Vieillesse
La vieillesse est l'âge ultime de l'être humain, qui succède à l'âge mûr, appelé aussi « troisième âge » (on nomme parfois quatrième âge le moment où l'état de vieillesse entraîne une situation de dépendance). Malgré l'existence d'une accélération de la sénescence après 45-50 ans[1],[2],[3],[4], le vieillissement reste un phénomène progressif, il n’y a donc pas réellement d’âge biologique fixe correspondant à la vieillesse. Dans les sociétés occidentales contemporaines, des expressions telles que seniors, aînés ou personnes âgées remplacent de plus en plus celles de vieux ou vieillards, jugées péjoratives. Par analogie avec l'adolescence, la sociologue Claudine Attias-Donfut propose en 1988 le terme de « maturescence » pour désigner le vieillissement dans l'âge de la maturité, période qui tend à se prolonger avant le début de la sénescence caractérisée par des pertes et un déclin à plusieurs niveaux[5],[6].
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Signes
Signes physiques
On retrouve en général, chez une personne âgée, des rides, des cheveux blancs et la perte de cheveux (pouvant souvent provoquer chez l'homme une alopécie complète ou incomplète). Ces symptômes peuvent autant commencer à 30 ans qu'à 60 ans.
Après 75 ans, des signes de faiblesse physiques et des dérèglements physiologiques (le vieillissement qui touche les systèmes immunologique, hématologique s'appelle homéosténose) tendent à se développer[7]. Entre ces deux âges apparaissent souvent l'arthrite, l'arthrose, les rhumatismes, qui font perdre de leur grâce à la démarche et aux gestes et rendent aussi la vie quotidienne moins commode.
Les performances de la mémoire sont progressivement affectées, les recherches se concentrent sur une carence en protéine RbAp48[8] qui apparait avec l'âge.
Signes sociaux
La vieillesse répond aujourd'hui principalement à des injonctions sociales et médiatiques. L’intérêt des gouvernements envers les aînés et les enjeux qui les concernent témoigne des inquiétudes associées à cette partie de la population et à l’apparition de « sociétés vieillissantes » (voir par exemple certaines politiques publiques[9])[10].
Les efforts visent davantage à prévenir les altérations de l'âge par un mode de vie sain qu'à soigner des altérations une fois celles-ci apparentes, et pour le moment peu réversibles. Plusieurs autres disciplines des sciences sociales et humaines s’intéressent quant à elles à la dimension culturelle du vieillissement, par exemple aux représentations et discours à propos des personnes âgées, aux questions d'âgisme, de technologies et de sexualité[11],[12]. En d'autres mots, la vieillesse est une construction sociale[13].
Les entreprises privées s’y intéressent également, par exemple en promouvant des activités comme des concours de chant qui visent à valoriser les aînés [11]. Quant aux représentations médiatiques, les aînés sont généralement présentés comme un groupe assez homogène et dépendant des savoirs et des ressources des personnes plus jeunes[14],[15]. L’effet de ces discours et représentations est de perpétuer l’âgisme, soit une forme d’exclusion sociale.
La dépendance, ou la perte d'autonomie, de la personne du quatrième âge est la mesure principale de l'état de vieillesse. Un sociologue comme Serge Guérin propose le terme de Senior Fragilisé (SeFra) pour exprimer que la fragilisation peut être d'ordre physique, mental ou moral, mais aussi économique.
La fragilisation mentale comprend le « syndrome de désinvestissement » (refus de se mouvoir, de manger et de boire, retrait social...) qui peut conduire dans les derniers mois de vie de la personne âgée au « syndrome de glissement » (détérioration globale des fonctions intellectuelles le plus souvent consécutive à une maladie ou à un accident)[16].
Voir aussi
Bibliographie
- La Vieillesse de Simone De Beauvoir [livre d'argumentation]
- La cause des aînés : Pour vieillir autrement… et mieux, ouvrage collectif dirigé par Catherine Bergeret-Amselek, préface de Geneviève Laroque, Desclée de Brouwer, Paris, 2010. (ISBN 9782220062402)
- L’avancée en âge, un art de vivre, ouvrage collectif dirigé par Catherine Bergeret-Amselek, préface de Jean Bégoin, Erès, 2013. (ISBN 978-2-7492-3803-6)
- Michèle Bertrand, « Les personnes âgées, entre mort sociale et engagement créatif », Le Journal des psychologues, 2022/6 (n° 398), p. 27-31. DOI : 10.3917/jdp.398.0027. [lire en ligne]
- Les nouvelles frontières de l'âge de Richard Lefrançois [livre de gérontologie] PUM, 2004
- Vieillesses oubliées de Richard Lefrançois [livre de gérontologie] GGC, 2009
- La nouvelle société des seniors de Serge Guérin [livre de sociologie] Michalon, 2011
- Vive les vieux ! de Serge Guérin [livre de pédagogie] Michalon, 2008
- L'invention des seniors de Serge Guérin [livre de sociologie] Hachette Pluriel, 2007
- De l'État Providence à l'État accompagnant de Serge Guérin [livre de sociologie], Michalon, 2010
- Philosophie des âges de la vie de Eric Deschavanne et Pierre-Henri Tavoillot, Hachette Pluriel, 2008
- Vieillir, dit-elle. Une anthropologie littéraire de l'âge de Martine Boyer-Weinmann, Champvallon, 2013
- Vita Sackville-West, Toute passion abolie (All Passion Spent, 1931), Paris, Salvy, 1991 ; réédition Autrement, 2005 ; réédition Le Livre de poche, 2008 [présentation en ligne]
- Pierre Gagnon, Mon vieux et moi[17], éd. Autrement, 2010 (ISBN 9782746714366) ; rééd. poche J'ai Lu, 2011
- Régis Jauffret, Bravo, coll. Cadre rouge, éd. Seuil, 2015 (ISBN 978-2-02-121285-3) [présentation en ligne]
- Jean Lombard, Philosophie du vieillir. Existence et temporalité dans la pensée antique, L'Harmattan, Paris, 2016 (ISBN 9782343113838)
Notes et références
- ValdeMarne.fr - Fonte musculaire due à l’âge : ce que l’activité peut offrir - Article sur la sénescence - « Avec l’avancée en âge, la composition corporelle change : la masse grasse augmente et la masse maigre (capital osseux, masse musculaire et des organes) diminue. Les qualités physiques diminuent aussi et en particulier la force. Ceci est très significatif à partir de 45 ans (Chiapolini, 1989) et plus particulièrement chez les personnes sédentaires. »
- Santé Magazine - À quel âge devient-on senior ? - Un cap à 45 ou 50 ans - « Si l’on est souvent au top de sa forme entre 20 et 30 ans, on constate – autour de 45 ou 50 ans – que les gens sont moins rapides, moins efficaces, plus fatigables... C’est un constat », dit encore le Dr Christophe de Jaeger. À 50 ans, le cœur peut être fatigué, le débit cardiaque bas. On peut constater des troubles de l’attention et de la mémorisation. En entreprise, on entend certaines personnes dire : “Je prends mes rendez-vous le matin car, après le repas de midi, je ne suis plus bon à rien.” « Ils viennent consulter pour cela, constate le docteur de Jaeger. On constate alors un certain nombre de carences, un âge physiologique élevé… tout ce qui fait que l’on est senior. »
- Le Figaro - Pauline Fréour - 06/04/2015 - Notre cerveau commence à décliner dès 45 ans - « Les volontaires ont été soumis à trois reprises à des tests mesurant leur mémoire, leur vocabulaire, leur raisonnement et leur expression orale. Bilan: les capacités cognitives (facultés de mémoriser et comprendre) de l'homme déclinent dès l'âge de 45 ans, ce phénomène s'accélérant à mesure que l'on vieillit. Jusqu'alors, les études préexistantes sur ce sujet controversé laissaient penser que le changement ne commençait pas avant 60 ans. »
- INSERM - Dossier d'information sur la ménopause - « La ménopause naturelle survient le plus souvent aux alentours de 50 ans. En France, 7 % des femmes de 40-44 ans et 83 % des femmes de 50-54 ans sont ménopausées. La ménopause est dite précoce quand elle survient avant 40 ans (1). [...] La perte osseuse est un processus inéluctable de vieillissement du tissu osseux qui survient à partir de l’âge de 30 ans et s’accélère après la ménopause en raison de la carence oestrogénique. »
- Claudine Attias-Donfut, « Sociologie des générations, l'empreinte du temps », Paris, PUF, 1988, p. 97
- M. Gognalons Nicolet, « La maturescence, les 40-65 ans, âges critiques », Lausanne, Favre, 1989
- Shabbir M.H. Alibhai, « Le vieillissement normal : immunologie et hématologie », HealthPlexus,
- « Memory Protein Fades With Age », sur Science / AAAS, (consulté le ).
- scf.gouv.qc.ca
- Fishman, Ted C. (2010). Shock of Gray. New York: Scribner.
- Grenier, L., & Valois-Nadeau, F. (2013). « Vous êtes tous des gagnants »: Étoile des aînés et le vieillissement réussi au Québec. Recherches Sociologiques et Anthropologiques.
- (en) Dolan, Josephine & Tincknell, Estella (eds.) Ageing Femininities: Troubling Representations, Cambridge Scholars Publishing, 2012.
- Foucart J, La vieillesse : une construction sociale, Pensée plurielle, 2003;2:7-18. doi:10.3917/pp.006.0007.
- Sawchuk, K., & Crow, B. (2010). Into the grey zone: Seniors, cell phones and milieus that matter. In B. Poppinga (ed.), Observing the mobile user experience: Proceedings of the 1st international workshop held in conjunction with NordiCHI (p. 17–20). Oldenburg, Germany: HaptiMap.
- WAM: http://insight.glos.ac.uk/researchmainpage/ResearchCentres/WAM/Pages/CentreforWomenAgeingandMedia.aspx
- P. Gaux, « Le syndrome de glissement : son traitement par les acides aminés », Lille méd, no 8, , p. 393-397
- Critique de l'ouvrage, magazine Télérama, du 18 octobre 2010.
Articles connexes
- les trois âges de la vie : jeunesse | âge adulte | vieillesse
Liens externes
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