Muraenidae

Les murènes ou murénidés (Muraenidae) forment une famille de poissons anguilliformes. On compte environ 200 espèces réparties dans 16 genres. La plus grande espèce, la murène à longue queue, peut mesurer jusqu'à 4 m de long mais la plupart mesurent environ 1,50 m.

Description

Mâchoires externes et pharyngeales de la murène.
Murène commune montrant la morphologie typique d'une murène : forme anguilliforme robuste et absence de nageoires pectorales.
Lysmata amboinensis nettoyant la cavité buccale d'une murène.
Gymnothorax moringa ( photo prise à Saba )

Les murénidés sont des poissons téléostéens caractérisés par l’absence de nageoires paires, une peau lisse et épaisse sans écailles ainsi qu’une fente operculaire très étroite (généralement un simple trou arrondi)[2]. La murène a un corps anguilliforme, robuste et légèrement comprimé latéralement, surtout dans sa partie postérieure. La tête est courte, massive, à profil bombé, et porte entre 1 et 3 pores latéraux. Les dents sont longues et pointues[2]. Les nageoires pectorales et ventrales sont absentes ; la dorsale se prolonge sans discontinuité par les nageoires et la queue[2]. Certaines espèces (comme Muraena retifera) possèdent une deuxième paire de mâchoires situées dans l'arrière-gorge et qui peut s'avancer dans la cavité buccale lors de la capture d'une proie, permettant ainsi sa déglutition[3].

La famille des Muraenidae comporte de nombreuses espèces, réparties en deux sous-familles : les Muraeninae et les Uropterygiinae. Les murènes sont des prédateurs de crevettes, crabes, seiches, pieuvres et poissons qu’elles chassent plutôt la nuit[2]. Elles chassent parfois en coopération avec des mérous ou d'autres poissons prédateurs (l'invitation à la chasse étant lancée par des hochements de tête). La coopération à d'autres niveaux, tels que le nettoyage, est également connue[4],[5].


Habitat

Les murénidés sont cosmopolites, se trouvant à la fois dans les mers tropicales et tempérées, bien que la plus grande richesse en espèces se trouve dans les récifs des océans chauds. Très peu d'espèces se produisent en dehors des eaux tropicales ou subtropicales, si ce n'est marginalement. Les murènes vivent à des profondeurs allant de la surface à une centaine de mètres, où elles passent la plupart de leur temps dissimulées à l'intérieur des crevasses ou de petites grottes. Bien que plusieurs espèces se retrouvent régulièrement dans de l'eau saumâtre, très peu d'espèces peuvent être trouvées dans l'eau douce, hormis la murène d'eau douce (Gymnothorax polyuranodon) et la murène rose à lèvres (Echidna rhodochilus).

Réputation

Les murènes sont souvent considérées comme des animaux particulièrement vicieux ou agressifs, principalement du fait de leur physique[6]. En réalité, quand elles se sentent menacées les murènes se cachent des êtres humains dans des crevasses et préfèrent fuir plutôt que d'attaquer. Elles sont en effet timides et discrètes et n'attaquent l'Homme qu'en cas de défense si elles se sentent menacées, ou de mauvaise identification[2]. La plupart des attaques proviennent de la perturbation de leur terrier (à laquelle elles réagissent fortement), mais un nombre croissant se produisent également lors de l'alimentation à la main de murènes par les plongeurs, une activité souvent utilisée par les entreprises de plongée pour attirer les touristes[6]. Les murènes ont par ailleurs une mauvaise vision et comptent essentiellement sur leur sens aigu de l'odorat, rendant la distinction entre les doigts et la nourriture difficile, ce qui peut provoquer des morsures douloureuses, de telle sorte que le nourrissage à la main des murènes a été interdit dans certains endroits, comme la Grande barrière de corail. À l'inverse, la peau des murènes étant souvent la proie de parasites en raison de son absence d'écailles, certaines murènes peuvent s'habituer à la présence de plongeurs et chercher à se frotter contre leur combinaison, et à même rechercher les caresses[6].

Bien que la majorité des espèces ne soient pas considérées comme toxiques à la consommation, des preuves indirectes suggèrent que quelques espèces peuvent l'être[7]. Celles ayant ingéré certains types d'algues toxiques, ou plus fréquemment qui ont mangé des poissons qui eux-mêmes ont mangé certaines de ces algues, peuvent, si elles sont consommées, causer une intoxication par la ciguatera, une maladie mortelle[2].

Gymnothorax moringa ( Saint-Martin Antilles )

Taxinomie

Gymnothorax javanicus, très répandue dans l'Indo-Pacifique tropical, est une des espèces les plus massives, et peut atteindre m de long et peser 70 kg.

On connait actuellement environ 202 espèces de murènes, réparties en 16 genres, le plus diversifié étant de loin Gymnothorax, qui compte plus de la moitié des espèces à lui seul.

Selon World Register of Marine Species (30 septembre 2015)[2], les Muraenidae sont divisées en deux sous-familles constituées des genres suivants :


Références taxinomiques

Notes et références

  1. (en) Référence World Register of Marine Species : taxon Muraenidae Rafinesque, 1815 (+ liste espèces) (consulté le )
  2. World Register of Marine Species, consulté le 30 septembre 2015
  3. Mehta RS, Wainwright PC, Raptorial jaws in the throat help moray eels swallow large prey, Nature, 2007;449:79-82
  4. (en) « An Amazing First: Two Species Cooperate to Hunt »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le ), LiveScience
  5. Bshary R, Hohner A, Ait-el-Djoudi K, Fricke H, « Interspecific communicative and coordinated hunting between groupers and giant moray eels in the Red Sea », PLoS Biol., vol. 4, no 12, , e431 (PMID 17147471, PMCID 1750927, DOI 10.1371/journal.pbio.0040431, lire en ligne)
  6. Frédéric Ducarme, « Les murènes sont-elles si méchantes ? », sur Mayotte Hebdo, .
  7. Randall, J. E. (2005). Reef and Shore Fishes of the South Pacific. University of Hawai'i Press. (ISBN 0-8248-2698-1)
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