Nicétas Seidès

Nicétas Seidès (en grec Νικήτας Σείδης)[1] est un rhéteur et théologien byzantin, actif au début du XIIe siècle.

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Identification

On ne connaît guère de lui que ce que disent les titres des manuscrits. Il était natif d'Iconium, ville devenue en 1074 la capitale du sultanat seldjoukide de Roum. « Σείδης » (ou « Σείδος ») est peut-être l'hellénisation du nom arabe Sa'īd. Selon son discours contre Eustrate de Nicée, composé en 1116 ou 1117, il n'était pas du « catalogue hiératique », c'est-à-dire qu'il n'appartenait pas au clergé. Ce devait donc être un rhéteur des écoles de Constantinople.

On conserve de lui plusieurs discours (ou traités) à sujet religieux. Il y a un discours de réponse aux théologiens latins venus à Constantinople en 1112 à l'invitation de l'empereur Alexis Comnène, parmi lesquels l'archevêque de Milan Pietro Grossolano[2] ; il traite notamment de la procession du Saint-Esprit, point de désaccord entre les deux Églises. Trois discours apparaissent d'autre part dans une tradition dont le manuscrit Atheniensis 483 est semble-t-il l'archétype[3] : le premier, après un prologue accusant les Latins de 32 erreurs, réfute minutieusement, par des arguments historiques et de raison, l'idée soutenue par eux que Rome serait « la mère des Églises » ; le second, également anti-latin, est consacré à la question des azymes ; le troisième est le discours contre Eustrate de Nicée. Ce dernier avait rédigé en 1114 un argumentaire contre les Arméniens monophysites présents en Bulgarie, qui n'était pas destiné à la publication, mais fut dérobé par ses ennemis qui exploitèrent les formulations maladroites et les abus de raisonnement qu'il contenait pour l'accuser de nestorianisme ; Eustrate fut condamné comme hérétique par un synode tenu en avril 1117.

Éditions

  • PG, vol. 127, col. 1485-88 (extrait d'un traité sur le comput pascal).
  • Reinhard Gabhauer (éd.), Gegen den Primat des Papstes, Munich, Verlag Uni-Druck, 1975.
  • Théodore N. Zèsès (éd.), Νικήτα Σείδου Λόγος κατὰ Εὐστρατίου Νικαίας, Thessalonique, 1976.

Bibliographie

  • Venance Grumel, « Autour du voyage de Pierre Grossolanus, archevêque de Milan, à Constantinople en 1112. Notes d'histoire et de littérature », Échos d'Orient, vol. 32, n° 169, 1933, p. 22-33.
  • Jean Darrouzès, « Les documents byzantins du XIIe siècle sur la primauté romaine », Revue des études byzantines 23, 1965, p. 42-88.
  • Iannis Spiteris, La critica bizantina del Primato romano nel secolo XII (Orientalia Christiana Analecta 208), Pontificium Institutum Orientalium Studiorum, Rome, 1979.

Notes et références

  1. Ou Nicétas Seidos, mais pas « Nicétas de Sidé », comme indiqué parfois dans des publications anciennes.
  2. Dans les manuscrits du synode de Moscou 240 et 250, le manuscrit d'Iviron 382 et le manuscrit du Sinaï (catalogue Bénéchévitch) 521.
  3. Discours numérotés 21, 22 et 23 dans l'Athen. 483 et les manuscrits qui semblent en dériver, ce qui laisse deviner une collection perdue de discours.
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