Nerf de bœuf
Le nerf de bœuf est une matraque ou cravache légèrement flexible, faite a base du sexe de bœuf séché et durci[1].
Étymologie
L'expression est composée de nerf et de bœuf. À l'origine, lorsque le mot nerf apparaît au XIe siècle, il désignait de façon beaucoup moins spécialisée un ligament, un tendon ou une fibre quelconque[2].
Description
Long de trente à cinquante centimètres et d’un diamètre variant d’un demi à un centimètre, le nerf de bœuf est composé de nerfs et de tendons grossièrement tressés puis séchés. Une fois secs, ils forment une matraque jaunâtre très dure, mais qui conserve une certaine élasticité[3].
Origine
Le nerf de bœuf est produit à partir du membre génital du bœuf, arraché et desséché. C'est la description qu'en donne le Dictionnaire de l'Académie depuis sa première édition de 1694 jusqu'en 1838[3].
Par la suite la pudeur en fait cacher l'origine, il devient « tendon de la jambe et du calcanéum » en 1838, puis la « partie épaisse du ligament cervical » qui serait récupérée sur le cou des bœufs lors de la découpe de l'animal ; cette dernière version sera recopiée par tous les dictionnaires du XXe siècle avant d'être rétablie récemment dans sa version d'origine[3].
Utilisation
Autrefois
Les policiers utilisaient le nerf de bœuf dans les opérations de maintien de l'ordre, à la manière d'une matraque semi-rigide.
Les nervis, voyous marseillais, tirent leur nom du nerf de bœuf, dont ils se servaient pour menacer les passants et leur soutirer le portefeuille dès 1840.
Les éleveurs, les bouchers, les abatteurs ou les maquignons, qui allaient ou revenaient d’une transaction commerciale les poches pleines d'espèces, le tenaient en main pour parer à toute agression[3].
Cette matraque a aussi été utilisée comme fouet ou cravache pour la punition des esclaves.
Durant la Seconde Guerre mondiale, elle fut employée par les SS dans les camps de concentration. Le prisonnier était attaché sur un Prügelbock, chevalet de bastonnade présent dans tous les camps nazis[3],[4]. Le supplicié était battu par deux SS avec le nerf de bœuf. Il devait compter les coups à haute voix.
Composition
Sa composition moyenne est de 84% de protéines, 3% de matières grasses et 8% d'humidité.
Voir aussi
Notes et références
- « Définition nerf de bœuf | Dictionnaire définition français | Reverso », sur dictionnaire.reverso.net (consulté le )
- « Le nerf de la guerre - dictionnaire des expressions françaises Expressio par Reverso - signification, origine, étymologie », sur www.expressio.fr (consulté le )
- Tryphon dit, « Canne végétale vs nerf de boeuf | Centre de Recherche sur la Canne et le Bâton » (consulté le )
- « Une pièce réservée aux punitions corporelles, la « Folterkammer » | Mémoires des déportations 1939 - 1945 », sur memoiresdesdeportations.org (consulté le )
- « LE PÉNIS DE BOEUF, UNE GÂTERIE POUR CHIEN », sur Hellocoton.fr (consulté le )
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