Mosquée Fethiye (Naupacte)

La mosquée Fethiye (en turc : Fethiye Camii, « mosquée de la conquête », en grec moderne : Φετιχιέ τζαμί / Fetichié tzamí) est un édifice ottoman situé dans la ville grecque de Naupacte, en Grèce-Occidentale. Le monument fut érigé à l'est du port sur ordre du sultan Bayezid II peu de temps après la prise de la ville par les Ottomans en 1499. Désaffecté au culte après l'indépendance grecque, l'édifice fut restauré en 2001. Il sert désormais occasionnellement de lieu d'exposition.

Présentation
Mosquée Fethiye
La mosquée vue depuis l'extérieur des remparts.
Nom local	Φετιχιέ τζαμί
Culte	Musulman
Type	Mosquée
Rattachement	Ministère de la Culture et des Sports
Début de la construction	1499-1500
Autres campagnes de travaux	Reconstruction : peu après 1510 Rénovation : fin du XVII^e siècle Restauration : 1999–2001
Style dominant	Ottoman
Date de désacralisation	1829
Géographie
Pays	Grèce
Région	Grèce-Occidentale
Ville	Naupacte
Coordonnées	38° 23′ 33″ nord, 21° 49′ 48″ est

Histoire

Le 28 août 1499, l'armée ottomane prit possession de Naupacte au détriment des Vénitiens[1]. Selon Evliya Çelebi, le sultan Bayezid II ordonna peu de temps après l'érection d'une mosquée célébrant cette victoire, probablement en 1499 ou en 1500[2]. Le nouvel édifice fut malheureusement détruit par un tremblement de terre en 1510[3].

Vraisemblablement au cours de la seconde occupation vénitienne de la fin du XVII^e siècle, le porche intérieur et extérieur initial fut remplacé par un bâtiment rectangulaire entièrement fermé, utilisé comme entrepôt de sel au moins jusqu'à la fin du XIX^e siècle[4]^,[5].

Désaffecté au culte après le rattachement de Naupacte à la Grèce en 1829, le lieu fut acheté dans les années 1970 par le ministère de la Culture et des Sports auprès de la Banque nationale de Grèce et servit d'entrepôt pour les découvertes archéologiques de la région jusqu'en 1998[4]^,[6]. Restauré entre 1999 et 2001 par la 8^e Éphorie des antiquités byzantines, l'édifice fonctionne aujourd'hui comme un espace temporaire d'exposition[7]^,[8] durant la période estivale. Le reste de l'année, il est accessible à la visite sur demande[4].

Architecture

La mosquée Fethiye présente une salle de prière carrée d'environ 9,13 m de côté, surmonté d'un dôme octogonal sur trompes de 8,65 m de diamètre percé de quatre fenêtres[9]^,[10]. Un vestibule au toit à pignon de bois, de construction ultérieure, est séparé de la salle principale par trois arcs reposant sur deux colonnes. Une porte dans l'angle sud-ouest du vestibule, accolée aux murs de la salle de prière, permet d'accéder au minaret à douze facettes dont il ne subsiste que la base en appareil cloisonné[4]^,[11]. Un mihrab dépourvu d'ornementation occupe la façade sud[4]. La décoration peinte est limitée au centre de la coupole sous forme de motifs floraux[12]. Le pavage, redécouvert lors des travaux de restauration à 1,20 m en dessous du niveau de la rue, est formé de carreaux en terre cuite[13]. Au nord-ouest de la mosquée, les vestiges d'une fontaine ottomane de 3,12 × 3,30 m et surmontée d'un dôme sont observables[4]^,[14]^,[15].

Galerie

Vue de la mosquée à gauche depuis le château.
Vue depuis le port.
Vestiges de la fontaine et de la base du minaret (gauche).

Notes et références

(en) Caroline Finkel, Osman's Dream: The History of the Ottoman Empire, Londres, John Murray Press, 2012, 704 p. (ISBN 978-1-84854-785-8, lire en ligne), p. 139.
Ahmed Ameen 2010, p. 26.
(en) Nicholas Ambraseys (en), Earthquakes in the Mediterranean and Middle East: A Multidisciplinary Study of Seismicity up to 1900, Cambridge, Cambridge University Press, 2009, 968 p. (ISBN 978-1-316-34785-0, lire en ligne)
(el) Éphorie des antiquités d'Étolie-Acarnanie et de Leucade, « Φετιχιέ τζαμί Ναυπάκτου » [« Mosquée Fethiye de Naupacte »], sur www.efaaitl.gr (consulté le 11 avril 2022).
Ahmed Ameen Fatouh 2010, p. 86.
Tásos Mikrópoulos 2008, p. 427.
Ahmed Ameen 2010, p. 31.
Tásos Mikrópoulos 2008, p. 426.
(el) Ioánnis Foúntas et Ioánnis Stratákis, Εγκατάσταση ιστορικής βιβλιοθήκης και μικρού αναγνωστηρίου στη Ναύπακτο, Φετιχιέ Τζαμί [« Installation d'une bibliothèque historique et d'une petite salle de lecture dans la mosquée Fethiye de Naupacte »] (mémoire du département de génie civil de l'université d'Attique occidentale), Athènes,‎ 2016, 65 p. (lire en ligne), p. 5.
Ahmed Ameen Fatouh 2010, p. 82–84.
Ahmed Ameen Fatouh 2010, p. 82.
Ahmed Ameen Fatouh 2010, p. 84 et 85.
Frankiska Kefallonitou 2008, p. 110.
(en) Eléna Katsoúli, The "Ottoman" fountains of Naupactos (Lepanto), 8 p. (lire en ligne), p. 6.
(el) Eléna Katsoúli, Μελέτη αποκατάστασης και αριστείας των κρηνών του κάστρου της Ναυπάκτου [« Étude de restauration et d'embellissement des fontaines du château de Naupacte »],‎ 2011, 58 p. (lire en ligne), p. 9.

Voir aussi

Bibliographie

: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

(en) Ahmed Ameen, Islamic architecture in Greece: Mosques, Alexandrie, Center for Islamic Civilization studies, Bibliotheca Alexandrina, 2017, 271 p. (lire en ligne), p. 102–109.
(en) Ahmed Ameen, « Byzantine influences on the Ottoman architecture of Greece: The case of the mosques at Nafpaktos », dans Nikolaos Gioles, Sofia Kalopisi-Vert et Viktoria Kepedzi (dirs.), Ανταπόδοση : Μελέτες Βυζαντινής και Μεταβυζαντινής Αρχαιολογίας και Τέχνης προς τιμήν της καθηγήτριας Ελένης Δεληγιάννη-Δωρή [« Antapodosi : Études byzantines et post-byzantines d'archéologie et d'art en l'honneur du Professeur Eleni Deliyianni-Doris »], Athènes, Bibliophilia,‎ 2010, 591 p. (ISBN 978-960-93-2404-5, lire en ligne), p. 23–46.
(en) Ahmed Ameen Fatouh, Byzantine influences on Early Ottoman Architecture of Greece (thèse de doctorat en archéologie byzantine de l'université nationale et capodistrienne d'Athènes), Athènes, 2010, 270 p. (lire en ligne), p. 78–86.
(en) Frankiska Kefallonitou (trad. du grec moderne par Elizabeth Key Fowden), « Fethiye (or Harbour) Mosque », dans Érsi Broúskari (dir.) et al., Ottoman Architecture in Greece, Athènes, Ministère de la Culture et des Sports, 2009, 494 p. (ISBN 9789602147931), p. 109–110.
(en) Tásos Mikrópoulos (dir.), Elevating and safeguarding culture using tools of the information society: dusty traces of the muslim culture, Earthlab, 2008, 448 p. (ISBN 960-233-187-9, lire en ligne).

Articles connexes

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[1] (en) Caroline Finkel, Osman's Dream: The History of the Ottoman Empire, Londres, John Murray Press, 2012, 704 p. (ISBN 978-1-84854-785-8, lire en ligne), p. 139.

[Ahmed_Ameen201026-2] Ahmed Ameen 2010, p. 26.

[3] (en) Nicholas Ambraseys (en), Earthquakes in the Mediterranean and Middle East: A Multidisciplinary Study of Seismicity up to 1900, Cambridge, Cambridge University Press, 2009, 968 p. (ISBN 978-1-316-34785-0, lire en ligne)

[ephorie-4] (el) Éphorie des antiquités d'Étolie-Acarnanie et de Leucade, « Φετιχιέ τζαμί Ναυπάκτου » [« Mosquée Fethiye de Naupacte »], sur www.efaaitl.gr (consulté le 11 avril 2022).

[Ahmed_Ameen_Fatouh201086-5] Ahmed Ameen Fatouh 2010, p. 86.

[Tásos_Mikrópoulos2008427-6] Tásos Mikrópoulos 2008, p. 427.

[Ahmed_Ameen201031-7] Ahmed Ameen 2010, p. 31.

[Tásos_Mikrópoulos2008426-8] Tásos Mikrópoulos 2008, p. 426.

[9] (el) Ioánnis Foúntas et Ioánnis Stratákis, Εγκατάσταση ιστορικής βιβλιοθήκης και μικρού αναγνωστηρίου στη Ναύπακτο, Φετιχιέ Τζαμί [« Installation d'une bibliothèque historique et d'une petite salle de lecture dans la mosquée Fethiye de Naupacte »] (mémoire du département de génie civil de l'université d'Attique occidentale), Athènes,‎ 2016, 65 p. (lire en ligne), p. 5.

[Ahmed_Ameen_Fatouh201082–84-10] Ahmed Ameen Fatouh 2010, p. 82–84.

[Ahmed_Ameen_Fatouh201082-11] Ahmed Ameen Fatouh 2010, p. 82.

[Ahmed_Ameen_Fatouh201084_et_85-12] Ahmed Ameen Fatouh 2010, p. 84 et 85.

[Frankiska_Kefallonitou2008110-13] Frankiska Kefallonitou 2008, p. 110.

[14] (en) Eléna Katsoúli, The "Ottoman" fountains of Naupactos (Lepanto), 8 p. (lire en ligne), p. 6.

[15] (el) Eléna Katsoúli, Μελέτη αποκατάστασης και αριστείας των κρηνών του κάστρου της Ναυπάκτου [« Étude de restauration et d'embellissement des fontaines du château de Naupacte »],‎ 2011, 58 p. (lire en ligne), p. 9.