Monocorde à clavier
Le monocorde à clavier, ou monocorde de Poussot, est un rare instrument de musique à corde frottée, inventé par Joseph Poussot et son oncle, l'abbé Charles Tihay, et produit à Pierre-la-Treiche (Meurthe-et-Moselle) de 1886 à 1896.
Monocorde à Clavier | |
Un monocorde à clavier. | |
Variantes modernes | Monocorde de Poussot |
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Classification | Instrument à cordes |
Famille | instrument à cordes frottées |
Tessiture | de soprano à contrebasse |
Histoire
Aidé de son oncle, l'abbé Charles Tihay, Joseph Poussot décide de fabriquer un instrument semblable à un violon mais au jeu plus aisé. Il s'inspire des travaux de son oncle, inventeur du polycorde à transpositeur universel (Brevet no 52569 du 13 janvier 1862 par le ministère de l'Agriculture, du commerce et des travaux publics), et invente le monocorde (et ses différentes variétés) dont il dépose le brevet le 8 mars 1886 auprès du ministère du Commerce et de l'industrie[1].
L'instrument acquiert rapidement une réputation grâce à sa simplicité d'utilisation.
Dès 1889, il fait l'objet d'un article dans la revue des sciences La Nature[2] et des auteurs renommés y prêtent attention. Maugin et Maigne accordent une douzaine de pages au monocorde dans leur ouvrage, le Nouveau manuel complet du luthier, nouvelle édition parue à Paris en 1894[3].
Environ 1 200 monocordes ont été produits dans les ateliers de Pierre-la-Treiche entre 1886 et 1896[1].
Si beaucoup ont disparu aujourd'hui, on peut en voir au musée d'art et d'histoire de Toul ainsi qu'au musée lorrain, en particulier un donné par la fille de Joseph Poussot, Marie Deloge, en 1960[4]. Un autre, richement décoré, a été offert au Vatican en 1888[4]. Il y en avait aussi à la boutique d'instruments anciens d'André Bissonnet à Paris et certains ont été envoyés ailleurs dans le monde : Canada, Russie ainsi que dans des missions africaines.
Il est possible d'écouter le son de l'instrument sur un enregistrement du groupe Gens de Lorraine, l'instrument est d'ailleurs utilisé par le groupe Kehot'Ribotte de Gérardmer.
Lutherie
L'instrument est fixé horizontalement sur deux pieds repliables. La corde unique est tendue sur un chevalet, reposant sur une caisse de résonance en forme d'amande percée de deux ouïes en forme de C. Le cheviller en forme de crémaillère possède une seule cheville en métal.
Le clavier chromatique de type piano dispose de touches munies sur leur dessous d'un bec venant barrer la corde.
L'instrument pouvait être fabriqué en plusieurs tessitures de soprano à contre-basse en passant par alto, ténor, baryton et basse[1].
Jeu
Le musicien, assis, joue du clavier avec sa main gauche et actionne un archet avec sa main droite. La sonorité très chaude rappellerait un violoncelle.
Instrument voisin
Un violoncelle Piano a également existé, le Mélotétraphone, créé par Edmond Julien de Vlaminck en 1892.
À noter également que cet instrument est très proche du bulbul tarang indien ou thaisho koto japonais, qui, eux, possèdent plusieurs cordes à l'unisson et un bourdon, qui peuvent être frottées, grattées ou pincées.
Références
- Bernard Ravenel, « Pierre-la-Treiche et le monocorde de Joseph Poussot », Études touloises, Toul, Cercle d'études locales du toulois, no 66, , p. 3-14 (lire en ligne) puis p. 15-23, texte de la conférence donnée à Toul le 13 octobre 1992
- A. Bergeret, « Le monocorde », La Nature, revue des sciences et de leurs applications aux arts et à l'industrie, Paris, G. Masson, no 809, , p. 221-222 (lire en ligne, consulté le )
- Jean-Claude Maugin et W. Maigne, Nouveau manuel complet du luthier, Paris, , 430 p. (lire en ligne), « Monocordes et bicordes », p. 309-320
- Monocorde à clavier sur le site du Musée Lorrain
Liens externes
- Vidéo : Andante en mi bémol de Schubert au Monocorde de Poussot
- Vidéo du monocorde de Poussot, dans l'émission La boite à Musique de Jean-Francois Zygel sur France 2
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