NGC 6240

NGC 6240 est une vaste galaxie irrégulière située dans la constellation d'Ophiuchus. Sa vitesse par rapport au fond diffus cosmologique est de 7 316 ± 8 km/s, ce qui correspond à une distance de Hubble de 107,9 ± 7,6 Mpc (352 millions d'a.l.)[1]. NGC 6240 a été découvert par l'astronome français Édouard Stephan en . Cette galaxie a aussi été observée par l'astronome américain Edward Barnard vers la fin des années 1890 et elle a été inscrite à l'Index Catalogue sous la désignation IC 4625[3].

NGC 6240 par le télescope spatial Hubble. En raison de sa forme, certains la surnomment la galaxie de l'étoile de mer.

NGC 6240

La galaxie irrégulière NGC 6240.
Données d’observation
(Époque J2000.0)
Constellation Ophiuchus
Ascension droite (α) 16h 52m 58,9s[1]
Déclinaison (δ) 02° 24 03 [1]
Magnitude apparente (V) 12,9[2]
13,8 dans la Bande B[2]
Brillance de surface 13,71 mag/am2[2]
Dimensions apparentes (V) 2,1 × 1,0[2]
Angle de position 20°[2]

Localisation dans la constellation : Ophiuchus

Astrométrie
Vitesse radiale 7 287 ± 8 km/s [1]
Distance 107,90 ± 7,55 Mpc (352 millions d'a.l.)[1]
Caractéristiques physiques
Type d'objet Galaxie irrégulière
Type de galaxie I0? pec[1],[3] E?[2] S0-a[4]
Dimensions environ 74,48 kpc (243 000 a.l.)[1]
Découverte
Découvreur(s) Édouard Stephan[3]
Date [3]
Désignation(s) IC 4625
PGC 59186
UGC 10592
MCG 0-43-4
IRAS 16504+0228
CGCG 25-11
PRC D-28
VV 617[2]
Liste des galaxies irrégulières

NGC 6240 présente une large raie HI et c'est une galaxie LINER, c'est-à-dire une galaxie dont le noyau présente un spectre d'émission caractérisé par de larges raies d'atomes faiblement ionisés. C'est aussi une galaxie active de type Seyfert 2 et finalement c'est une galaxie lumineuse dans l'infrarouge (LIRG)[1]. NGC 6240 serait même une galaxie ultralumineuse en infrarouge (ULIRG, de l'anglais ultraluminous infrared galaxy)[5].

NGC 6240, phase finale de la fusion de galaxies

Les deux noyaux de NGC 6240

Plusieurs études dans divers domaines du spectre électromagnétique, soit en rayon X[5],[6], en lumière visible[7], dans le domaine du proche infrarouge[8] et également en onde radio[7] ont montré que cette galaxie possède deux noyaux, le résultat de la phase final de la fusion de deux galaxies.

Image composite des données rayon X recueillies par le télescope spatial Chandra (en rouge, orange et jaune) et de l'image en lumière visible prise par le télescope spatial Hubble. Les deux noyaux de la galaxie sont les spots blancs très lumineux au centre de l'image.
La fusion des deux galaxies de NGC 6240 observé dans le domaine du proche infrarouge par l'instrument SINFONI[9] de Observatoire européen austral.

Trous noirs supermassifs

La découverte de deux trous noirs supermassifs a été annoncée en 2002 grâce aux observations en rayon X réalisées par le satellite Chandra. Les deux trous noirs ne sont séparés que d'une distance de 3 000 années-lumière. En raison de cette proximité, les scientifiques pensent que ces deux trous noirs tournent en spiralant l'un autour de l'autre, un processus qui aurait commencé il y a environ 30 millions d'années. On estime qu'ils finiront par fusionner en une seul trou noir supermassif dans quelques dizaines ou centaines de millions d'années[10].

En fait, une récente étude publiée en 2020 conclue même à la présence de trois trous noirs supermassifs au sein de cette galaxie[11]. Les données recueillies par le dispositif d'optique adaptative MUSE du Très Grand Télescope de l'ESO ont permis de découvrir un troisième noyau, dont deux ont des masses exédant 9 x 107 , le troisième étant moins massif et peu actif[11].

Émission infrarouge de NGC 6240

Une galaxie émettant plus de 1012 L dans l'infrarouge est une galaxie ultra-lumineuse en infrarouge. Pour des valeurs supérieures à 1013 L, on qualifie la galaxie d'hyper-lumineuse en infrarouge et au-delà de 1014 L de galaxie extrêmement lumineuse en infrarouge.

La luminosité de NGC 6240 dans l'infrarouge est estimée à tout près 1012 L[12] et elle est généralement considérée comme une galaxie ultra-lumineuse en infrarouge. Depuis leur découverte dans les années 1970, les galaxies ULIRG ont fasciné les astronomes par leur immense luminosité et les ont également frustés par leur nature singulièrement opaque. Les observations de plusieurs de ces galaxie au cours des récentes années ont montré que ces galaxies sont le résultat d'une fusion de galaxies riches en gaz qui déclenche une intense période de formation d'étoiles[12]. La forte luminosité de ces galaxies peut provenir des ces périodes intenses de formation d'étoiles, de l'activité de leurs noyaux ou encore d'une combinaison des deux[12].

Supernova

Trois supernovas ont été découvertes dans NGC 6240 : SN 2000bg, SN 2010gp et SN 2013dc[13].

SN 2000bg

Cette supernova a été découverte le par Y. Sato et W. D. Li de l'université de Californie à Berkeley dans le cadre du programme LOSS (Lick Observatory Supernova Search) de l'Observatoire de Lick[14]. Cette supernova était de type IIn[15] et elle a atteint la magnitude de 17,4[14]

SN 2010gp

Cette supernova a été découverte le par une équipe de plusieurs astronomes dans le cadre du programme de recherche de supernovas CHASE (CHilean Automatic Supernova sEarch) de l'université du Chili[16]. Cette supernova était de type Ia[17] et sa magnitude au moment de sa découverte était de 17,5[16].

SN 2013dc

Cette supernova a été découverte le 12 avril par Adam Block (en)[18] à l'Observatoire Steward de l'Université de l'Arizona. Cette supernova était de type IIP[18],[19] et elle avait une magnitude de 18,7 au moment de sa découverte[19].

Notes et références

  1. (en) « Results for object NGC 6240 », NASA/IPAC Extragalactic Database (consulté le ).
  2. « Les données de «Revised NGC and IC Catalog by Wolfgang Steinicke» sur le site ProfWeb, NGC 6200 à 6299 ».
  3. (en) Courtney Seligman, « Celestial Atlas Table of Contents, NGC 6240 » (consulté le ).
  4. (en) « NGC 6240 », HyperLeda (consulté le ).
  5. S. Komossa, V. Burwitz, G. Hasinger, P. Predehl, J. S. Kaastra et Y. Ikebe, « Discovery of a Binary Active Galactic Nucleus in the Ultraluminous Infrared Galaxy NGC 6240 Using Chandra », The Astrophysical Journal, vol. 582, no 1, , L15-L19 (DOI 10.1086/346145, Bibcode 2003ApJ...582L..15K, lire en ligne [PDF])
  6. Th. Boller, R. Keil, G. Hasinger, E. Costantini, R. Fujimoto, N. Anabuki, I. Lehmann et L. Gallo, « XMM-Newton observation of the ULIRG NGC 6240, The physical nature of the complex Fe K line emission », Astronomy & Astrophysics, vol. 411, no 2, , p. 63-70 (DOI 10.1051/0004-6361:20031217, lire en ligne [PDF])
  7. J. W. Fried et H. Schulz, « NGC 6240 : a unique interacting galaxy. », Astronomy and Astrophysics, vol. 118, , p. 166-170 (Bibcode 1983A&A...118..166F, lire en ligne [PDF])
  8. (en) « SINFONI observations of NGC 6240 » (consulté le )
  9. (en) « SINFONI Opens with Upbeat Chords » (consulté le )
  10. (en) « NGC 6240: Black Holes Go "Mano A Mano" » (consulté le )
  11. W. Kollatschny, P. M. Weilbacher, M. W. Ochmann, D. Chelouche, A. Monreal-Ibero, R. Bacon et T. Contini, « NGC 6240: A triple nucleus system in the advanced or final state of merging⋆ », Astronomy & Astrophysics, vol. 633, no A79, , p. 14 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201936540, lire en ligne [PDF])
  12. S. Puccetti, A. Comastri, F. E. Bauer et et al., « Hard X-ray emission of the luminous infrared galaxy NGC 6240 as observed by NuSTAR », Astronomy & Astrophysics, vol. 585, no A157, , p. 14 pages (DOI 10.1051/0004-6361/201527189, lire en ligne [PDF])
  13. (en) « Central Bureau for Astronomical Telegrams » (consulté le )
  14. (en) « Central Bureau for Astronomical Telegrams, IAUC 7392: 2000bg; XTE J1118+480 » (consulté le )
  15. (en) « Bright Supernovae - 2000 » (consulté le )
  16. (en) « Central Bureau for Astronomical Telegrams, Electronic Telegram No. 2388 » (consulté le )
  17. (en) « Bright Supernovae - 2010 » (consulté le )
  18. (en) « Bright Supernovae - 2013 » (consulté le )
  19. (en) « Supernova 2013dc in NGC 6240 = Psn J16525897+0224255 », Article, (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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