NGC 2403

NGC 2403 (aussi appelé Caldwell 7) est une galaxie spirale intermédiaire située dans la constellation de la Girafe à environ 11,1 millions d'années-lumière[5] de la Voie lactée. Elle a été découverte par l'astronome germano-britannique William Herschel en 1788[6].

NGC 2403

La galaxie spirale intermédiaire NGC 2403.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Girafe
Ascension droite (α) 07h 36m 51,4s[1]
Déclinaison (δ) 65° 36 09
Magnitude apparente (V) 8,5 [2]
8,9 dans la Bande B [2]
Brillance de surface 14,60 mag/am2 [3]
Dimensions apparentes (V) 23,4 × 11,8 [2]
Décalage vers le rouge 0,000445 ± 0,000001[1]
Angle de position 127°[2]

Localisation dans la constellation : Girafe

Astrométrie
Vitesse radiale 133 ± 0 km/s [4]
Distance 3,40 ± 0,61 Mpc (11,1 millions d'a.l.)[1],[5]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie spirale intermédiaire
Type de galaxie SAB(s)cd[6],[1] SBc[2]
Dimensions 75 000 a.l.[7]
Découverte
Découvreur(s) William Herschel [6]
Date 1er novembre 1788[6]
Désignation(s) PGC 21396
UGC 3918
MCG 11-10-7
CGCG 309-40
CGCG 310-3
KARA 197
IRAS 07321+6543 [2]
Caldwell 7
Liste des galaxies spirales intermédiaires

Notons que NGC 2404, un amas ouvert d'étoiles associé à une nébuleuse en émission, est situé dans le bras externe à l'est de NGC 2403. Cette galaxie peut être observée avec des jumelles 10 × 50[8].

NGC 2403 a été utilisé par Gérard de Vaucouleurs comme une galaxie de type morphologique SAB(s)d dans son atlas des galaxies[9],[10].

La classe de luminosité de NGC 2403 est III-IV et elle présente une large raie HI. Elle renferme également des régions d'hydrogène ionisé. De plus, selon la base de données NASA/IPAC, c'est une galaxie du champ, c'est-à-dire qu'elle n'appartient pas à un amas ou un groupe et qu'elle est donc gravitationnellement isolée. Ce n'est pas l'avis des deux études[11],[12] qui placent cette galaxie dans le groupe de M81. Enfin, c'est une galaxie LINER, c'est-à-dire une galaxie dont le noyau présente un spectre d'émission caractérisé par de larges raies d'atomes faiblement ionisés[1]. Selon la base de données Simbad, NGC 2403 est une galaxie à noyau actif[13].

Avec une brillance de surface égale à 14,60 mag/am2, on peut qualifier NGC 2403 de galaxie à faible brillance de surface (LSB en anglais pour low surface brightness). Les galaxies LSB sont des galaxies diffuses (D) avec une brillance de surface inférieure de moins d'une magnitude à celle du ciel nocturne ambiant.

Plus d'une soixantaine de mesures non basées sur le décalage vers le rouge (redshift) donnent une distance de 3,397 ± 0,608 Mpc (11,1 millions d'a.l.)[14]. Ces mesures sont plus fiables que le calcul basé sur le décalage vers le rouge parce que cette galaxie est trop rapprochée du groupe local de galaxies.

Histoire

NGC 2403 a été découvert par William Herschel en 1788. Allan Sandage avait détecté une céphéide dans NGC 2403 en utilisant le télescope Hale, faisant ainsi de cette galaxie la première galaxie au-delà de notre groupe local dans laquelle on a découvert une céphéide[8]. En se basant sur la période de la céphéide, Sandage avait calculé une distance de 8000 années-lumière[8]. Aujourd'hui, on sait que NGC 2403 est plus de mille fois plus éloignée, soit 11 millions d'années-lumière.

Supernova

À la fin de 2004, il y a eu deux supernovas observées dans la galaxie : SN 1954J ainsi que SN 2004dj. Ces supernovas ont été 16 fois plus lumineuses que la moyenne.

SN 1954j

  • SN 1954j aussi connue sous le nom de Variable 12 est situé à une ascension droite de (07h 36m 55.36s) et une déclinaison de (+65° 37′ 52.1″)[15]. Elle n'est pas une supernova ordinaire, car on la considère plus comme une super-explosion semblable à l'éruption de η Carinae dans la Voie lactée. L'étoile qui a survécu à l'explosion a changé un peu de couleur pendant les 8 dernières années. Le télescope Keck-II a révélé des caractéristiques largements similaires à η Carinae[16].
  • On sait maintenant que cette super-explosion a dégagé a atteint une magnitude absolue de -8 et qu'elle est entourée d'une nébuleuse poussiéreuse apparemment similaire à celle de η Carinae.
On peut voir SN 1954j et SN 2004dj sur cette image prise par le télescope spatial Hubble.

SN 2002kg

SN 2002 kg est situé à une ascension droite de (06h 37m 15.03s) et une déclinaison de (+49° 51′ 10″)[17]. C'est une supernova de type II-n. Elle a été découverte en octobre 2002 dans l'un des bras spiraux de la galaxie[18].

SN 2004dj

Emplacement de la supernova SN 2004dj.
  • L'étoile ayant produit cette supernova est située à une ascension droite de (07h 37m 17.044s) et une déclinaison de (+65° 35′ 57.84″). C'était une supernova de type II[19]. Elle a été découverte le par Koichi Itagaki, un astronome japonais. Au moment de sa découverte, la luminosité de la supernova atteignait une magnitude apparente de 11,2 et une luminosité équivalente à 200 millions de fois celle du Soleil. Cependant, on l'a découverte après qu'elle eut atteint le maximum de sa luminosité. L'étoile à l'origine de cette supernova se trouve dans un jeune et compact groupe d'étoiles situé dans NGC 2403. Ce groupe d'étoiles, est catalogué 96e dans la liste des groupes les plus lumineuses faite par Allan Sandage[20],[21].
  • Cette supernova a d'ailleurs été la plus lumineuse depuis SN 1987A.

Groupe de M81

NGC 2403 fait partie du groupe de M81[11],[12]. Ce groupe compte près d'une quarantaine de galaxies connues dont les plus importantes sont M81 (NGC 3031), M82 (NGC 3034), NGC 2366, NGC 2976, NGC 3077, NGC 4236 et IC 2574. Les distances de ces galaxies ne peuvent être calculées en utilisant le décalage vers le rouge, car elles sont trop rapprochées de la Voie lactée.

Galerie

Notes et références

  1. (en) « NASA/IPAC Extragalactic Database », Resultats pour NGC 2403 (consulté le )
  2. « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke» sur le site ProfWeb, NGC 2400 à 2499 »
  3. La brillance de surface (S) se calcule à partir de la magnitude apparente (m) et de la surface de la galaxie selon l'équation
  4. On obtient la vitesse radiale d'une objet céleste à l'aide de l'équation v = z×c, où z est le décalage Doppler (redshift ou bleushift) et c la vitesse de la lumière. L'incertitude relative de la vitesse Δv/v est égale à celle de z étant donné la grande précision de c.
  5. Comme NGC 2403 est une galaixe rapprochée, cette distance est basée sur les mesures indépendantes du décalage vers le rouge indiquées sur le site NASA/IPAC.
  6. (en) « Site du professeur C. Seligman » (consulté le )
  7. On obtient le diamètre d'une galaxie par le produit de la distance qui nous en sépare et de l'angle, exprimé en radian, de sa plus grande dimension.
  8. (en) George Robert Kepple et Glen W. Sanner, The Night Sky Observer's Guide, Volume 1, Willmann-Bell, Inc., , 430 p. (ISBN 0-943396-58-1), p. 73
  9. Atlas des galaxies de Vaucouleurs sur le site du professeur Seligman, NGC 2403
  10. (en) « The Galaxy Morphology Website, NGC 2403 » (consulté le )
  11. (en) I. D. Karachentsev, « The Local Group and Other Neighboring Galaxy Groups », The Astronomical Journal, vol. 129, no 1, , p. 178-188 (lire en ligne) DOI:10.1086/426368
  12. A.M. Garcia, « General study of group membership. II - Determination of nearby groups », Astronomy and Astrophysics Supplement Series, vol. 100 #1, , p. 47-90 (Bibcode 1993A&AS..100...47G)
  13. (en) « Simbad, NGC 2403 -- Active Galaxy Nucleus » (consulté le )
  14. « Your NED Search Results », sur ned.ipac.caltech.edu (consulté le )
  15. http://wenku.baidu.com/view/bcbde0d349649b6648d7473e.html supernova 1954j page 4
  16. http://adsabs.harvard.edu/abs/2005PASP..117..553V La publication de Astronomical Society of the Pacific, Volume 117, Issue 832, p. 553-562
  17. http://www.astrosurf.com/snweb/2002/02kg/02kgHome.htm astrosurf
  18. http://adsabs.harvard.edu/abs/2004astro.ph.11504W Astronomy and Astrophysics, v.429, p.L13-L16 (2005)
  19. HubbleSite http://hubblesite.org/newscenter/archive/releases/2004/23/ NASA ESA
  20. information@eso.org, « Galaxy NGC 2403: Before and After Supernova 2004dj Outburst », sur www.spacetelescope.org
  21. http://hubblesite.org/newscenter/archive/releases/2004/23/image/d/ NOAO/AURA/NSF, C. Olson, J. Lapre and A. Block (NOAO)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de l’astronomie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.