Morales sur Job de 945

Les Morales sur Job de 945 est un manuscrit enluminé contenant le texte des Morales sur Job de Grégoire le Grand, exécuté en 945 au monastère de Valeránica à Tordómar. Il est actuellement conservé à la bibliothèque nationale d'Espagne (Ms.80).

Morales sur Job de 945
Christ en majesté, f.2r
Artiste
Florentius
Date
945
Technique
enluminures sur parchemin
Dimensions (H × L)
49 × 34 cm
Format
502 folios reliés
No d’inventaire
Ms.80
Localisation

Historique

D'après le colophon du manuscrit (f.500v), celui-ci a été achevé d'être copié et enluminé le par un certain Florentius au monastère de Valeránica autrefois situé sur le territoire de l'actuel commune de Tordómar, province de Burgos. Ce copiste est par ailleurs l'auteur d'autres manuscrits influents dans l'enluminure de l'époque en Espagne et est à l'origine notamment de la Bible de León de 960. Le manuscrit se retrouve conservé par la suite au sein de la bibliothèque de la cathédrale de Tolède jusqu'en 1869, date de son dépôt au sein de la bibliothèque nationale espagnole. C'est sans doute alors qu'il est conservé à Tolède que des annotations en arabes sont ajoutées sur le texte[1].

Description

Labyrinthe commémoratif, f.32r.

Le texte des Morales sur Job du pape Grégoire Ier dit le Grand a été composé à destination de Léandre de Séville, évêque à l'époque wisigothique. Cela explique sans doute l'importance de ces écrits dans l'Espagne chrétienne[1].

Il n'existait sans doute pas de modèle type d'illustrations pour ce texte, ce qui fait que les enluminures du livre accumulent des thèmes issus de sources diverses constituant une iconographie originale. L'ouvrage contient ainsi la plus ancienne représentation de l'Alpha et de l'Oméga qui connait par la suite un grand succès dans l'enluminure des beatus de l'époque. Il contient aussi la plus ancienne représentation du Christ en majesté encore conservée (f.2r) dans un manuscrit espagnol ou encore une très rare représentation d'un paon, symbole chrétien de l'immortalité et du paradis[1],[2].

Le manuscrit contient aussi un labyrinthe commémoratif contenant les mots Florentius Indignum Memorare (« souvenez vous de l'indigne Florentius »). Cette citation est répétée de manière à pouvoir être lu dans différents sens. Ce type d'inscription était utilisé à l'époque dans des décorations architecturales ou des manuscrits généralement afin de commémorer le commanditaire de l'œuvre. L'originalité réside ici dans le fait que c'est l'auteur du livre qui est commémoré. La décoration du labyrinthe rappelle ici les dallages byzantins ou islamiques[1],[3].

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) John Williams, « The Moralia in Job of 945: : Some Iconographic Sources », Archivo español de Arqueología, vol. 45-47, 1972-1974, p. 223-235
  • John Williams, Manuscrits espagnols du Haut Moyen Âge, Chêne, , 119 p. (ISBN 2851081470), p. 35 et 55-61
  • (en) “The” Art of Medieval Spain: A. D. 500 - 1200, Metropolitan Museum of Art, , 358 p. (ISBN 9780810964334, lire en ligne), p. 161-162 (notice 84)

Article connexe

Lien externe

Notes et références

  1. “The” Art of Medieval Spain, p.161-162
  2. Williams, p.53
  3. Williams, p.50
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