Neuropathie de réanimation
La neuropathie de réanimation, ou neuromyopathie acquise en réanimation, ou encore polyneuropathie de réanimation, est la complication neuro-musculaire la plus fréquente rencontrée en réanimation[1].
Spécialité | Neurologie |
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CIM-10 | G9788 |
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MeSH | D011115 |
Mise en garde médicale
Historique
La polyneuropathie de réanimation a été identifiée comme entité nosologique distincte au Canada en 1984[2],[3].
Physiopathologie
Il s'agit d'une atteinte axonale du système nerveux périphérique touchant aussi bien les muscles des membres et du tronc que les muscles respiratoires[4],[1]. Les mécanismes en cause, qui font intervenir les médiateurs de l'inflammation, sont toujours discutés[2].
Il existe une perte des fibres myélinisées[5].
Signes cliniques
Le diagnostic est clinique et ne nécessite pas d'examens complémentaires spécifiques[1]. Les neuropathies de réanimation entraînent une tétraparésie pouvant être au maximum une tétraplégie flasque, pouvant parfois être accompagnée d'une déficit sensitif[4]. Il existe une faiblesse musculaire diffuse, prédominant au niveau des muscles proximaux et épargnant ceux de la face[1].
En cas de doute diagnostic, en particulier chez les patients cérébrolésés, il est possible de réaliser un électromyogramme[1]. Celui-ci retrouve une atteinte axonale[2].
Le diagnostic est souvent tardif, posé lors de tentatives de sevrage ventilatoire[2].
Épidémiologie
Les patients les plus à risque de développer une neuropathie de réanimation sont ceux séjournant plusieurs semaines en réanimation et ayant présenté une défaillance multiviscérale et un sepsis[4],[2], avec une immobilisation prolongée sous ventilation mécanique[1]. Après 7 jours de ventilation mécanique, un patient sur 4 présente une faiblesse musculaire[1]. Jusqu'à 70 % des patients ayant présenté un sepsis sévère avec défaillance multiviscérale vont développer une polyneuropathie[2].
Pronostic
La récupération est lente, sur plusieurs semaines à plusieurs mois[4]. Les neuropathies de réanimation sont associées à une surmortalité intra-hospitalière[1], prolongent la durée d'hospitalisation en réanimation ainsi que la convalescence[2].
Mesures de prévention
Limiter au maximum la sédation parfois nécessitée par la ventilation mécanique diminue le risque de polyneuropathie. La kinésithérapie et la mobilisation précoce des patients sont égalemen utiles[1].
Références
- B. de Jonghe et al, « Neuromyopathies acquises en réanimation », sur EM-Consulte, Anesthésie-Réanimation, (consulté le )
- M. D. Reichhart et al, « Les complications neuromusculaires acquises de réanimation », sur Revue Médicale Suisse, (consulté le )
- (en) Charles F. Bolton, G. Young Bryan et Douglas W. Zochodne, « The neurological complications of sepsis », Annals of Neurology, vol. 33, no 1, , p. 94–100 (ISSN 0364-5134 et 1531-8249, DOI 10.1002/ana.410330115, lire en ligne, consulté le )
- M. R. Magistris, « Neuropathies de réanimation », sur EM-Consulte, Revue Neurologique, (consulté le )
- (en) N. Latronico, D. Recupero, A. Candiani et B. Guarneri, « Critical illness myopathy and neuropathy », The Lancet, vol. 347, no 9015, , p. 1579–1582 (DOI 10.1016/S0140-6736(96)91074-0, lire en ligne, consulté le )
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