefs des sous-tribus qui peuplent le Nzikpli. Ainsi, Nanan Jules KONAN de 1953 à 1983 fut le cinquième chef à Molonou. Mais avant Nanan Jules KONAN, ont successivement occupé le trône de chef de tribu Nanan NDOLI (4è) de 1900 à 1953, Nanan Kouadio Wê (3è), Nanan Dioho Ndoli (2è), Nanan Nzikpli Kplé le premier de 1780 à 1810.  

Notes et références

  1. (fr) Décret n° 2005-314 du 6 octobre 2005 portant création de cinq cent vingt (520) communes.
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