Monument du Lion de Judah (Calka)

Le monument du Lion de Judah est une statue représentant le Lion de Judah située à Addis-Abeba, capitale de l'Éthiopie. La statue a été dessinée par le sculpteur français Maurice Calka sur une commande de l'empereur Haïlé Sélassié Ier, pour le 25e jubilé de son couronnement en 1955[1].

Pour l’article homonyme, voir Monument du Lion de Judah.

Lion de Judah
Présentation
Type
Créateur
Construction
1955
Localisation
Pays
Commune
Coordonnées
9° 01′ 00″ N, 38° 45′ 09″ E
Localisation sur la carte d’Éthiopie

Localisation

La statue est située sur l'avenue Churchill[2], au pied du Théâtre national éthiopien (en) qui a également été construit pour le 25e jubilé de l'empereur, par Henri Chomette[3].

Description

La statue est en pierre de taille et mesure 10 mètres[4],[5],[6],[7],[8],[9] à 12 mètres[3],[10],[11],[12] de haut.

Histoire

La sculpture fait référence à un autre monument du Lion de Judah, érigé en 1930 devant l'ancienne gare ferroviaire d'Addis-Abeba[3].

Stylisée et anguleuse[5], la statue de Calka marque selon certains l'entrée de l'Afrique dans la modernité[13]. Le fils de Calka raconte que le ministre de la Culture s'est inquiété de voir son père dessiner un lion moderne, là où il attendait une esthétique plus classique, comme le lion de Bartholdi sur la place Denfert-Rochereau ; mais lorsque Calka a présenté la maquette de la statue à Haïlé Sélassié, celui-ci lui a demandé : « Est-ce que c’est moderne ? », ce à quoi Calka a répondu oui, puis l'empereur a conclu : « C'est bien, c'est ce que je veux. »[14].

Une plaisanterie raconte que des personnalités présentes à l'inauguration de la statue, en , ont fait part à l'empereur de leurs doutes quant à sa ressemblance réelle à un lion, ce à quoi l'empereur a répondu que l'argent dépensé pour la construire en fera un lion[15].

Postérité

Facilement identifiable, la statue est devenue un symbole de l'afrocentrisme[7],[9]. Reprise par la culture reggae[16], elle apparaît par exemple sur le logo du label discographique[7] britannique Lion Inc., notamment sur les disques 45 tours Dance Hall Days d'Amharic & Eazy Wayne[17], Prophecy de Little Roy[18], Freedom Cry de Tunder [19] ou Fountain Of Love d'Alton Ellis[20] sortis en 1999-2000.

La statue est aussi représentée en 2012 sur un timbre éthiopien de 40 cents[21] dans une série sur les monuments d'Addis-Abeba, dessinée par Bogale Belachew[22]. La statue a inspiré le logo de Coffee Manufactory à San Francisco[23].

Références

  1. (en) Heran Sereke-Brhan et Shiferaw Bekele, « Florescence of the Arts in the “New Flower” (Addis Ababa) before 1974 », dans (en) Samuel P. Harn, Continuity and Change : Three Generations of Ethiopian Artists, Samuel P. Harn Museum of Art (en), Université de Floride, , 124 p. (ISBN 978-0-9762552-3-9), p. 21.
  2. Pascal Bellier, « Les palais impériaux à Addis-Abeba », Addis-Abeba, Lycée franco-éthiopien Guébré-Mariam, .
  3. Léo Noyer-Duplaix, « Henri Chomette et l’architecture des lieux de pouvoir en Afrique subsaharienne », In Situ, no 34, (DOI 10.4000/insitu.15897).
  4. (en) « Stone lion in Addis Ababa, Ethiopia », International Travel News, (lire en ligne).
  5. (en) Philip Briggs, Ethiopia, Bradt Travel Guides, , 7e éd. (1re éd. 1995), 640 p. (ISBN 978-1-84162-922-3, lire en ligne), p. 172.
  6. (en) « Lion of Judah statue », sur Public Art Around the World.
  7. Benoît Teillet et Marc Gaillard, L'Atelier Calka, (lire en ligne), p. 2, 79.
  8. Pierre Léonforté, « Le retour en grâce du mobilier d'art », Les Échos, (lire en ligne).
  9. Alain Rustenholz, « Molière, Racine, Boileau et les melons d'Auteuil », sur Les Paris d'Alain Rustenholz, .
  10. Patrick Favardin, « Introduction », Vente du jour : Collection Maurice Calka, Christie's, (lire en ligne).
  11. Isabelle Duhau, « Monument du cimetière », Inventaire général du patrimoine culturel, .
  12. « Maurice CALKA, Le Lion de Judée (1955). Addis Abeba (Ethiopie) », sur art-public.com.
  13. (en) Mel Byars (en), The Design Encyclopedia, Laurence King, , 2e éd. (1re éd. 1994), 832 p. (ISBN 0-87070-012-X), « Calka, Maurice (1921-1999) ».
  14. Xavier de Jarcy, « Le retour de Maurice Calka, sculpteur et designer, pionnier de l'art urbain », sur telerama.fr, .
  15. (en) Fasil Ghiorgis, « Stone in ethiopian architecture », Construction Ahead, , p. 14 (lire en ligne).
  16. Marie-Hélène Martin, « Calka en son capharnaüm », Libération, (lire en ligne).
  17. (en) Amharic & Eazy Wayne – Dance Hall Days, sur Discogs.
  18. (en) Little Roy – Prophecy, sur Discogs.
  19. (en) Tunder – Freedom Cry, sur Discogs.
  20. (en) Alton Ellis – Fountain Of Love, sur Discogs.
  21. (en) Greg Balagian, « Ethiopian Lion Monuments », Cat Mews, , p. 102 (lire en ligne).
  22. (en) Daryl Reiber, « 5 July 2012 - Addis Ababa City Monuments II », Ethiopian Stamps & Postal History, sur postage-due.com.
  23. (en) Zachary Carlsen, « Coffee Design: Coffee Manufactory In San Francisco, California », sur Sprudge (en), .
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