Nicolas de Roumanie
Le prince Nicolae de Hohenzollern ou de Roumanie (en roumain : Nicolae al României), né le à Sinaia et mort le à Madrid, est un membre de la famille royale de Roumanie. Il est régent de Roumanie du au pendant la minorité de son neveu, le roi Michel Ier.
Nicolae de Hohenzollern | |
Le prince Nicolae en 1932. | |
Titre | |
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Régent de Roumanie | |
– (2 ans, 10 mois et 19 jours) |
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Monarque | Michel Ier |
Président du Conseil | Ion Brătianu Vintilă Brătianu Iuliu Maniu |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Hohenzollern-Sigmaringen |
Nom de naissance | Nicolae de Hohenzollern |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Sinaia (Roumanie) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Madrid (Espagne) |
Père | Ferdinand Ier |
Mère | Marie de Saxe-Cobourg-Gotha |
Conjoint | Ioana Dumitrescu-Doletti Thereza Lisboa y Figueira de Mello |
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Monarques de Roumanie | |
Sa jeunesse
Né au château de Peleș, à Sinaia, résidence d'été de la famille, il est le quatrième enfant du roi Ferdinand Ier et de la reine Marie de Saxe-Cobourg-Gotha. Il est élevé par Elizabeth Maud Griffiths et vit en ce début du XXe siècle une existence de petit enfant de famille royale, voyageant d'un château à l'autre et participant à des réunions de familles avec ses cousins anglais de la couronne britannique. Ses proches l'appellent « Nicky ».
Visitant des capitales européennes, il se préoccupe surtout de sa carrière militaire, fait du sport, mène une vie mondaine, participe à des festivités et des œuvres de charité diverses.
La régence tripartite
L'année 1927 marque un tournant dans sa vie. Son père Ferdinand meurt, laissant le trône au jeune Michel, âgé de cinq ans, neveu de Nicolae. Le frère aîné de ce dernier, Carol, aurait dû prendre la succession, mais ayant quitté son épouse pour mener une vie de dandy avec sa maîtresse, il s'est exilé au Brésil et a renoncé au trône en 1925 au profit de son fils Michel sous la pression de son père, le roi Ferdinand.
Le gouvernement du royaume est donc assuré par un Conseil de régence, formé par le prince Nicolas, le patriarche Miron Cristea et le président de la Cour de cassation George Buzdugan.
Guère intéressé par la politique, le prince Nicolae trouve sans doute pour lui dans cette régence tripartite plus une charge qu’une opportunité. Il n'a que 24 ans et on le décrit comme impulsif et malhabile. Il laisse glisser le pouvoir aux mains des mouvements politiques de l’époque, préférant les bras de Ioana Dumitrescu-Doletti.
La régence dure trois ans, jusqu’au retour du roi Carol II qui quitte Belem le pour Munich, puis pour la Roumanie où il prend le pouvoir le .
Un participant aux 24 heures du Mans
Parmi ses quelques passe-temps, Nicolas se passionne notamment pour la course automobile. N’étant pas en première ligne dans la succession, il n’a pas de charge lourde à porter et il faut bien qu’il échappe aux contingences de la vie d’Altesse royale. En 1933, il participe aux 24 Heures du Mans. Trois fois concurrent malheureux, il conduit une Duesenberg, grosse voiture américaine qui est davantage connue pour être une voiture de luxe qu’une voiture de course. La première fois, en 1933, il compte parmi les favoris mais est disqualifié pour ravitaillement anticipé. En 1934, il ne peut participer car son inscription est refusée. Enfin, en 1935, un problème d'allumage sur sa voiture le contraint à l'abandon. Il transmet cette passion à son neveu Michel, qui sera pilote d’essai dans les années 1950.
L’exil
En 1937, son frère aîné le roi Carol II, impose son autocratie : le Conseil royal abolit les titres du prince Nicolae, son rang militaire et tous ses droits de succession, au motif que celui-ci avait épousé « illégalement » en 1931 Ioana Dumitrescu-Doletti. Le prince y consent, prend le nom de Nicolae Brana et s’exile en Suisse, dans sa maison de Lausanne.
En Roumanie, Carol II déclenche en 1938 une quasi-guerre civile contre le mouvement fasciste et antisémite de la Garde de fer, dont il fait assassiner le fondateur et le chef Corneliu Zelea Codreanu. Il mène une politique pro-alliée en respectant les traités liant Bucarest et Varsovie, et ouvre ses frontières au gouvernement polonais et aux rescapés de son armée après l’invasion germano-soviétique de septembre 1939[1], utilisant le Service maritime roumain pour transporter les forces polonaises à Alexandrie où elles intègrent les troupes britanniques[2]. Mais la Garde de fer à laquelle se sont joints les partisans d’une alliance allemande (dont Ion Antonescu) le forcent à faire des concessions au Troisième Reich puis à abdiquer le , laissant à nouveau le trône à son fils Michel, et le pouvoir réel à Antonescu et, pour quelques mois, à la Garde de fer. En 1941, la Roumanie entre en guerre aux côtés de l’Allemagne nazie contre l’URSS afin, notamment, de reprendre les territoires envahis l’année précédente par les soviétiques.
Le prince Nicolae ne recouvre ses titres qu’en 1942, grâce à son neveu Michel, qui reconnaît également le mariage morganatique de son oncle. Il n’est autorisé à porter de nouveau le nom de Hohenzollern que le . À la suite de l’abolition de la monarchie en Roumanie par les communistes et l’abdication de Michel Ier fin 1947, le prince Nicolae est banni de Roumanie où, de toute manière, à laquelle rien ne le liait plus.
Le à Lausanne, il épouse en secondes noces Thereza Lisboa y Figueira de Mello.
Il s’éteint le à Madrid et est inhumé à Prilly en Suisse. Suivant l’exemple de la dépouille de la reine Hélène de Grèce, il est prévu d’exhumer celle du prince Nicolae de Prilly en 2020 pour la ré-inhumer en Roumanie dans le caveau royal du Monastère de Curtea de Argeș[3].
Œuvres
- Nicolae de Hohenzollern, Memorii în umbra coroanei României (Nicolas de Hohenzollern, Mémoires à l'ombre de la couronne de Roumanie), édités par Gheorghe Buzatu, Ed. Moldova, Iași, 1991, (ISBN 978-973-9032-22-3)
Références
- Élisabeth de Miribel, La Mémoire des silences, Fayard, 1987, p. 139.
- Matthieu Boisdron, La Roumanie des années trente. De l'avènement de Carol II au démembrement du royaume (1930-1940), Parçay-sur-Vienne, Anovi, , 224 p. (ISBN 978-2-914818-04-9).
- Quotidien 24 heures, 18 octobre 2019, p. 9.
Liens externes
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