Musée national de Beyrouth
Le Musée national de Beyrouth (en arabe :متحف بيروت الوطنيّ) est le principal musée archéologique du Liban situé rue de Damas à Beyrouth dans le quartier de Badaro. L'inventaire comprend plus de 100 000 objets, dont la plus grande partie provient des fouilles entreprises par la Direction des antiquités. Environ 1 300 objets sont exposés de façon chronologique, depuis la Préhistoire jusqu'à la période mamelouke.
Nom local |
(ar) متحف بيروت الوطنيّ |
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Type |
Musée national (d), musée archéologique |
Ouverture | |
Visiteurs par an |
373 037 (2006) |
Site web |
Pays | |
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Commune | |
Coordonnées |
33° 52′ 42″ N, 35° 30′ 54″ E |
Histoire
Fondation du musée
Bien que la collecte des artefacts débutât dès la fin du premier conflit mondial, le musée ouvrit officiellement en 1942.
En 1919, des pièces datant de l'antiquité issues de la collection de Raymond Weill, officier français stationné au Liban, sont exposées dans un musée provisoire situé dans l'établissement des Diaconnesses de la rue Georges-Picot à Beyrouth[1]. Entre-temps, l'ancêtre de la direction d'archéologie et des beaux-arts rassemble des objets antiques provenant de la région de Beyrouth. Cette collection s'étoffe rapidement grâce à plusieurs directeurs successifs du service des antiquités du Liban et au résultat de fouilles menées en particulier par le Dr Georges Contenau à Sidon ou à Tyr et Byblos (avec Renan)[2]. Elle s'agrandit aussi de donations privées, comme celle d'Henri Seyrig (directeur du service des antiquités)[3] dans le domaine numismatique[4], celle du général Weygand en 1925, et du Dr George Ford, directeur de l'école de la Mission américaine de Sidon, en 1930[5].
En 1923, le « comité des amis du musée »[6], dirigé par Béchara el-Khoury, à l'époque Premier ministre du Liban et ministre de l'éducation et des beaux-arts, est formé pour réunir des fonds afin de construire le musée national[1],[7]. Le comité est constitué de personnalités telles qu'Alfred Sursok, Marios Hanimoglo, Albert Bassoul, Omar Daouk, Kamil Eddeh, Ali Joumblat, Henri Pharaon, Georges Faissy, Assad Younès, Hassan Makhzoumi, Joseph Farahi, Georges Korom, Jean Debs, Wafik Beydoun et Jack Tabet. Le comité donne son accord pour les plans présentés par les architectes Antoine Nahas et Pierre Leprince-Ringuet. Les travaux commencent en 1930 sur un terrain donné par la municipalité près de l'hippodrome de Beyrouth, et sont terminés en 1937. L'inauguration est prévue en 1938, mais elle est repoussée à cause de la situation politique puis à cause de la situation internationale. Le musée national de Beyrouth ouvre finalement le 27 mai 1942, l'inauguration ayant lieu sous les auspices du président Alfred Naccache. Le conservateur des collections est jusqu'en 1928 Charles Virolleaud (directeur du service des antiquités du Liban) assisté de Philippe de Tarrazi, conservateur de la Bibliothèque nationale du Liban. Les collections croissent grâce à l'action continue pendant trente-trois ans du conservateur en chef Maurice Chéhab[8], qui œuvre jusqu'au tout début de la guerre de 1975-1990.
Fermeture et dévastation
Pendant la guerre civile libanaise, la rue de Damas sur laquelle se trouve le musée constituait la ligne de front séparant les fractions antagonistes baptisée Ligne verte. La bâtisse égyptisante fut alors fermée pendant vingt-deux ans (1975 à 1997) et a subi de lourds dommages durant la guerre, mais l'essentiel de ses collections a pu être sauvé par des mesures préventives.
Réouverture et rénovation
Après une vaste opération de rénovation, le Musée national a recouvré son importance, en particulier du fait de ses collections phéniciennes.
Aujourd'hui, 520 pièces représentant l'art funéraire datant du paléolithique jusqu'à l'époque ottomane, sont exposées dans le sous-sol du musée.
Architecture
Le bâtiment en pierre ocre de style hellénistique a été bâti dans les années 1930 par l’architecte Antoine Nahas, selon les plans de Pierre Leprince-Ringuet.
Collections
Préhistoire
La collection compte des pièces du Paléolithique inférieur au Néolithique.
Âge du bronze (3200–1200 av. J.-C.)
Cette période annonce les cités phéniciennes et l'apparition de l'alphabet phénicien. Le sarcophage d'Ahiram comporte une inscription qui est le plus ancien exemple de texte de taille significative écrit à l'aide de l'alphabet phénicien.
Principales pièces:
- Sarcophage du roi Ahiram : calcaire, cimetière royal de Byblos, Xe siècle av. J.-C.
- Statuettes votives : bronze doré, temple des obélisques, Byblos, XIXe – XVIIIe siècle av. J.-C..
- Couteau décoré : or et ivoire, temple des obélisques, Byblos, XIXe – XVIIIe siècle av. J.-C..
- Couronne et sceptre du roi Ip Shemu Abi : or et bronze, cimetière royal de Byblos, XVIIIe siècle av. J.-C..
- Collection de bijoux du roi Abi Shemu : or et pierres précieuses, cimetière royal de Byblos, XVIIIe siècle av. J.-C..
- Statuette de Reshep : bronze doré, temple des obélisques, Byblos, XIXe – XVIIIe siècle av. J.-C..
Âge du fer (1200 – 333 av. J.-C.)
Les cités phéniciennes connaissent la domination assyrienne, babylonienne et perse.
- Collection Ford de sarcophages anthropoïdes, marbre, IVe siècle av. J.-C..
- Statues votives du temple d'Eshmoun : marbre, Bustan esh Sheikh, IVe siècle av. J.-C..
- Chapiteau avec protomé de taureau : marbre, Sidon, Ve siècle av. J.-C..
Époque hellénistique (333 – 64 av. J.-C.)
L'hellénisation d'Alexandre le Grand, Ptoléméens et Séleucides, se greffe sur un fonds sémitique local.
Époque romaine (64 av. J.-C. – 395 ap. J.-C.)
- Sarcophage d'Achille : marbre, Tyr, IIe siècle av. J.-C..
- Sarcophage du Cupidon ivre : marbre, Tyr, IIe siècle av. J.-C..
- Mosaïque de l'enlèvement d'Europe : Byblos, IIIe siècle av. J.-C..
- Statue d'Hygie : marbre, Byblos.
- Mosaïque de Calliope et des sept sages de Grèce : Baalbeck, IIIe siècle av. J.-C..
- Buste de Dionysos : marbre, Tyr, IIIe siècle av. J.-C..
Époque byzantine (395 – 636)
- Mosaïque de la Jalousie : Beyrouth.
- Éléments d'un chœur d'une église : marbre, Beyrouth.
- Collection de monnaies et de bijoux.
Conquête arabe et époque mamelouke
- Monnaies.
- Joaillerie d'or.
- Céramique de terre-cuite vernissée.
Galerie de photographies
- Statuette de Reshep : bronze doré.
- Statuettes phéniciennes.
- Représentation d'un navire phénicien.
- Stèle, nécropole de Tyr.
- Sarcophage d'Ahiram.
- Cadran solaire calcaire phénicien avec des inscriptions d'Umm el 'Amed.
- Sarcophage avec la légende d'Achille.
- Bracelet phénicien en argent et améthyste, Ve siècle av. J.-C.
- Statuette d'Aphrodite
Notes et références
- Charles Kettaneh Foundation et Omar Daouk Foundation, A visit to the Museum... The short guide of the National Museum of Beirut, Lebanon, Anis commercial printing press, , 96 p. (ISBN 978-9953-0-0038-1)
- David C.J. Lee, Ernest Renan: In the Shadow of Faith, London, UK, Duckworth, (ISBN 0-7156-2720-1)
- Père de l'actrice Delphine Seyrig.
- (en) Helga Seeden, « Lebanon's Archaeological Heritage » [archive du ], sur Lebanese Center for Policy Studies (consulté le )
- (en) Brigitte Colin, « The Beirut Museum Opens its Doors » [.pdf], sur UNESCO (consulté le )
- (en) « Where @ Lebanon.com – Museums – National Museum » [archive du ] (consulté le )
- « Bienvenue au Musée National de Beyrouth » [archive du ], sur Site officiel du musée national de Beyrouth (consulté le )
- Asher Kaufman, Reviving Phoenicia: in search of identity in Lebanon, I.B.Tauris, , 277 p. (ISBN 9781860649820)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « National Museum of Beirut » (voir la liste des auteurs).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Site officiel
- Le musée sur le site de la municipalité de Beyrouth
- « Le Louvre mobilisé pour sécuriser le musée national de Beyrouth », sur la-croix.com, 1er septembre 2020
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