Notation en jonglerie
Une notation en jonglerie est, à l’image d’une notation musicale, le fait de transcrire sur un support la description d’un mouvement de jonglerie afin de pouvoir le conserver, le diffuser et l’interpréter de manière différée.
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On confond souvent notations et siteswap qui est la première à avoir été inventée. Au-delà de leurs aspects pratiques, les notations permettent par exemple à des programmes informatiques de générer et d’animer virtuellement toute figure de jonglerie imaginable. Cet outil créatif s’est répandu à travers la toile et constitue aujourd’hui la base de notations comparable au solfège en musique.
Historique
Les notations de jonglerie sont récentes comparées à l’histoire des notations du mouvement en danse. Elles apparaissent au début des années 1980 avec l’avènement de l’informatique et des groupes de discussion. C’est à cette époque que les jongleurs « scientifiques » ont cherché à mettre sur pied un système de notation pour modéliser et décrire les figures de jonglerie. Des figures « plus facilement réalisées que décrites » : bien qu’il puisse être facile d’apprendre un mouvement donné et de exécuter devant les autres, il est souvent plus difficile de le transmettre par la parole ou par écrit. Plusieurs systèmes de notation basés sur des chiffres et des diagrammes permettent de résoudre ce problème de communication.
Claude Shannon fut certainement un des pionniers en ce sens, il est à l’origine de la première équation de la jonglerie reliant le nombre d’objets, le nombre de mains ainsi que différentes portions du temps de vol des objets.
Les bases du « vanilla siteswap » sont solidement posées pendant l’été 1991 par Bruce Tiemann puis plusieurs théories viendront par la suite se greffer à la notation pour l’améliorer. Parmi elles on peut citer :
- la notation multi mains (MHN) d’Ed Carstens en 1992 qui étend la notation vanille du siteswap asynchrone ainsi que le synchrone à une notation permettant d’aller jusqu’à décrire de la polyrythmie.
- la notation MMSTD (Mills’Mess State Transition Diagram) de Mike Day qui décrit le croisement des bras.
- la théorie des figures autour du corps de Denis Paumier en 2001.
Contraintes physiques, règles mathématiques
Un objet en vol libre subit les effets la gravitation ce qui fait de la jonglerie une source d’étude dans de nombreux domaines de la physique : problème à N corps, balistique extérieure, mouvement, collision, rebond, déformation élastique, frottement, dynamique de rotation et spin, stabilisation de système dynamique, équilibre, robotique. Les notations de jonglerie découlent de l’étude de ces contraintes matérielles physiques régissant la pratique des disciplines de la jonglerie (essentiellement aérienne et à rebond).
La plupart des notations ne tiennent pas compte de la forme des objets. Elles se passent d’un grand nombre de contraintes physiques et sont ainsi utilisées pour décrire la manipulation d’objets variés. Le fait que chaque objet lancé retombe à un moment précis permet de séquencer la position et l’ordre des lancers et réceptions des objets à chaque temps. Pour décrire les mouvements de jonglerie, cette contrainte spatio-temporelle suffit à construire un langage formel simple à partir d’un ensemble de règles mathématiques.
La notation siteswap, la plus répandue, sert d’exemple aux mathématiciens en théorie des groupes, des graphes, des nœuds, en analyse combinatoire, essentiellement à cause de ses notions étudiables à l’infini. L’aspect heuristique des notations permet de répertorier machinalement l’ensemble des séquences possibles. À son échelle, le jongleur qui pratique peut devenir plus créatif. Il peut composer et inventer de nouvelles figures en combinant les différentes notations existantes.
Des notations variées
Parmi les notations décrivant uniquement la succession des lancers, on peut distinguer deux types principaux :
- Les notations graphiques : il s’agit essentiellement de diagrammes, conçus pour se représenter intuitivement les séquences (diagrammes en échelle et diagrammes de cause) ou pour répertorier l’ensemble des séquences et des transitions (diagrammes d’état).
- Les notations algébriques : il s’agit principalement du siteswap (asynchrone ou synchrone) et de ses dérivés, mais aussi de la notation multi-main (dite mhn de l’anglais multi hand notation) ou du beatmap.
Les aspects graphiques et algébriques ne sont distincts que du point de vue de la présentation, en réalité ils sont complémentaires, chacun servant à l’élaboration de l’autre.
D’autres notations répertorient l’interaction des lancers avec le corps :
- Le diagramme transition-état du Mills Mess (Mills Mess State Transition Diagramm, MMSTD) décrit les croisements des bras.
- La notation des figures autour du corps (bodytricks theory) décrit les figures dans lesquelles les objets traversent différentes zones du corps.
D’autres notations sont spécifiques à des disciplines particulières, ainsi l’Extended Bounce Notation (EBN) décrit les différentes trajectoires utilisées dans la jonglerie à rebond.
Certaines notations sont complémentaires, ainsi on peut caractériser une figure en décrivant la succession des lancers par une séquence algébrique et l’interaction avec le corps à l’aide d’une notation adaptée à cet aspect.
Liens externes
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