Morning glory cloud
Le Morning Glory Cloud est un nuage rare pouvant être observé entre septembre et octobre au nord de l’Australie dans le Golfe de Carpentarie. C’est un nuage en forme de rouleau mesurant jusqu’à 1000 kilomètres de long, 1 à 2 kilomètres de haut et pouvant atteindre une vitesse de déplacement de 40 kilomètres par heure[2],[3]. Ce nuage est assimilable à une vague monocrête se déplaçant à vitesse constante sans changer de forme, il peut donc être décrit comme un soliton ou un mascaret atmosphérique.
Ne doit pas être confondu avec Gloire du matin.
Pour les articles homonymes, voir Morning Glory.
Théorie
Malgré de nombreuses études, l’origine de ce phénomène n’est pas encore complètement expliquée. Ce phénomène serait un ressaut hydraulique[4]. Cependant, les conditions particulières de pression atmosphérique et de circulation de l’air au-dessus du golfe de Carpentarie, ainsi que le taux d’humidité élevé sont nécessaires à la formation du Morning Glory Cloud. Le cap York, qui se trouve du côté Est du golfe, sépare ce dernier de la mer de Corail et forme une longue péninsule. Une brise de mer diurne peut se développer de chaque côté du cap, chacune en direction inverse de l'autre. Les deux brises se rencontrent donc au milieu de la péninsule et forcent un soulèvement de l'air à leur point de contact. L'air chaud et humide soulevé se condense par refroidissement adiabatique et forme une bande de nuages tout le long de la péninsule.
La nuit tombée, l'air de surface se refroidit et donne une brise de terre. Cependant, une inversion marine se forme sur le golfe de Carpentarie y rendant l'air très stable. La brise de terre qui s'infiltre sous l'inversion, crée une onde ou une série d'ondes, comme des vagues, dans l'air qui surplombe le golfe. L'air est soulevé par cette onde et des nuages se forment le long de sa frontière avant comme discuté auparavant. De plus, après le passage de l'onde, l'air redescend et tout nuage se dissipe par subsidence. Le front de nuages persiste tant que l'inversion n'est pas brisée par le réchauffement diurne et c'est donc pourquoi les Morning Glory sont observées surtout tôt le matin.
Les conditions qui donnent lieu au Morning Glory se rencontrent dans d'autres endroits sur le globe mais de façon plus aléatoire et de moins grande échelle. Des nuages similaires peuvent être observés au centre des États-Unis, dans la Manche, en Allemagne, dans l'est de la Russie et dans d'autre régions de la côte australienne mais sans répétition saisonnière comme celui du golfe de Carpentarie.
Des bandes nuageuses aussi spectaculaires ont cependant été observées dans la mer de Cortez au large du Mexique et dans la région de l'Île de Sable au large de la Nouvelle-Écosse, Canada.
Effets indirects
La légende locale veut que le nuage apparaît quand l'air est assez humide pour qu'une couche de glace se forme dans les réfrigérateurs et que les coins des tables frisent. On rapporte que le vent devient calme au passage de l'onde nuageuse[5].
Volutus
Bien que le Morning Glory soit le plus fréquent et prévisible « volutus » extra long, des phénomènes similaires ont été observés occasionnellement ailleurs : sur d'autres régions maritimes, au-dessus du centre des États-Unis, sur la Manche, en Allemagne, dans l'est de la Russie, etc.[6],[7],[8].
Utilisation
L'onde à grande échelle dans l’atmosphère qui forme le nuage est de plus en plus célèbre. Elle attire des planeurs et des pilotes de l’extrême qui viennent de loin pour « surfer » sur ce nuage comme on le ferait sur une vague de l’océan. Des pilotes de planeur ont rapporté que les ondes de gravité associées au mascaret peuvent se produire entre 4 et 7 jours d'affilée[3].
Voir aussi
Notes et références
- « Volutus », Atlas international des nuages, Organisation météorologique mondiale, (consulté le ).
- (en) Robert Goler (étudiant au doctorat en météorologie), « What is a Morning Glory? » (version du 12 décembre 2009 sur l'Internet Archive), Meteorologisches Institut der Universität München.
- Advanced Soaring Made Easy, p. 412.
- (en) R.H Clarke, « The Morning Glory: An Atmospheric Hydraulic Jump », Journal of Applied Meteorology, American Meteorological Society, vol. 11, no 2, , p. 304-311 (DOI 10.1175/1520-0450(1972)011<0304:TMGAAH>2.0.CO;2, lire en ligne).
- The Cloudspotter's Guide, Gavin Pretor-Pinney, (ISBN 0-340-89589-6)
- (en) Betsy Mason, « Weird, Rare Clouds and the Physics Behind Them », Wired, Condé Nast, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Morning Glory Cloud @ South Campos Basin on August 14th, 2011 » [archive du ], YouTube.
- (en) « Follow the sign ».
Bibliographie
- (en) Bernard Eckey, Advanced Soaring made Easy, Future Aviation, , 3e éd., 432 p. (ISBN 978-0-9807349-2-8)
- Portail de la météorologie
- Portail de l’Australie