Nadia El Fani

Nadia El Fani (arabe : نادية الفاني), née le 1^er janvier 1960 à Paris[1], est une réalisatrice, scénariste, militante laïciste[2] et productrice franco-tunisienne.

Nadia El Fani

Nadia El Fani en 2015 à Rome.

Biographie
Naissance	1^er janvier 1960 Paris
Nationalités	Française Tunisienne
Activités	Réalisatrice, scénariste, militante pour les droits des femmes, productrice de cinéma

Autres informations
Blog officiel	nadiaelfani.blogspot.fr
Distinction	Prix de la laïcité de l'association Comité Laïcité République (2011)

Biographie

Nadia El Fani est née d'une mère française et d'un père tunisien[3]. Son père Béchir El Fani est l'un des dirigeants du Parti communiste tunisien après l'indépendance[4]. Il apparait dans son film Ouled Lenine[5].

Carrière

Elle commence à travailler dans le cinéma comme stagiaire en 1982, sur le film Besoin d'amour de Jerry Schatzberg[6], tourné en Tunisie[7]. Elle devient ensuite assistante à la réalisation et travaille notamment avec Roman Polanski, Nouri Bouzid, Romain Goupil et Franco Zeffirelli[4]^,[3]. À partir de 1990, elle réalise ses premiers courts métrages — Pour le plaisir, Fifty-Fifty, mon amour, Tant qu'il y aura de la pelloche, etc. — et crée sa propre société de production en Tunisie, Z'Yeux Noirs Movies[3], pour produire et réaliser ses films depuis ce pays[4].

Elle s'installe à Paris en 2002, durant la postproduction de son premier long métrage de fiction, Bedwin Hacker[4].

Documentaires

Proche de groupes de Tunisiennes militantes, elle se lance dans le documentaire en 1993 avec Femmes Leader du Maghreb et Tanitez-moi[4].

Elle réalise plusieurs documentaires dont Ouled Lenine en 2008, Ni Allah, ni maître ![8] renommé Laïcité, Inch'Allah ! en 2011[9] et Même pas mal en 2012.

En juillet 2011, six plaintes au pénal sont déposées contre elle en Tunisie à la suite de la diffusion de son film Laïcité, Inch'Allah ! ; elles ne sont classées sans suite que six ans plus tard, le 2 juin 2017[10]. Faouzia Charfi note qu'un entretien de Nadia El Fani à la chaîne Hannibal TV à propos de son film Laïcité, Inch'Allah ! a été tronqué pour l'attaquer et « appeler à la haine »[11].

En 2013, elle co-réalise avec Caroline Fourest Nos seins, nos armes ! , un documentaire sur le mouvement Femen pour France 2. En novembre 2017, elle retourne en Tunisie pour présenter son film Même pas mal[12].

Anti-athéisme : appel à la violence

Laure Daussy, journaliste de Charlie Hebdo écrit à son sujet : « Nadia El Fani a été soutenue en France, mais elle a dû faire face à un autre ennemi des athées, surtout lorsque ce sont des "ex-musulmans" : des membres des Indigènes de la République avaient appelé à "lui casser la gueule". On n'en est pas encore à l'appel au meurtre comme au Bangladesh, mais le cœur y est[13]. »

Filmographie

1990 : Pour le plaisir (court métrage de fiction) - réalisation
1992 : Fifty-fifty, mon amour (court métrage de fiction) - réalisation
1993 : Femmes Leader du Maghreb (long métrage documentaire) - réalisation
1993 : Tanitez-moi (long métrage documentaire) - réalisation
1995 : Mon cœur est témoin (long métrage documentaire québéco-tunisien de Louise Carré) - production
1998 : Tant qu'il y aura de la pelloche (court métrage documentaire) - réalisation
2003 : Bedwin Hacker (long métrage de fiction) - réalisation, scénario et production
2005 : Unissez-vous, il n'est jamais trop tard !, pour la série de courts métrages Paris la métisse - réalisation
2007 : Ouled Lenine (long métrage documentaire) - réalisation
2011 : Laïcité, Inch'Allah ! (long métrage documentaire) - réalisation et production
2012 : Même pas mal (long métrage documentaire) - coréalisation (avec Alina Isabel Pérez) et scénario
2013 : Nos seins, nos armes ! (long métrage documentaire pour France 2 sur le mouvement Femen) - coréalisation (avec Caroline Fourest)
2016 : Avec ou sans (documentaire sur le Festival international de danse contemporaine de Marrakech)

Distinctions

En 2011, elle reçoit le Prix de la laïcité[14].

Notes et références

(en) Nadia El Fani sur l’Internet Movie Database.
Aude Gensbittel, « Nadia El Fani est l'invitée du Forum des cultures », sur dw.com, 18 octobre 2011 (consulté le 4 octobre 2020).
(en) Rebecca Hillauer, Encyclopedia of Arab Women Filmmakers, Le Caire, Presses de l'université américaine du Caire, 2005, 484 p. (ISBN 978-9-774-24943-3, lire en ligne), p. 390
« Nadia El Fani », sur franceinter.fr (consulté le 24 mars 2016).
« Entre manipulation télévisuelle et justesse cinématographique », sur attariq.org, 4 novembre 2008 (consulté le 30 septembre 2017).
« Nadia El-Fani », sur allocine.fr (consulté le 25 mars 2016).
(en) « Misunderstood (1984) - Filming Locations », sur imdb.com (consulté le 25 mars 2016).
Frida Dahmani, « Tunisie : Nadia el-Fani, sans dieu ni maître », sur jeuneafrique.com, 6 juillet 2011 (consulté le 4 octobre 2020).
« Nadia El Fani - Une artiste en sursis », sur lepetitjournal.com, 1^er août 2011 (consulté le 4 octobre 2020).
« Cinéma : les plaintes contre Nadia El Fani classées sans suite », sur kapitalis.com, 2 juin 2017 (consulté le 26 décembre 2017).
« La charia et les révolutions arabes », dans Faouzia Charfi, Sacrées questions... : pour un islam d'aujourd'hui, Paris, Odile Jacob, 2007 (ISBN 978-2-738-13486-8).
« Même pas mal de Nadia El Fani aux JCC 2017 », sur kapitalis.com, 24 octobre 2017 (consulté le 18 novembre 2017).
Laure Daussy, « Être athée ou signer sa condamnation à mort », sur charliehebdo.fr, 5 janvier 2019 (consulté le 8 août 2021).
« Les lauréats du Prix de la Laïcité et les présidents du jury depuis 2003 », sur laicite-republique.org, 7 septembre 2017 (consulté le 10 octobre 2017).

Liens externes

Blog officiel
Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Africultures
- Allociné
- (en) AllMovie
- (en) Internet Movie Database
Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Dictionnaire universel des créatrices
Notices d'autorité :

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[1] (en) Nadia El Fani sur l’Internet Movie Database.

[2] Aude Gensbittel, « Nadia El Fani est l'invitée du Forum des cultures », sur dw.com, 18 octobre 2011 (consulté le 4 octobre 2020).

[arabw-3] (en) Rebecca Hillauer, Encyclopedia of Arab Women Filmmakers, Le Caire, Presses de l'université américaine du Caire, 2005, 484 p. (ISBN 978-9-774-24943-3, lire en ligne), p. 390

[inter-4] « Nadia El Fani », sur franceinter.fr (consulté le 24 mars 2016).

[5] « Entre manipulation télévisuelle et justesse cinématographique », sur attariq.org, 4 novembre 2008 (consulté le 30 septembre 2017).

[allo-6] « Nadia El-Fani », sur allocine.fr (consulté le 25 mars 2016).

[Schatzberg-7] (en) « Misunderstood (1984) - Filming Locations », sur imdb.com (consulté le 25 mars 2016).

[8] Frida Dahmani, « Tunisie : Nadia el-Fani, sans dieu ni maître », sur jeuneafrique.com, 6 juillet 2011 (consulté le 4 octobre 2020).

[9] « Nadia El Fani - Une artiste en sursis », sur lepetitjournal.com, 1^er août 2011 (consulté le 4 octobre 2020).

[10] « Cinéma : les plaintes contre Nadia El Fani classées sans suite », sur kapitalis.com, 2 juin 2017 (consulté le 26 décembre 2017).

[11] « La charia et les révolutions arabes », dans Faouzia Charfi, Sacrées questions... : pour un islam d'aujourd'hui, Paris, Odile Jacob, 2007 (ISBN 978-2-738-13486-8).

[12] « Même pas mal de Nadia El Fani aux JCC 2017 », sur kapitalis.com, 24 octobre 2017 (consulté le 18 novembre 2017).

[13] Laure Daussy, « Être athée ou signer sa condamnation à mort », sur charliehebdo.fr, 5 janvier 2019 (consulté le 8 août 2021).

[14] « Les lauréats du Prix de la Laïcité et les présidents du jury depuis 2003 », sur laicite-republique.org, 7 septembre 2017 (consulté le 10 octobre 2017).