Montée de la Grande-Côte
La montée de la Grande-Côte, ou de la Grand'Côte, est une voie de circulation située dans le 1er arrondissement de Lyon, qui relie le quartier des Terreaux au plateau de la Croix-Rousse, d'où son nom.
Pour les articles homonymes, voir Grande-Côte.
Montée de la Grande-Côte
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Vue vers le Sud | ||
Situation | ||
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Coordonnées | 45° 46′ 18″ nord, 4° 49′ 54″ est | |
Ville | Lyon | |
Arrondissement | 1er | |
Quartier | Les Pentes | |
Début | Rue des Pierres-Plantées | |
Fin | Rue du Sergent-Blandan / Rue des Capucins | |
Morphologie | ||
Type | Rue | |
Histoire | ||
Création | XVIe siècle 2e moitié XXe siècle |
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Anciens noms | Grande-Côte Saint-Séabastien | |
Protection | ZPPAUP des Pentes Site du centre historique Site du Patrimoine mondial |
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Géolocalisation sur la carte : Lyon
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Odonymie
Pratique typique du Moyen Âge, l'odonyme est défini par sa fonction et par la topographie. Ainsi, la forte dénivellation qui caractérise la voie a conduit l'usage populaire à la nommer montée de la Grande-Côte. Une variété de graphies telles que montée de la Grand'Cote a été observée au cours du temps.
Histoire
Au Moyen Âge, cette montée est encore un chemin de campagne, bordé de terrains agricoles et notamment de vignes. Dès le XVIe siècle, devenant un axe majeur de liaison d'entrée et de sortie de la Presqu'île par le nord depuis la porte Saint-Sébastien (ou de la Croix-Rousse), elle s'urbanise progressivement. De beaux immeubles avec fenêtres à meneaux témoignent de cette époque et de cette urbanisation précoce (le reste de la colline ne se couvrant d'immeubles majoritairement qu'à partir du XVIIIe siècle).
Alors que le reste des pentes et le plateau de La Croix-Rousse étaient principalement occupées par des congrégations religieuses, la Grand'Côte accueillait déjà de nombreux Canuts. En 1788, on y dénombrait 705 métiers à tisser[1]. Leur nombre s’accrut ensuite avec l’urbanisation des Pentes.
La Grand'Côte devint alors le point de passage des ouvriers qui descendaient à Lyon, vers les Capucins (le quartier des négociants ou de la Condition des soies). Elle fut notamment empruntée par les manifestants lors de la Révolte des canuts en 1831.
De 1854 à 1930, la rue des Pierres Plantées fut incorporée à la montée de la Grande Côte[2].
Dans les dernières décennies du XXe siècle, une politique de renouvellement urbain détruit la partie supérieure de la montée et les îlots attenants, créant une trouée bien visible dans le tissu urbain.
Certaines sections sont désormais piétonnes. La partie supérieure a été transformée : des escaliers, des jardins et une esplanade offrent un panorama sur la ville.
La partie entre la rue des Tables Claudiennes et la rue Burdeau est la seule à avoir conservé sa largeur d’origine.
- Immeuble ancien
- Fenêtres à meneaux - Début de la Grande Côte
- La montée avant la rénovation effectuée au cours des années 2000
- Vue sur Lyon depuis la partie supérieure, aménagée en jardins
Première coopérative française de consommation
Au début de la montée de la Grande-Côte, (au N°95) on peut lire sur une plaque : « Ici fut fondée en 1835 par Michel Derrion et Joseph Reynier la première coopérative française de consommation Le commerce véridique et social ». Une épicerie « coopérative » a effectivement vu le jour ici, en 1835 (bien avant le mouvement de Rochdale en Angleterre)[3].
La Pantoufle de Berliet
En 1895, le jeune Marius Berliet met au point sa première automobile, la Pantoufle, dans la propriété familiale de la Croix-Rousse. Des essais ont lieu montée de la Grande Côte, mais la voiture finit sa course dans la vitrine d'un charcutier[4].
Traboules et particularités
- 9, 11, 13 montée de la Grande Côte - 2, 6 rue Pouteau : cour et traboule « montante », ouverte. Ensemble datant de 1986. Très belle vue sur Fourvière et le sud de la ville, deux cours aérées, quatre entrées, sortie côté est.
- 59 montée de la Grande Côte - 8 rue Capponi : traboule à détours, « montante » à flanc de coteau, ouverte. Entrée par une maisonnette, traversant une cour passage. Traboule fermée.
- 69 montée de la Grande Côte - 11 rue Burdeau : traboule à détours, « montante », ouverte. Petite maison ancienne de deux étages. Descente de deux étages par escalier à vis. Traboule fermée.
- 89 montée de la Grande Côte : il y avait là une statue de la Vierge à l'enfant dans une niche en zinc, en imitation draperie. L'enfant a disparu en 1902, la Vierge en 1907[5]
- 100 montée de la Grande Côte : fenêtre à meneaux du XIIIe siècle[6]
- 102 montée de la Grande Côte : longue allée menant à une cour au-dessus de la rue Terme[réf. nécessaire]
- 118 montée de la Grande Côte - 7 rue Terme : traboule dans une maison basse d'un étage. Descendre deux étages sombres dans un couloir étroit. Bâtisse modeste ornée de ferronneries au premier étage.
- Le numéro 57, en juin 2020.
- Le numéro 59, en juin 2020.
- Le numéro 102, en janvier 2007.
- Bar Le Trokson, au numéro 110, en décembre 2015.
Notes et références
- Parcours de visite - Lyon au XIXe siècle
- Maurice Vanario, Rues de lyon à travers les siècles, ELAH, Lyon, 2002.
- Denis Bayon: "Le commerce véridique et social de Michel-Marie Derion", aux éditions Atelier de création libertaire.
- Berliet, un « poids lourd » de l’industrie lyonnaise
- Louis Maynard, Rues de Lyon avec indication de ce qu'on peut y remarquer en les parcourant, éditions des traboules, p. 161
- Maynard 1980, p. 161.
Voir aussi
La Grand'Côte a donné son nom au Littré de la Grand'Côte, dictionnaire du parler lyonnais écrit par Nizier du Puitspelu (alias Clair Tisseur).
Bibliographie
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