Nick Carter (détective)

Nick Carter est un détective privé de fiction qui est apparu pour la première fois dans des dime novels (roman à deux sous) à la fin du XIXe siècle.

Nick Carter

Activité détective privé

Créé par John R. Coryell
Frederick van Rensselaer Dey
Première apparition 1886
Éditeurs Street & Smith

Littérature

Couverture de New Nick Carter Weekly no 692, « Doctor Quartz Again », .

Le personnage de Nick Carter apparaît en septembre 1886 dans une nouvelle de John R. Coryell intitulée The Old Detective's Pupil; or, The Mysterious Crime of Madison Square. Ce premier auteur écrivant sous d'autres pseudonymes, il abandonne le personnage qui est repris par Frederick van Rensselaer Dey qui écrit une nouvelle par semaine pendant 17 ans[1].

Adversaire récurrent de Nick Carter dans les dime novels, le docteur Jack Quartz est l'un des premiers génies du mal de la littérature puisqu'il précède le professeur Moriarty de quelques années[2] : le personnage apparaît initialement dans Nick Carter Library, n° 13, , tandis que la Némésis de Sherlock Holmes n'est inventée qu'en 1893. « Hypnotiseur accompli et empoisonneur », Quartz est un « maniaque homicide qui n'aime rien tant que de disséquer les belles dames » et revient toujours d'entre les morts, précise l'essayiste Robert Sampson. Antithèse du héros qui enseigne le métier de détective, le docteur meurtrier dirige une école du crime où il inculque les rudiments des « poisons indécelables et des gaz mortels[3]. »

En 1915, Nick Carter Weekly cesse d'être publié. Dans les années 1930, face au succès de The Shadow et de Doc Savage, Street & Smith relance Nick Carter dans un magazine pulp, qui est publié de 1933 à 1936. Des romans utilisant ce personnage pendant les années 1950, époque à laquelle existe aussi un feuilleton radiophonique, Nick Carter, Master Detective.

En raison de la vogue dans les années 1960 du personnage de James Bond, le personnage devient un espion à partir de 1964. Plusieurs écrivains, dont Michael Avallone et Michael Collins, signent du pseudonyme Nick Carter les aventures du héros du même nom.

Théâtre

Films

États-Unis

Walter Pidgeon a joué ce personnage dans une trilogie produite par Metro-Goldwyn-Mayer :

France

En 1908 la Société Française des Films Éclair engage Victorin Jasset pour créer un feuilleton basé sur les histoires de Nick Carter[4]. Nick Carter, le roi des détectives, avec Pierre Bressol dans le rôle-titre, est produit en six épisodes fin 1908 et obtient un grand succès. Suivront d'autres films en 1909 et 1912 dont un contre Zigomar.

Dans les années 1960, Eddie Constantine joue ce personnage dans Nick Carter va tout casser (1964) et Nick Carter et le trèfle rouge (1965).

Un épisode de la série Les Grands Détectives lui est consacré en 1975 : Mission secrète.

Références

  1. Deborah Elliott-Upton, « In the Nick of Time », sur Criminal Brief, (consulté le )
  2. Cox 2000, p. 51.
  3. Sampson 1983, p. 88-89 ; 251.
  4. Michel Serceau, Le mythe, le miroir et le divan : pour lire le cinéma, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Arts du spectacle. Images et sons », , 374 p. (ISBN 978-2-7574-0112-5, lire en ligne), p. 172.

Bibliographie et webographie

  • « Avant-propos : Nick Carter, détective privé », dans Nick Carter - Le Docteur Quartz, Oxymoron Éditions, coll. « Nick Carter », (ISBN 9782373475661).
  • (en) Pamela Bedore, Dime Novels and the Roots of American Detective Fiction, New York, Palgrave Macmillan, coll. « Crime Files », , 204 p. (ISBN 978-1-137-28864-6).
  • (en) J. Randolph Cox, « Paperback Detective : The Evolution of the Nick Carter Series from Dime Novel to Paperback, 1886-1990 », Primary Sources & Original Works, vol. 4, nos 1-2, , p. 119-132 (DOI 10.1300/J269v04n01_10).
    Repr. : (en) J. Randolph Cox, « Paperback Detective : The Evolution of the Nick Carter Series from Dime Novel to Paperback, 1886-1990 », dans Larry E. Sullivan et Lydia Cushman Schurman (dir.), Pioneers, Passionate Ladies, and Private Eyes : Dime Novels, Series Books, and Paperbacks, New York / Londres, Routledge, , XIV-306 p. (ISBN 0-7890-0016-4, présentation en ligne), p. 119-132.
  • (en) J. Randolph Cox, The Dime Novel Companion : A Source Book, Wesport / Londres, Greenwood Publishing Group, , XXX-333 p. (ISBN 0-313-25674-8).
  • (it) Franco Cristofori et Alberto Menarini, Eroi del racconto popolare : prima del fumetto, vol. 1, Bologne, Edison, , 400 p., « Un fenomeno di nome Nick Carter », p. 14-113.
  • François Ducos, « Chroniques des ténèbres : Nick Carter », Le Visage Vert, Paris, Zulma, no 16, , p. 27-40.
  • Gabriel Dufournet, « Nick Carter, le grand détective américain », Le Chasseur d'illustrés, no 2, , p. 8-9.
  • (en) Christian Huck, « The Total Mobility of the Dime Novel Detective », dans Ingo Berensmeyer et Christoph Ehland (dir.), Perspectives on Mobility, Amsterdam / New York, Rodopi, coll. « Spatial Practices » (no 17), , 233 p. (ISBN 978-90-420-3708-3), p. 31-48.
  • Francis Lacassin, « La Véritable identité de Nick Carter », Désiré, no 4, , p. 45-48.
  • Marcel Lagneau, « Avec Nick Carter... Sur la piste du docteur Quartz », Le Chasseur d'illustrés, no 21, , p. 19-20.
  • Matthieu Letourneux, Fictions à la chaîne : littératures sérielles et culture médiatique, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Poétique », , 546 p. (ISBN 978-2-02-132088-6, présentation en ligne).
  • Matthieu Letourneux, « « L'Amérique envahit la France ». Les épigones de Nick Carter et la redéfinition de l'imaginaire criminel urbain à la Belle Époque », Médias 19 « Catherine Nesci et Devin Fromm (dir.), American Mysterymania », (lire en ligne).
  • Matthieu Letourneux, « Incidence des supports dans les mutations des imaginaires sériels : le cas d'Eichler et des dime novels européens », Belphégor. Littérature populaire et culture médiatique, nos 18-1 « Regards croisés sur la culture médiatique européenne », (ISSN 1499-7185, DOI 10.4000/belphegor.2629, lire en ligne).
  • Marc Madouraud, « Postface : les adaptations de Nick Carter à l'écran, sur les ondes et sur papier », dans Nick Carter contre Dazaar, l'Immortel Maléfique, Encino (Los Angeles), Black Coat Press, coll. « Rivière blanche. Baskerville », , 560 p. (ISBN 978-1-61227-554-3), p. 511-551.
  • Philippe Mellot, Les maîtres du mystère : de Nick Carter à Sherlock Holmes, 1907-1914, Paris, Michèle Trinckvel, coll. « Les maîtres du merveilleux » (no 1), , 112 p. (ISBN 2-85132-084-X, présentation en ligne).
  • Régis Messac, Le « Detective Novel » et l'influence de la pensée scientifique, Paris, Honoré Champion, coll. « Bibliothèque de la Revue de littérature comparée » (no 59), , 698 p.
    Réédition : Régis Messac (préf. Claude Amoz, postface François Guérif, édition revue et annotée par Jean-Luc Buard, Hélène Chantemerle, Antoine Lonnet et Olivier Messac ; traductions complémentaires du latin et du grec par Antoine Lonnet, de l'allemand par Marie-Hélène Depétrini), Le « Detective Novel » et l'influence de la pensée scientifique, Paris, Encrage, coll. « Travaux » (no 55), , 588 p. (ISBN 978-2-251-74246-5, présentation en ligne).
  • Franck Murray, « À propos de Buffalo Bill et de Nick Carter », Le Chasseur d'illustrés, no 5, , p. 11-13.
  • Francis Saint-Martin, « Préface : Nick Carter le Détective Américain ; ou, L'Incroyable Détective aux Mille Aventures », dans Nick Carter contre Dazaar, l'Immortel Maléfique, Encino (Los Angeles), Black Coat Press, coll. « Rivière blanche. Baskerville », , 560 p. (ISBN 978-1-61227-554-3), p. 5-46.
  • (en) Robert Sampson, Yesterday's Faces : A Study of Series Characters in the Early Pulp Magazines, vol. 1 : Glory Figures, Bowling Green (Ohio), Bowling Green University Popular Press, , 282 p. (ISBN 0-87972-218-5).
  • Frederick Van Rensselaer Dey (trad. Isabelle David), « Comment j'ai écrit un millier d'aventures de Nick Carter », Le Visage Vert, Paris, Zulma, no 16, , p. 41-50.
  • (en) John Walton, The Legendary Detective : The Private Eye in Fact and Fiction, Chicago/London, University of Chicago Press, , 232 p. (ISBN 978-0-226-30826-5, présentation en ligne).

Articles connexes

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