Neuroticisme

Le neuroticisme (ou névrosisme, névrotisme, neurotisme) est un trait de personnalité fondamental dans l'étude de la psychologie. Mis en évidence empiriquement dans le modèle des "Big Five"[1] puis dans le modèle HEXACO (émotivité), il caractérise une tendance persistante à l'expérience des émotions négatives[2]. Les individus possédant un haut degré de neuroticisme peuvent faire l'expérience d'émotions telles que l'anxiété, la colère, la culpabilité et la dépression[3]. Le neuroticisme est associé à une faible intelligence émotionnelle, ce qui peut impliquer une baisse de motivation et des activités interpersonnelles[4] ; c'est également un facteur de risque pour des troubles mentaux tels que la phobie, la dépression, les peurs paniques, et autres troubles anxieux (appelés névroses)[5],[6]. Une méta-analyse de 59 études longitudinales a montré qu'un fort neuroticisme prédit le développement de l'anxiété, la dépression, la toxicomanie, la psychose, la schizophrénie, et la détresse psychologique non spécifique, même après ajustement pour les symptômes de base et les antécédents psychiatriques[7]. Le neuroticisme est hautement corrélé à certains traits de personnalité et pourrait avoir des origines génétiques[8].

Physiologie

Le neuroticisme serait apparemment lié aux différences physiologiques cérébrales. Hans Eysenck, dans sa théorie, explique que le neuroticisme est une fonction de l'activité du système limbique, et sa recherche démontre que les individus souffrant grandement de neuroticisme possèderaient un système nerveux sympathique réactif, et seraient plus sensibles à l'environnement qui les entoure[9].

Références

  1. Costa, P.T. & McCrae, R.R. (1992). NEO-PI-R Professional manual: Revised NEO Personality Inventory (NEO PI-R) and NEO Five-Factor Inventory (Neo-FFI). Odessa, Fl: Psychological Assessment Resources Inc.
  2. Jeronimus, B. F., Riese, H., Sanderman, R., Ormel, J., « Mutual Reinforcement Between Neuroticism and Life Experiences: A Five-Wave, 16-Year Study to Test Reciprocal Causation », Journal of Personality and Social Psychology, vol. 107, no 4, , p. 751–64 (lire en ligne)
  3. (en) G. Matthews et Ian J. Deary, Personality traits, Cambridge, Royaume-Uni, Cambridge University Press,
  4. (en) Daniel Goleman, Emotional Intelligence, New York, Bantam, .
  5. (en) Hettema, J. M., Neale, M. C., Myers, J. M., Prescott, C. A., & Kendler, K. S. (2006). A population-based twin study of the relationship between neuroticism and internalizing disorders. American journal of Psychiatry, 163, 857–864.
  6. Ormel J., Jeronimus, B.F., Kotov, M., Riese, H., Bos, E.H. et Hankin, B., « Neuroticism and common mental disorders: Meaning and utility of a complex relationship », Clinical psychology review, vol. 33, no 5, , p. 686–697 (lire en ligne)
  7. (en) Jeronimus B.F., Kotov, R., Riese, H. et Ormel, J., « Neuroticism's prospective association with mental disorders halves after adjustment for baseline symptoms and psychiatric history, but the adjusted association hardly decays with time: a meta-analysis on 59 longitudinal/prospective studies with 443 313 participants », Psychological Medicine, vol. 46, no 14, , p. 2883-2906 (PMID 27523506, DOI 10.1017/S0033291716001653, lire en ligne).
  8. https://www.nature.com/articles/ng.3736
  9. (en) Hans Eysenck et Michael W. Eysenck, Personality and Individual Differences : A Natural Science Approach, Plenum Press (Springer), (ISBN 0-306-41844-4).
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