Nimr Baqr al-Nimr
Nimr Baqr al-Nimr, aussi appelé cheikh Nimr (en arabe : نمر باقر النمر, aussi orthographié Nimr Baqir al-Nimr[1], Nimr Bakir al-Nimr[2] ou Nimr Baqer Al-Nimr[3]), est un cheikh et ayatollah chiite ainsi qu'un dissident politique saoudien, né en 1959 à Al-Awamia et exécuté le [4],[5].
Naissance | |
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Décès |
(à 56-57 ans) Arabie saoudite |
Nom dans la langue maternelle |
نمر النمر |
Nom de naissance |
Nimr Baqr al-Nimr |
Nationalité | |
Activités | |
Parentèle |
Ali Mohammed al-Nimr (neveu) |
Religions | |
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Site web |
Biographie
Al-Nimr était le plus célèbre des clercs chiites d’Arabie saoudite, et il comptait de nombreux disciples à Bahreïn. Pendant des années, il prêcha les vendredis dans la ville chiite d’Al-Awamia où il portait le titre d’Ayatollah[6]. Au début du Printemps arabe de 2011, Nimr s'engagea dans la contestation des autorités saoudiennes. Lors des manifestations de 2011, il appela clairement à la non-violence. Al-Nimr condamnait la discrimination des chiites dans le royaume et demandait qu'on leur accorde la plénitude des droits civiques. Il était considéré comme un critique modéré de la dynastie saoudienne. Au mois d’, il y eut des altercations violentes opposant la police et des membres de la minorité chiite dans l'est du pays, faisant au moins 14 victimes[7].
En juillet 2012, Nimr Baqr al-Nimr condamne le régime syrien de Bachar el-Assad : « L'oppression est refusée. Tu es chiite, n'opprime pas le sunnite (...) Si tu opprimes le sunnite, Dieu ne t'aimera pas (...) La famille Assad en Syrie est injuste. Le chiisme ne les reconnaît pas (...) Nous ne défendons pas les oppresseurs, quels qu'ils soient »[8].
Arrestation, procès et exécution
Lors de son arrestation le à Al-Awamia, il est blessé, ce dont témoignent des photos, largement diffusées par la suite, où l'on voit le chef religieux allongé sur la banquette arrière d'une voiture, couvert d'un drap blanc taché de sang[6]. Ces événements ont déchaîné à l'époque de nouvelles manifestations, au cours desquelles au moins deux manifestants ont été victimes de tirs des forces de l'ordre. Après son incarcération, Al-Nimr entreprend une grève de la faim.
Son procès débute le devant le tribunal pénal spécial de Riyad[9]. En , ce tribunal le condamne à mort pour incitation à la haine, recherche d’ingérence étrangère et prise d'arme contre les forces de l'ordre, pour vandalisme dans le cimetière de Baqi et rébellion contre les autorités musulmanes à Qatif, haut lieu du chiisme dans la péninsule Arabique et port stratégique du golfe Persique[10],[11]. Reprieve et Amnesty International critiquent cette condamnation à mort[1]. Celle-ci est confirmée par la chambre d'appel du tribunal pénal spécial puis par la Cour suprême[9].
En , il est annoncé que le cheik Nimr sera exécuté par décapitation puis crucifiement en place publique[réf. nécessaire].
Son neveu Ali Mohammed est également emprisonné et condamné à décapitation et crucifiement[12]. Cette dernière exécution n'a pas eu lieu[13],[14].
Le , le ministre de l'Intérieur saoudien annonce qu'Al Nimr a été exécuté en même temps que 47 autres individus condamnés pour terrorisme[15]. Les réactions les plus violentes s'ensuivent en Iran, avec la mise à sac de l'ambassade d'Arabie saoudite à Téhéran[16].
Références
- (en) Kit O'Connell, « Saudi Arabia To Behead, Crucify Pro-Democracy Opposition Leader Sheikh Nimr », sur MintPress News, (consulté le ).
- (en) « Shia reformist Nimr Bakir al-Nimr persecuted by security forces for criticising government policies », IFEX, (consulté le ).
- « Al-Nimr, l’exécution qui cristallise la colère entre l’Iran et l’Arabie saoudite », lemonde.fr, (consulté le ).
- « L'Arabie saoudite exécute 47 personnes, dont le cheikh chiite Al-Nimr », sur lemonde.fr, .
- L'Arabie saoudite exécute 47 personnes pour "terrorisme" dont un opposant chiite sur lexpress.fr
- (de) Gudrun Harrer, « Saudischer Richter spielt mit schiitischem Feuer », Der Standard, (lire en ligne, consulté le ).
- (de) Tomas Avenarius, « Riad kündigt Politik der eisernen Faust an », Süddeutsche Zeitung, (lire en ligne, consulté le ).
- Nimr Baqer el-Nimr était aussi un farouche opposant au régime de Bachar el-Assad, OLJ avec agences, 5 janvier 2016.
- « Suivi d'Action urgente - Arabie saoudite. Nimr Baqir al Nimr risque d'être exécuté » [html], sur amnistiepdm.org, Amnistie internationale Canada francophone - Abolition de la peine de mort, mis en ligne le 27 octobre 2015 (consulté le ).
- (en) « Saudi Shia cleric Nimr al-Nimr 'sentenced to death' », sur bbc.com, (consulté le ).
- (de) Susanne Koelbl, « Umstrittenes Urteil in Saudi-Arabien: Der Gleichmacher soll sterben. », Der Spiegel, (lire en ligne, consulté le ).
- Anthony Verdot-Belaval, « Ali al-Nimr, 21 ans, bientôt décapité et crucifié ? », sur parismatch.com, (consulté le ).
- « Arabie saoudite : qu’est devenu Ali Mohammed al-Nimr, condamné à la décapitation ? », sur L'Obs
- L'Arabie saoudite exécute 47 personnes pour "terrorisme" dont un opposant chiite • sur www.lexpress.fr
- (en) « Saudi announces execution of 47 'terrorists' », sur Al Jazeera, .
- (en) Louisa Loveluck, « Iran supreme leader says Saudi faces 'divine revenge' », The Daily Telegraph, (lire en ligne).
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