Mopsueste
Mopsueste (en grec ancien Μοψουεστία) ou Mopsus, Mamistra, Mopsucrenae, est une ville antique de Cilicia Campestris[1] sur le Pyramos (l'actuel Ceyhan Nehri), fleuve coulant à 20 km d'Antioche de Cilicie (l'actuelle Adana). La ville s'est appelée Misis, et s’appelle Yakapinar depuis les années 1960.
Pour les articles homonymes, voir Misis.
Mopsueste Misis, Yakapinar | |
Le pont romain de Mopsueste sur le Ceyhan Nehri. | |
Administration | |
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Pays | Turquie |
Région | Région méditerranéenne |
Province | Adana |
District | Yüreğir |
Indicatif téléphonique international | +(90) |
Plaque minéralogique | 01 |
Démographie | |
Population | 5 932 hab. (2009) |
Géographie | |
Coordonnées | 36° 57′ 28″ nord, 35° 37′ 26″ est |
Altitude | 18 m |
Localisation | |
Districts de la province de Adana | |
Liens | |
Site du district | http://www.yuregir.gov.tr |
Site de la province | http://www.adana.gov.tr |
Histoire
La fondation légendaire de cette ville est attribuée à Mopsos, devin qui vécut avant la Guerre de Troie. Pline l'Ancien l'appelle « cité libre de Mopsos »[2], mais son nom ordinaire est Mopsuestia, que l'on trouve chez Étienne de Byzance, les géographes et les chroniqueurs chrétiens. Sous l'empire séleucide, la ville prit le nom de Séleucie sur le Pyramos[3], mais l'abandonna après la conquête romaine. Les inscriptions et le monnayage de la cité montrent qu'elle prit le nom d'« Hadriana » sous Hadrien, « Decia » sous Dèce, etc.[4]. Constance II y mourut en 361 des suites d'une fièvre ; il y avait fait construire un pont magnifique sur le Pyramos[5], restauré par Justinien[6]. Ce pont de Mopsueste se trouvait sur la grande route de Tarse à Antioche de Syrie, à soixante-dix kilomètres environ de la première et cent cinquante kilomètres de la seconde. Le christianisme fut introduit très tôt à Mopsueste. Il y est fait mention d'un évêque au IIIe siècle, Théodore, adversaire de Paul de Samosate. Y résidèrent également saint Auxence (mort en 360), et l'évêque Théodore de Mopsueste, maître de Nestorius.
La ville fut convoitée par les Arabes dès 636, puis prise : en 686, ils avaient occupé tous les forts autour de la cité, et en 700 fortifièrent la ville elle-même[7]. En raison de sa position cruciale sur la frontière orientale de l'Empire byzantin, la ville fut reconquise par les Byzantins à plusieurs reprises. Jean Ier Tzimiskès reprit la ville pour les Byzantins en 965 après un échec l'année précédente.
Entre 1097 et 1133, la ville passe aux mains des Croisés qui nomment un archevêque latin, Raoul de Domfront[8]. Tancrède l'annexe à la Principauté d'Antioche, mais la ville est continuellement disputée entre Latins, Grecs et Arméniens. Jean II Comnène puis Manuel Ier Comnène la reconquièrent ainsi pour l'Empire byzantin respectivement en 1137 et 1159. Les Arméniens en gagnent le contrôle peu après, d'abord comme sujets byzantins puis de façon autonome après 1173.
Après un incendie dévastateur en 1266, Mamistra, selon le nom qu'elle a pris, devient en 1268 la capitale du royaume arménien de Cilicie.
En 1737, cinq arches du pont romain sont emportées par une crue. Le pont est restauré, En , l'armée turque dans sa retraite fait sauter les arches du pont. Après sa défaite à la bataille du col de Beylan, elle cherche à ralentir l'avance de l'armée égyptienne conduite par Ibrahim Pacha[9].
Archéologie
Le monument le plus remarquable de l'époque byzantine est un édifice de culte dont l'identification est disputée : on y voit tantôt une église, tantôt une synagogue, construite au Ve siècle et possédant un cycle remarquable de mosaïques figurées.
Démographie
Personnalités liées
- Constance II, empereur romain, y est mort en 361.
- Théodore de Mopsueste, écrivain ecclésiastique.
Notes et références
- Plus tard la province de Cilicia Secunda.
- Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], V, 22.
- en grec ancien : Σελεύκεια πρός τόν Πύραμον ; en latin : Seleucia ad Pyramum
- Victor Langlois, Voyage dans la Cilicie et dans les montagnes du Taurus (lire en ligne), « Cilicie orientale. », p. 448
- Jean Malalas, Chronographia, XIII; P.G., XCVII, 488
- Procope de Césarée, « Les édifices de Justinien, Livre V, chapitre v, 2. Pont réparé. », sur « L'antiquité grecque et latine »
- Théophane le Confesseur, Chronographie, A. M. 6178, 6193
- Auguste Surville, Histoire de Domfront, Le Pays Bas-Normand, n°1, 1922, p. 7
- Victor Langlois, Voyage dans la Cilicie et dans les montagnes du Taurus (lire en ligne), « Cilicie orientale. », p. 451
Voir aussi
Article connexe
Bibliographie
- Émile Chambry, Alain Billault, Émeline Marquis et Dominique Goust (trad. du grec ancien par Émile Chambry, préf. Alain Billault), Lucien de Samosate : Œuvres complètes, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1248 p. (ISBN 978-2-221-10902-1), « Qu'il ne faut pas croire à la calomnie ». .
- (en) Alexander Kazhdan (dir.), Oxford Dictionary of Byzantium, t. 2, New York et Oxford, Oxford University Press, , 1re éd., 3 tom. (ISBN 978-0-19-504652-6 et 0-19-504652-8, LCCN 90023208), p. 1408, s. v. Mopsuestia.
- Victor Langlois, Voyage dans la Cilicie et dans les montagnes du Taurus : exécuté pendant les années 1851-1853., B. Duprat, (présentation en ligne, lire en ligne).
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