Noura Hussein
Noura Hussein (arabe : نورة حسين حماد) est une femme soudanaise condamnée à la peine de mort par pendaison le par la justice soudanaise[1],[2], pour le meurtre de son mari. Cette condamnation avait été prononcée malgré le fait que, selon son témoignage, elle venait de subir un deuxième viol en deux jours de la part de celui-ci, juste avant le meurtre.
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Avant le jugement, la famille du défunt avait refusé toute idée de pardon ou de compensation financière proposée comme alternative à la condamnation à mort de Noura Hussein[3], malgré les conseils du juge[4]. Le cas a suscité l'indignation internationale[3],[5]. Les défenseurs de Noura Hussein avaient deux semaines pour faire appel[6]. En , la condamnation à mort a été commuée à cinq ans de prison ferme assortis d'un « prix du sang » de 337 000 livres soudanaises (soit environ 16 000 euros)[7].
Mariage forcé
À l'âge de 18 ans (ou 19, selon certains sources), elle avait été victime d'un mariage forcé, qui avait été organisé à ses 15 (ou 16) ans[8]. Après s'être refugiée chez une tante pendant trois ans, elle avait été livrée à son mari par une ruse de sa propre famille[9]. L'accusée dit avoir été retenue physiquement par les cousins de son mari lors d'un viol qui a eu lieu cinq jours après le mariage (la veille du meurtre)[4],[9]. Le meurtre a été commis, lors d'une deuxième tentative de viol, selon ses témoignages, avec un couteau qu'elle avait mis sous l'oreiller[7].
Réactions internationales
Amnesty International décrit la condamnation à mort comme une « cruauté intolérable » qui met en lumière l'échec des autorités soudanaises à traiter les problèmes de viol conjugal et de mariage forcé[10],[2]. Au Soudan, les enfants peuvent être mariés à partir de l'âge de 10 ans et le viol conjugal n'est pas reconnu par la loi[6]. Des pétitions en ligne en faveur de clémence ont recueilli de nombreux signataires[3], plus d'un million selon Time, qui note également la participation de Naomi Campbell, de Mira Sorvino et de Emma Watson dans la campagne internationale[1] Le HCDH, l'Union européenne, et l'ONU Femmes ont également demandé la clémence auprès du gouvernement[3],[11]..
Réactions nationales
Les services de sécurité ont empêché des avocats de Noura Hussein de faire une conférence de presse le [3],[11] et ont dispersé une manifestation de ses soutiens le pour manque de permis[12].
Références
- (en) Laignee Barron, « Global Campaign Seeks to Overturn Death Penalty for Sudanese Teen Who Killed Her Rapist », sur Time, (consulté le )
- « Soudan : une jeune femme victime de viol condamnée à mort », sur Le Parisien, (consulté le )
- (en) Emanuella Grinberg, « Calls for leniency grow for teen sentenced to die in marital rape case », sur CNN, (consulté le )
- (en) Peter Beaumont, « Teenager who killed her husband after he raped her is sentenced to death in Sudan », sur the Guardian, (consulté le )
- (en) Nima Elbagir et Angela Dewan, « Sudan overturns death sentence for teen who killed her husband after he raped her », sur CNN,
- (en) Eliza Mackintosh et Nima Elbagir, « She stabbed her husband as he raped her. A court sentenced her to death », sur CNN, (consulté le )
- (en) Nima Elbagir et Angela Dewan, « Sudan commutes death sentence for teen who killed rapist husband », sur CNN, (consulté le )
- « Peine de mort annulée pour une jeune Soudanaise », sur le Monde, (consulté le )
- (en) « Woman to die for killing 'rapist husband' », sur BBC News, (consulté le )
- (en) « Sudan: Death sentence for raped teenager is an intolerable cruelty », sur Amnesty International, (consulté le )
- Frantz Vaillant, « Soudan : qui sauvera Noura Hussein, mariée de force, violée, meurtrière pour survivre, et condamnée à mort ? », sur TV5 Monde, (consulté le )
- (en) « Police disperse protest in support of Sudanese girl », sur Daily Nation, (consulté le )
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