Rwenzori

Le Rwenzori, chaîne du Rwenzori ou monts Rwenzori, aussi orthographié jusqu'en 1980 Ruwenzori, parfois identifiées comme étant les légendaires montagnes de la Lune de l'Égypte antique et plus tard des Grecs anciens, est une petite chaîne de montagnes de l'Afrique centrale, située sur la frontière entre l'Ouganda et la République démocratique du Congo, culminant à 5 109 mètres d'altitude au pic Marguerite (mont Stanley), ce qui en fait le troisième sommet d'Afrique après le Kilimandjaro et le mont Kenya. C'est une des rares montagnes englacées d'Afrique avec le Kilimandjaro ou encore le mont Kenya. Les glaciers pourraient cependant disparaître en raison du réchauffement climatique[1].

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Rwenzori

Localisation de la chaîne du Ruwenzori en Afrique.
Géographie
Altitude 5 109 m, pic Marguerite
Massif Vallée du Grand Rift
Longueur 120 km
Largeur 65 km
Superficie 1 000 km2
Administration
Pays Ouganda
République démocratique du Congo
Géologie
Roches Roches métamorphiques

Toponymie

Rwenzori signifie « faiseur d'eau » car ces montagnes reçoivent annuellement environ 1 990 mm d'eau de pluie, ce qui entraîne la formation de nombreux cours d'eau dont certains alimentent le Nil Blanc en amont.

Géographie

Topographie

Vue sur le Ruwenzori

La chaîne fait environ 120 kilomètres de long pour 65 kilomètres de large. Elle est constituée de six massifs séparés par de profondes vallées : les monts Baker, Emin, Gessi, Luigi di Savoya, Speke et Stanley (Pic Marguerite). Le mont Stanley est le plus important, avec plusieurs sommets. Il comporte le pic Marguerite, le point culminant du massif avec 5 109 mètres d'altitude.

Géologie

La chaîne s’est formée il y a environ 3 millions d’années, à la fin du Pliocène, avec la surrection des rives du rift Albertin, branche occidentale de la vallée du Grand Rift. Elles sont composées de roches métamorphiques, dont du gneiss, du granite amphibole et de la quartzite, basculées et compressées par le mouvement des plaques[réf. nécessaire].

La surrection du Rwenzori divisa le paléolac Obweruka et créa trois des dix grands lacs africains actuels : le lac Albert, le lac Édouard et le lac George.

Flore

Végétation dans la chaîne du Ruwenzori à 3 700 mètres d'altitude.

La flore du Rwenzori est très diversifiée, allant de la forêt tropicale à l'étage nival avec des glaciers en passant par tous les étages intermédiaires. Grâce à des conditions de température et de pluviométrie constante et importante tout au long de l'année, certaines espèces se sont développées de manières particulièrement exubérante. Et ce avec un taux d'endémisme important, surtout dans les zones de forêts de nuages, où l'air saturé de brumes a permis le développement d'espèces complètement insolites, subissant un gigantisme impressionnant : Lobelias, Séneçon géant, bruyères, bambous.

Faune

La faune comprend des éléphants, plusieurs espèces de primates et de nombreuses espèces d'oiseaux endémiques comme le jacana ou le nectarin de Johnston qui parvient la nuit à entrer dans une « torpeur », hibernation nocturne du fait de la baisse de température. On y trouve des animaux très étonnants comme une espèce de daman unique, le dipneuste, ou encore le caméléon de Jackson. La majorité de la chaîne fait partie du patrimoine mondial protégé par le parc national des monts Rwenzori en Ouganda et le parc national des Virunga en République démocratique du Congo.

Recul des glaciers

L’impact du réchauffement climatique sur les glaciers du Rwenzori est le sujet de préoccupations grandissantes. En 1906, la chaîne comptait quarante-trois glaciers répartis sur six montagnes, couvrant un total de 7,5 km2, soit environ la moitié de la surface glaciaire de toute l’Afrique. En 2005, il en restait moins de la moitié, qui ne couvraient plus que 1,5 km2 sur trois montagnes. Plusieurs études, dont celle de Tom Knudson de l’université Yale et de Richard Taylor du University College de Londres, attribuent ce retrait au réchauffement climatique et étudient l’impact de ces modifications sur la végétation et la biodiversité des montagnes[2],[3].

Histoire

Ces montagnes sont souvent considérées comme étant les « montagnes de la Lune » mentionnées par Ptolémée comme étant les sources du Nil, mais ses descriptions sont trop imprécises pour en avoir la certitude[4]. Près de 2 000 ans plus tard, elles sont aperçues par Samuel White Baker en 1864 et attirent de nombreux explorateurs comme Henry Morton Stanley en 1889. Les premières tentatives d'ascension, de 1888 à 1905, mettent en évidence les difficultés de l'approche et le caractère alpin des difficultés du Rwenzori. La première expédition « alpine » ayant recours aux techniques de l'alpinisme est conduite en 1905 par Douglas William Freshfield. La première ascension réussie du pic Margherita a été réalisée en 1906[4] par l'équipe du duc des Abruzzes, forte de onze hommes dont le photographe Vittorio Sella.

Une expédition scientifique menée par la Club alpin belge en 1932 fit une description très complète de ces montagnes[5].

Notes et références

  1. « Images des glaciers et information sur le réchauffement. »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?)
  2. Tom Knudson, In the Mountains of the Moon, A Trek to Africa’s Last Glaciers, Yale Environment 360 Report, 4 février 2010
  3. Tropical Glaciology Group, Rwenzori Glaciers (East Africa), université d’Innsbruck.
  4. (en) Race to map Africa's forgotten glaciers before they melt away dans The Guardian du 3 juin 2012.
  5. Xavier de Grunne, L.Hauman, L.Burgeon et P.Michot, Vers les glaciers de l'Équateur - Le Ruwenzori - Mission Scientifique Belge 1932, Bruxelles

Liens externes

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